L’Islamisme est un phénomène assez marginal, dont se servent certains dirigeants occidentaux pour justifier certaines politiques détestables.
Concernant la Tunisie, la vérité est différente de ce qu’on nous dit.Cela ressort d’une interview réalisée par un reporter du Monde. C’est
un ancien conseiller de Ben Ali, qui se cache aujourd’hui dans Tunis,
qui nous en révèle de belles :
"L’ancien conseiller décrit des acteurs de plus en plus fébriles au
fur et à mesure que le mouvement de révolte prend de l’ampleur dans le
pays. Le 29 décembre, au lendemain du premier discours du président, il
assiste à une réunion de crise. "Abdallah a dit : ’Il faut que tout
ça soit manipulé par un groupe affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique.
Pour nos amis français, c’est la seule solution.’ Ce à quoi a répondu
Ben Ali, très cynique : ’AQMI en Tunisie, c’est la mort du tourisme, on
va se suicider’."
DES APPELS D’ERIC RAOULT
Aux Américains, un même argument devait être présenté : Kasserine, la
ville où les manifestations ont été les plus durement réprimées, était
un « foyer islamiste ». "Il y a eu un air de fête après les déclarations
de Michèle Alliot-Marie lorsqu’elle a proposé d’aider à former des
policiers tunisiens, poursuit Zyed. Et Eric Raoult appelait tout le
temps pour dire qu’il ne fallait pas ouvrir la brèche aux islamistes ;
Abdallah l’avait surnommé la ’passerelle’."
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/17/peut-etre-on-partira-mais-on-brulera-tunis_1466502_3212.html
Incroyable. Les « amis Français » ne peuvent être que des politiciens
qui donnent des conseils à d’autres politiciens. On peut en tirer
plusieurs vérités :
- Des personnalités politiques Françaises ont continué à soutenir le
gouvt de Ben Ali y compris pendant les manifestations, quand la police
et la milice tirait sur la foule. Cela montre le peu de considération
des ces gens pour la démocratie, même s’ils n’ont que ce mot à la bouche
en public.
- Des politiques Français conseillent à Ben Ali d’inventer une
connexion avec l’AQMI. Il faut bien se figurer ce que cela veut dire.
D’abord, ces politiciens ont l’habitude de mentir effrontément, vu le
type de conseil donné. Ensuite, ils partagent assez de duperie avec les
gens de Ben Ali pour se permettre de leur conseiller en toute amitié ce
genre de manipulation.
- On comprend bien ici que des politiques n’hésitent pas à se servir
de l’AQMI comme prétexte inventé propre à toutes les manipulations. Ce
qui signifie que c’est aussi le cas dans d’autres circonstances.
Quand on entend ces journalistes qui viennent nous expliquer que les
politiques Français soutenaient Ben Ali car c’était un rempart contre le
terrorisme, ca donne une autre dimension à la chose.....
En complément, on peut écouter Moncef Marzouki , un opposant de
longue date, nous expliquer comment Ben Ali a été plutôt l’initiateur
d’un terrorisme Islamique qu’il a suscité plutôt qu’un rempart :
http://www.youtube.com/watch?v=QTOUFNRKUXU
Concernant la réalité de l’AQMI, il s’agit plus exactement de bandits de grands chemins qui se servent de l’Islamisme comme prétexte à des rapines diverses, y compris des enlèvements. Les Américains eux s’en servent pour avancer leurs pions en Afrique, en même temps que pour trouver des justifications nouvelles à la guerre au terrorisme, et aux profits du complexe militaro-industriel qui en découlent.
Les chefs des mouvances nées en Algérie sont des taupes des services secrets Algériens (DRS), qui ont pris opportunément la dénomination AQMI peu après le rapprochement Algéro-Américain de 2005. De la même manière que la puissante armée Algérienne n’a rien fait de vraiment sérieux pour en finir avec ces mouvances, l’armée US ne fait strictement rien pour s’attaquer à leurs bases actuelles au Mali, sinon de l’agitation Hypocrite :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-neocons-sont-de-retour-4-en-86937#forum2796607
La menace Islamiste est surtout un leurre qui sert à justifier l’injustifiable. Ceci dit, elle se développe sous l’effet d’une « guerre au terrorisme » qui brutalise plusieurs populations arabes en même temps qu’elle stigmatise l’Islam.
Et ce n’est pas l’éducation qui en finira avec ces dérives, mais l’information des vraies réalités d’une part et le combat contre la pauvreté d’autre part.