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Accueil du site > Tribune Libre > La leçon américaine de Carthage

La leçon américaine de Carthage

Après trois semaines d’émeutes et des dizaines de victimes civiles, la Tunisie du sinistre Ben Ali suscite enfin l’intérêt des États-Unis. Qui prennent enfin conscience que ce qui s’y passe constitue un tournant historique pour l’ensemble des peuples arabes. C’est aussi un formidable clin d’œil à la superpuissance qui peine à se sortir du bourbier Irako-Afghan. Et si la révolte du peuple de Tunisie pouvait constituer une véritable alternative à la lutte contre l’islamisme radical ? Il semble bien que contrairement à l’Europe et plus singulièrement à la France, l’Amérique soit enfin parvenue à la conclusion que seule la démocratie pouvait constituer un rempart contre l’ennemi public numéro !

La leçon américaine de Carthage

Après 23 jours d’émeutes, les américains se sont enfin décidés à réagir à ce qui s’apparentait à une révolution sourde et inébranlable. Empêtrés en Irak et en Afghanistan, les States ne savent plus comment s’en sortir sans perdre la face…. Et, conséquemment, le leadership ! Déjà que sur le plan économique, malgré les injections et les injonctions, ils éprouvent d’énormes difficultés à retrouver un rythme de croissance salvateur. C'est-à-dire susceptible de leur faire retrouver leur place, la première, dans l’économie mondiale. Les centaines de milliards investis dans les guerres d’Irak et de l’Afghanistan ne semblent pas en mesure de redorer le blason. C’est donc une (ex) superpuissance aux abois qui vient de vivre un autre cauchemar avec le déclenchement des émeutes en Tunisie. En 23 jours, Barak Obama et son administration ont donc pris conscience que l’exemple Tunisien pouvait non seulement donner des idées à d’autres peuples arabes, tous les peuples arabes, mais surtout parvenir à chasser leur protégé de Carthage. Celui qui, durant 23 ans s’est fait passer pour le seul et unique rempart contre l’islamisme. Ce qui lui valu le soutien inconditionnel de toutes les puissances et les impuissances occidentales. Mais très vite, à mesure que le nombre de martyrs tunisiens augmentait et que la fureur populaire grossissait, les américains se mirent à douter, puis à comprendre que c’était pour eux une chance que d’accompagner le mouvement. Car ne l’oublions pas, après le 11 septembre, l’Amérique avait mis en place un plan de démocratisation de l’ensemble du monde arabo musulman, le tout étant présenté comme une alternative contre les pépinières de l’intégrisme islamique. Puis, sans sourciller, tous les régimes totalitaires seront confortés, les uns à cause de leur pétrole et les autres pour leur docilité. Avec la chute attendue de Benali, l’Amérique est sans doute la première puissance à avoir compris que l’islamisme intégriste ne pouvait être vaincu par les armes, fussent-elles les plus sophistiquées. L’exemple de l’AQMI au Sahel est très édifiant puisque ce sont les tirs Français qui sont responsables de la mort des deux otages… Français ! La boucle est ainsi définitivement bouclée. Il faut être viscéralement obtus pour ne plus admettre que la lutte contre l’intégrisme est d’abord démocratique avec des prolongements économiques, sociaux et culturels. Il faut frapper l’islamisme à la tête, c'est-à-dire changer viscéralement les modes de pensée rétrogrades à la base, c'est-à-dire dans la société. Juste ce que le peuple de Tunisie, -grâce à la clairvoyance de Bourguiba, il y a de cela 54 ans-, a parfaitement assimilé et mis en œuvre à l’occasion de sa révolution. Il est évident que si les américains n’avaient pas pris conscience de cette alternative, le régime aurait continué à massacrer, avec la bénédiction et le soutien - n’est-ce pas Alliot Marie ? - son peuple. Ce qui n’a pas été le cas de la France où on continue malgré les évidences d’agiter le spectre de l’intégrisme.

