Cher Sisyphe, vous me permettrez, d’exprimer mon point de vue sans avoir besoin de votre permission.( Et si vous ne me le permettez pas, je le ferais tout de même).

Il se trouve qu’en général, il y a des exceptions, j’essaie de ne parler que de ce que je connais. J’ai fait partie des syndicats, côtoyé certains de leurs dirigeants (FO) et j’ai travaillé 5 ans pour « le système », dans la mesure où j’ai contribué à cette mascarade.

Si la démarche syndicale est en tout point honorable de la part de l’écrasante majorité des syndiqués, il n’en est pas de même pour les dirigeants. Cette évolution a surtout eu lieu au cours des 20/25 dernières années. Ceux ci sont devenus partie prenante du système en place. Leur but est de canaliser et étouffer tout mouvement qui remet en cause le système. Or, ce sont les dirigeants, qui, in fine, décident. L’attitude de Cherèque, et des autres, lors des dernières manifestations de retraite, dont les blocages des raffineries, nous en fait la démonstration.

A l’inverse, regardons ce qui s’est passé ces derniers jours en Tunisie. C’est le peuple seul, certes désorganisé, mais déterminé et il le fallait face aux fusils, qui a pris le pouvoir de la rue. Et il s’est attaqué aux structures du système, brulant quelques banques et autres, affrontant les « forces de l’ordre » ... et il a gagné. Reste à voir la suite, c’est vrai. Imaginons cela chez nous, vite transformé en défilé règlementé par la préfecture, avec banderolles et amplis. Deux heures de marche avant ... de rentrer à la maison. Le résultat est déjà évident. On l’a vu tellement de fois.

Or, il faut savoir que la grande, sinon seule, crainte du pouvoir actuel, est précisément d’avoir à faire face à un mouvement incontrôlé, qui ferait naître ses propres leaders, déterminé, et qui demanderait de vrais réformes.

Je comprends tout à fait qu’il est cruel d’entendre dire que ces sempiternels défilés entre Bastille et Nation ou rassemblement le temps de la pause café ne servent à rien, pas plus que les autres manifestations « classiques ». Et pourtant, aucun moment, ils ne remettent en cause le système prédateur en place, donc ...

Celui qui conteste, veut améliorer sa vie et celle de ces semblables et s’en remet aux syndicats se trompe, ou plutôt est trompé. Afin de garantir son maintien, le système a lui même prévu ou corrompu toutes ( ou quasiment) les alternatives actuelles. Des masques différents du même visage.

Vous dites que l’argument « tous pourris » fait le lit de l’extrème droite ? Pas sur, mais vous pensez qu’il ne faut donc pas le dire ? Ce qui consisterait à laisser les choses continuer en l’état ? Pas moi.
Evidemment, le premier reflexe de tous ceux qui font honnêtement une démarche d’appartenance à un parti d’opposition ou à un syndicat est de réagir épidermiquement à mon analyse. Je n’avais aucune illusion à ce sujet. Il faudra juste encore un peu de temps pour que les consciences s’ouvrent à cette possibilité. Pour d’autres, cela ne viendra jamais. C’est la vie ...

Je crains, je n’ai pas la science infuse, que si on n’admet pas cette tromperie, on ne fait qu’une analyse partielle de l’état des forces en présence et de la structure actuelle de notre société.

Il me semble que la sagesse nous commande de bien connaitre notre adversaire ?

Bon W.E à tous.