Solidarité avec le peuple Tunisien !

Cette image d’une baguette de pain brandie comme un message pour dire « nous avons faim » nous en dit beaucoup.
Fort de 3000 ans d’histoire, la Tunisie est le plus petit pays du Maghreb, coincé entre l’Algérie et la Libye, à 140 kilomètres de l’Europe, par le canal de Sicile. Sa population de 10 millions d’habitants nous apparaissait si douce, et si accueillante, une destination de rêve.
Mais ce petit pays va-t-il mettre le feu au Maghreb ?
Oui, ce pays aux huit aéroports internationaux peut-il se fermer ou basculer ? Tout est posssible, alors que le président Ali vient de quitter le pays, chassé à la fois par le peuple et par les militaires… Un peuple très remonté contre la corruption du pouvoir, alors que la pauvreté et le chômage gangrènent le pays. N’oublions pas que c’est l’immolation d’un jeune chômeur, le 17 décembre dernier dans la région de Sidi Bouzid qui a déclenché les premières émeutes, réprimé violemment par la police, avec plus de 60 morts…
N’oublions pas non plus les protestations vives de la population minière de Gafsa, contre le chômage et la pauvreté, il y a deux ans. Le taux de chômage des jeunes, de tous les jeunes y compris les plus diplômés, est devenu insupportable. Car il s’agit d’un pays jeune, avec près du quart de sa population âgée de moins de quinze ans.
Est-ce ce qui explique la chute de l’indice de fécondité dans le pays ? De 6 par femme dans les années 60 , il est passé à 3,4 en 1994 mais n’est plus que de 1,71 en 2010, soit moins que la France (2) et que tous les pays arabes ?
Aujourd’hui les rues de Tunis sont noires de monde et cette mobilisation ne devrait pas faiblir, même si la répression reprend. Et qui sait si cette révolte ne va pas se propager à l’Algérie et à l’Egypte, qui connaissent aussi des situations sociales et politiques explosives ?
Alors, parce qu’elle a une responsabilité particulière, de par la langue tout d’abord, la France ne peut pas rester les bras croisés devant le désespoir de sa population.
N’oublions pas non plus que 83% du million de Tunisiens résidant à l’étranger sont en Europe.
Ce drame doit nous rappeler nos devoirs vis-à-vis de ces pays, qui attendent tant de nous, et d’abord des investissements productifs, porteurs d’emplois, pour une population désormais plus urbaine que rurale.
Espérons donc qu’il n’est pas trop tard, que des élections vont pouvoir se tenir dans le pays et que le gouvernement de transition gardera la tête froide. Espérons que ce cri poussé par le peuple Tunisien nous alerte sur la situation de tous ces pays, qui, comme l’Egypte, comptent tant de gens vivant dans les cimetières ou sur les toits.
Si nous ne voulons pas que le Maghreb flambe, prenons l’initiative d’une conférence internationale sur l’emploi des jeunes, dans le monde, et faisons le avec l’idée de sortir des idées positives, sur les services publics, sur le commerce international, ou sur le micro-crédit.
Nous pouvons regarder cette crise en face de deux façons : Soit en étant spectateurs de l’implosion du pays soit en nous imaginant acteurs d’une nouvelle politique internationale.
Mais dans l’immédiat, ce qui compte c’est d’affirmer notre solidarité avec le peuple Tunisien.
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