Rejet des islamistes

Quelle mépris pour ce fabuleux peuple de Tunisie, croire comme le fait Monsieur Thréard du Figaro et d'autres internautes que les Tunisiens sont prêts à laisser le loup entrer dans la bergerie ; c'est très mal les connaitre. Derrière leur effacement légendaire, il y a un cœur gros comme ça, ils sont très jaloux de leur pays et surtout des avancées démocratiques. Benali n'a rien fait que travailler pour les USA, dont il fut une véritable taupe dans le bloc de Varsovie où il fut nommé ambassadeur ! Ensuite, ce nabot au service de ses maitres américains s'emploiera à vendre une Tunisie apaisée, luttant farouchement contre l'islamisme, faire croire que le parti Nahda de Ghannouchi, (rien à voir avec le premier ministre !) véhicule des idées extrémistes comme les dirigeants du FIS algérien, c'est prendre des vessies pour des lanternes mouillées !!! Non, non et non, l’islamisme ne prendra jamais en Tunisie. S’ils parviennent (les barbus) à avoir un député ou un maire à Sidi Bouzid ou à Djerba, ce serait bien le diable. Cessons donc d’agiter cet épouvantail. Même en Algérie, le FIS n’a jamais été majoritaire, c’est le découpage électoral -confectionné sur mesure pour le FLN-, qui lui a été favorable ! Avec seulement 35% des suffrages exprimés ! Et 188 députés dès le premier tour ! Cerise sur le gâteau, le FLN avait eut la bonne idée de se rendre exécrable aux yeux de la population !

Lors des manifestations du 5 au 9 janvier dernier, Ali Belhadj a été généreusement conspué par les jeunes révoltés de Bab El Oued. Les jeunes de Tunisie et d’ailleurs nous disent : « de grâce évitez de nous refiler des pneus réchappés ! Nous voulons du neuf et de l‘authentique, nous avons payé le prix fort pour ne plus mériter cette médiocratie insatiable, incompétente et vulgaire ». Apparemment, après 23 jours et des dizaines de morts, le clan Obama a tiré la leçon de ces émeutes : il est évident que l’islamisme se combat à l’école, à l’université, dans les salles de sport, dans les usines, pas dans les mosquées ni dans les medersas coraniques ou les Zaouïa ! Ni d’ailleurs dans le Sahel ou dans le désert du Régistan. Que cesse la myopie des faiseurs d’opinion et des puissants de ce monde. Un peuple Arabe a remporté la bataille de l’émancipation de toutes les dictatures. Il mérite qu’on le laisse nous guider vers la démocratie. Car, elle est l’unique rempart contre toutes les dictatures, islamistes ou éclairées.


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22 réactions à cet article    


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 18 janvier 2011 11:05

    « Il mérite qu’on le laisse nous guider vers la démocratie ».


    Que Dieu vous entende.

    « Après trois semaines d’émeutes et des dizaines de victimes civiles, la Tunisie du sinistre Ben Ali suscite enfin l’intérêt des États-Unis. »

    Les Etazuniens étaient sur place dés le début.. Ils sont même en Algérie aussi, très-attentifs, très-actif (voir l’envoyé « spécial » d’Obama, arrivé hier, qui complète une belle petite équipe déja en place. Et ailleurs encore.

    Gaz.. Pétrole.. AQIM.. Et puis, même plus besoin d’Ali (bi).

    Là-dessus, je crois ce que dit M. Sefaoui.



    • ZEN ZEN 18 janvier 2011 11:10

      Mais que ce passerait-il si l’Arabie Saoudite (un jour.... ?) se faisait une petite révolution du jasmin. La manne pétrolière échapperait à l’Oncle Sam, surtout les dernières gouttes...
      On verrait les limites du désir de démocratie ...Avec les nababs arabes bien en place, c’est plus simple et c’est du donnant-donnant ; du pétrole contre des armes.



        • Montagnais .. FRIDA Montagnais 18 janvier 2011 12:42

          Vous en pensez quoi de ce que dit Bernard Lugan ?


          Les graves évènements de Tunisie m’inspirent les  réflexions suivantes :

          1) Certes le président Ben Ali n’était pas l’illustration de la démocratie telle que la connaissent une trentaine de pays sur les 192 représentés à l’ONU, certes encore, de fortes disparités sociales existaient en Tunisie, mais, en vingt ans, il avait réussi à transformer un Etat du tiers monde en un pays moderne attirant capitaux et industries, en un pôle de stabilité et de tolérance dans un univers musulman souvent chaotique. Des centaines de milliers de touristes venaient  rechercher en Tunisie un exotisme tempéré par une grande modernité, des milliers de patients s’y faisaient opérer à des coûts inférieurs et pour une même qualité de soins qu’en Europe, la jeunesse était scolarisée à 100%, les femmes étaient libres et les filles ne portaient pas le voile.

          2) Aujourd’hui, tout cela est détruit. Le capital image que la Tunisie avait eu tant de mal à constituer est parti en fumée, les touristes attendent d’être évacués et le pays a sombré dans le chaos. Les journalistes français, encore émoustillés à la seule évocation de la « révolution des jasmins » cachent aux robots qui les lisent ou qui les écoutent que le pays est en quasi guerre civile, que les pillages y sont systématiques, que des voyous défoncent les portes des maisons pour piller et violer, que les honnêtes citoyens vivent dans la terreur et qu’ils doivent se former en milices pour défendre leurs biens et assurer la sécurité de leurs familles. Les mêmes nous disent doctement que le danger islamiste n’existe pas. De fait, les seuls leaders politiques qui s’expriment dans les médias français semblent être les responsables du parti communiste tunisien. Nous voilà donc rassurés…

          3) La cécité du monde journalistique français laisse pantois. Comment peuvent-ils oublier, ces perroquets incultes, ces lecteurs de prompteurs formatés, que les mêmes trémolos de joie indécente furent poussés par leurs aînés lors du départ du Shah en Iran et quand ils annonçaient alors sérieusement que la relève démocratique allait contenir les mollahs ?

          4) Le prochain pays qui basculera sera l’Egypte et les conséquences seront alors incalculables. Le scénario est connu d’avance tant il est immuable : un président vieillissant, des émeutes populaires inévitables en raison de l’augmentation du prix des denrées alimentaires et de la suicidaire démographie, une forte réaction policière montée en épingle par les éternels donneurs de leçons et enfin le harcèlement du pouvoir par une campagne de la presse occidentale dirigée contre la famille Moubarak accusée d’enrichissement. Et la route sera ouverte pour une république islamique de plus ; tout cela au nom de l’impératif démocratique…

          5) Ces tragiques évènements m’inspirent enfin un mépris renouvelé pour la « classe politique » française. Ceux qui, il y a encore quelques semaines, regardaient le président Ben Ali avec les « yeux de Chimène », sont en effet les premiers à l’accabler aujourd’hui. Nos décideurs en sont tombés jusqu’à expulser de France les dignitaires de l’ancien régime tunisien qu’ils recevaient hier en leur déroulant le tapis rouge. La France a donc une nouvelle fois montré qu’elle ne soutient ses « amis » que quand ils sont forts. L’on peut être certain que la leçon sera retenue, tant au Maghreb qu’au sud du Sahara… A l’occasion de ces évènements, nous avons appris que 600 000 Tunisiens vivaient en France, certains médias avançant même le chiffre de 1 million. L’explication de l’attitude française réside peut-être dans ces chiffres. Pour mémoire, en 1955, un an avant la fin du protectorat français sur la Tunisie, 250 000 Européens, essentiellement Français et Italiens y étaient installés, ce qui était considéré comme insupportable par les anti-colonialistes.  

          Bernard Lugan
          16 janvier 2011

          • Avérroès Avérroès 18 janvier 2011 22:26

            « Des centaines de milliers de touristes venaient  rechercher en Tunisie un exotisme tempéré »

            Demandez à Frédérique Mitterrand, ce n’était pas tout à fait ça. D’ailleurs il avait droit à une pancarte brandie par un manifestant de l’avenue Bourguiba sur laquelle on pouvait lire ceci :

            « Mitterrand, c’est fini le commerce des jeunes vendeurs de jasmin »


          • saint_sebastien saint_sebastien 18 janvier 2011 12:59

            Penser qu’il y a eut une révolution en Tunisie ,c’est mal comprendre ce qu’il s’est passé.

            Ben Ali a été chassé du pouvoir par une faction, et je fais le pari que rien à changé. Ce n’est pas le peuple qui l’a fait partir mais des membres de son gouvernement qui ne veulent justement pas d’élections libres.

            Toute cette romance des médias français sur la « révolution » de jasmin , c’est de la pure propaguande , il y a eut un coup d’état , pas une révolution populaire , et le nouveau régime ne sera pas moins pire , moins corrompu que celui de Ben Ali.


            • Francis, agnotologue JL 18 janvier 2011 13:23

              Ce midi aux infos : une manifestation d’une centaine de personnes hostiles à la présence de ministres de l’ancien régime dans le gvt provisoire ont été dispersées à coups de matraques !


            • Aafrit Aafrit 18 janvier 2011 15:51

              Dans un coup d’Etat on a quelques tirs et puis la petite décalaration du putchiste juste après pour nous dire Ö combien il était con le président déchu..
              Là, il y a eu bien des millions de manifestants qui avaient un seul but chasser le Ben Ali.

              Si un coup d’Etat il y a, il n’est pas l’élément déclencheur de cette révolte, il peut se produire à la fin de cet exploit pour justement récupérer ce que la révolution a réussi de faire jusqu’à maintenant.

              Il y a eu en effet une insoumission de la part de l’armée qui a fait éviter un bain de sang, c’est un fait.A ce que je sache, cela n’est pas un coup d’Etat mais un devoir citoyen de la part d’une institution publique qui a rempli son devoir comme il se doit.


            • Philou017 Philou017 18 janvier 2011 13:08

              L’Islamisme est un phénomène assez marginal, dont se servent certains dirigeants occidentaux pour justifier certaines politiques détestables.

              Concernant la Tunisie, la vérité est différente de ce qu’on nous dit.Cela ressort d’une interview réalisée par un reporter du Monde. C’est un ancien conseiller de Ben Ali, qui se cache aujourd’hui dans Tunis, qui nous en révèle de belles :

              "L’ancien conseiller décrit des acteurs de plus en plus fébriles au fur et à mesure que le mouvement de révolte prend de l’ampleur dans le pays. Le 29 décembre, au lendemain du premier discours du président, il assiste à une réunion de crise. "Abdallah a dit : ’Il faut que tout ça soit manipulé par un groupe affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique. Pour nos amis français, c’est la seule solution.’ Ce à quoi a répondu Ben Ali, très cynique : ’AQMI en Tunisie, c’est la mort du tourisme, on va se suicider’."

              DES APPELS D’ERIC RAOULT

              Aux Américains, un même argument devait être présenté : Kasserine, la ville où les manifestations ont été les plus durement réprimées, était un « foyer islamiste ». "Il y a eu un air de fête après les déclarations de Michèle Alliot-Marie lorsqu’elle a proposé d’aider à former des policiers tunisiens, poursuit Zyed. Et Eric Raoult appelait tout le temps pour dire qu’il ne fallait pas ouvrir la brèche aux islamistes ; Abdallah l’avait surnommé la ’passerelle’."

              http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/17/peut-etre-on-partira-mais-on-brulera-tunis_1466502_3212.html

              Incroyable. Les « amis Français » ne peuvent être que des politiciens qui donnent des conseils à d’autres politiciens. On peut en tirer plusieurs vérités :

              - Des personnalités politiques Françaises ont continué à soutenir le gouvt de Ben Ali y compris pendant les manifestations, quand la police et la milice tirait sur la foule. Cela montre le peu de considération des ces gens pour la démocratie, même s’ils n’ont que ce mot à la bouche en public.

              - Des politiques Français conseillent à Ben Ali d’inventer une connexion avec l’AQMI. Il faut bien se figurer ce que cela veut dire. D’abord, ces politiciens ont l’habitude de mentir effrontément, vu le type de conseil donné. Ensuite, ils partagent assez de duperie avec les gens de Ben Ali pour se permettre de leur conseiller en toute amitié ce genre de manipulation.

              - On comprend bien ici que des politiques n’hésitent pas à se servir de l’AQMI comme prétexte inventé propre à toutes les manipulations. Ce qui signifie que c’est aussi le cas dans d’autres circonstances.

              Quand on entend ces journalistes qui viennent nous expliquer que les politiques Français soutenaient Ben Ali car c’était un rempart contre le terrorisme, ca donne une autre dimension à la chose.....

              En complément, on peut écouter Moncef Marzouki , un opposant de longue date, nous expliquer comment Ben Ali a été plutôt l’initiateur d’un terrorisme Islamique qu’il a suscité plutôt qu’un rempart :

              http://www.youtube.com/watch?v=QTOUFNRKUXU

              Concernant la réalité de l’AQMI, il s’agit plus exactement de bandits de grands chemins qui se servent de l’Islamisme comme prétexte à des rapines diverses, y compris des enlèvements. Les Américains eux s’en servent pour avancer leurs pions en Afrique, en même temps que pour trouver des justifications nouvelles à la guerre au terrorisme, et aux profits du complexe militaro-industriel qui en découlent.

              Les chefs des mouvances nées en Algérie sont des taupes des services secrets Algériens (DRS), qui ont pris opportunément la dénomination AQMI peu après le rapprochement Algéro-Américain de 2005. De la même manière que la puissante armée Algérienne n’a rien fait de vraiment sérieux pour en finir avec ces mouvances, l’armée US ne fait strictement rien pour s’attaquer à leurs bases actuelles au Mali, sinon de l’agitation Hypocrite :

              http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-neocons-sont-de-retour-4-en-86937#forum2796607

              La menace Islamiste est surtout un leurre qui sert à justifier l’injustifiable. Ceci dit, elle se développe sous l’effet d’une « guerre au terrorisme » qui brutalise plusieurs populations arabes en même temps qu’elle stigmatise l’Islam.

              Et ce n’est pas l’éducation qui en finira avec ces dérives, mais l’information des vraies réalités d’une part et le combat contre la pauvreté d’autre part.


              • Philou017 Philou017 18 janvier 2011 18:10

                Une passionnante émission sur la Tunisie sur arretsurimage, tournée vendredi dernier :

                http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3666


              • Avérroès Avérroès 18 janvier 2011 22:16

                L"éducation est une passerelle vers la communication. Un peuple qui lit est un peuple qui ne peut pas avoir faim !


              • joelim joelim 18 janvier 2011 13:12

                Vous dites : « Il semble bien que contrairement à l’Europe et plus singulièrement à la France, l’Amérique soit enfin parvenue à la conclusion que seule la démocratie pouvait constituer un rempart contre l’ennemi public numéro 1  ».

                Non, je crois que vous analysez le problème à l’envers.

                La causalité est en réalité dans l’autre sens : pour les US, seul l’islamisme radical peut constituer un rempart à la démocratie qui grèverait les bénéfices qu’ils tirent des ressources naturelles de ces pays, grâce à la complicité des dictateurs qu’ils soutiennent.

                • joelim joelim 18 janvier 2011 13:15

                  Sans l’islamisme radical, les US n’auraient aucun prétexte pour envahir les pays dont les ressources naturelles les intéressent, ou bien passer des contrats mirobolants avec eux. 

                  Dans leur mode de pensée ça serait dramatique...

                • Aafrit Aafrit 18 janvier 2011 14:49

                  Oui, l’islamisme n’est pas si marginal que ça, c’est un outil pour donner une légitimité à des envahissements et au maintien des tyranies.

                  Un dictateur comme Ben Ali et ses alliés avaient tout l’interet de créer ou laisser pousser des mouvances islamistes intégristes stupides, violentes pour d’abord faire taire et reculer les démocrates dans son pays d’un côté et de l’autre montrer aux démocrates des autres pays qu’il est lui-même otage et le dernier des laïcs, et si jamais il quitte le commandement, ce sont les hordes de ces barbus (qui les a fabriqués,lui même, avec ces propres mains directement ou indirectement) abrûtis qui s’empareront de tout le pays.

                  Entre un islamiste qui me parle de son dieu et un dictateur, n’importe quel humain préfèrera un dictateur, au moins avec ce dernier sa liberté et son épanouissement sont négociables, car un dictateur doit être à jour et connaît mieux que quiconque l’esprit humain sauf qu’il pousse le vice à son extrème, il parle le même langage que n’importe quel être humain !


                • Aafrit Aafrit 18 janvier 2011 16:04

                  Rappelons aussi que ben Ali a joué sur un autre élément,
                  il voulait donner le tout pouvoir aux femmes dans le but de neutraliser, voire tuer cet instinct masculin et viril source d’ennuis et de révoltes.Rendre la société plus tendre, plus « sentimentale »..
                  Il se sont trompé sur toute la ligne le Zinochet et la Zinochette, ça n’a rien changé et les filles n’étaient pas aussi tendres que ça. Elles étaient les premières à manifester et à encourager cette révolte..


                • Redj Redj 18 janvier 2011 16:42

                  C’est même pire que ça joelim. 

                  Depuis la 2nd guerre mondiale, les US ont toujours eu besoin d’un ennemi, le plus gros ou le plus diffus possible, pour maintenir leur complexe pétro-militaro-industriel. Depuis la chute du communisme, il n’en avait plus, d’où l’intérêt de promouvoir un nouvel ennemi : l’islam radical.

                • Avérroès Avérroès 18 janvier 2011 22:04

                  Je suis conscient que ce que vous soulignez parait plus « naturel » de la part des USA, mais avec les déconvenues sans fin en Irak et en Afghanistan, ainsi que sur le front économique avec l’émergence frappante de la chine, les States sont contraints de réviser leurs postures, ça parait lourd à admettre mais ça explique aussi leur pragmatisme face à l’erreur, disons que ça serait de la realpolitik !
                   Bien à vous
                  Avérroès


                • Avérroès Avérroès 19 janvier 2011 07:22

                  sauf que la rapine US est bien antérieure à l’apparition de la violence islamiste !
                   Cordialement Avérroès


                • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 18 janvier 2011 14:22


                  Il y’a risque .

                  Au premier jour j’avais parlé sur ce site de demi victoire pour le peuple tunisien, après la « fuite » de Ben Ali, je suis moins sûr et je crains même un basculement vers l’anarchie !

                  Jamais le peuple n’aurait dû demander de liberer le dictateur, jamais il n’aurait dû permis la dissolution du gouvernement coupable ; c’était à l’équipe corrompue et corruptrice de corriger les erreurs sous le controle de la société civile qu’on pensait avoir demander le changement !

                  A chaque fois qu’on fait table rase, à chaque fois qu’on commet l’imprudence d’éliminer un dictateur ou de le chasser du pouvoir, la situation prend le statut d’une contre révolution parce que ceux qui sont depuis longtemps embusquées et prêts à « assurer la transition ou à gouverner » refont exactement ce qu’ont fait leurs prédéssesseurs ! Il rétablissent les privilèges !

                  L’exemple le plus plus dans l’histoire est certainement la contre révolution de 1789 qui avait éliminé un roi pour installer un Empereur et institutionaliser la noblesse !


                  On se demande aujourd’hui ce que veulent ceux qui appellent aux défilés de rue et au caranavals improductifs ? Qui veut réellement destabiliser les pays d’Afrique du Nord ?

                  La solution n’est-elle pas de demander des comptes aux régimes en place, de demander aux régimes en place de corriger eux-mêmes leurs erreurs ?

                  En faisant table rase, en libérant les coupables au lieu de les contraindre à réparer les injustices, on ne fait que superposer des solutions inéfficaces sur un passif déjà lourd, on ne fait que compliquer la situation et la condition sociale !

                  En l’occurrence, ni au Maroc et surtout pas en Algérie où le FLN est plus que totalitaire et où les associations ne sont que de simples succursales qui appliquent la même idéologie de corruption sur le terrain, il ne faudrait jamais renvoyer mais obliger ceux sont aux commandes de rendre des comptes, de traiter les dossiers devant la justice, de restituer le patrimoine dilapidés par les hors la loi, de rester enfin sous le controle de la société civile jusqu’à ce que la transition soit possible !

                  Il faut remarquer enfin la grande perfidie de la France qui avait déclaré être « à côté » quant à la situation tunisienne, alors qu’en réalité elle était présente « avant », pendant et après les « émeutes » ! Cette même France qui a crée la situation de crise en Côte d’Ivoire et encourage aujourd’hui « la révolte au maghreb » alors qu’elle sait plus que tout autre pays que la relève n’y est pas. A moins qu’elle ne prépare une autre alternative comme celle de Côte d’Ivoire, un « candidat dmocratique » qu’elle soutiendrait avec les « institutions françaises internationales » face à un candidat qu’elle juge inapte à assurer ses intérêts !

                  Mohammed MADJOUR.


                  • Le journal des tueursnet Le journal des tueursnet 18 janvier 2011 16:08

                    Vox Populi

                    Et puis pourquoi voulait-il me rencontrer ?
                    Peut-être pour me révéler le secret le mieux gardé ?
                    Celui qui lui a permis de régner sans partage sur des oiseaux qu’il a enfermé dans une cage et traité pendant 23 ans comme des otages…
                    Non… ne me dite pas que l’homme de Carthage savait ce qu’il faisait et faisait ce qu’il voulait… peut-être ?
                    Mais il ne pouvait pas aller au-delà… parce qu’il a feint d’ignorer en les privant de pain de seigle, que ses prisonniers étaient des aigles
                    qui pouvaient supporter le regarde du soleil sans jamais baisser les yeux…
                    http://www.tueursnet.com/2011/01/vox-populi/


                    • Avérroès Avérroès 18 janvier 2011 22:09

                      Comparer l’armée Roumaine à l’armée Tunisienne me parait inapproprié et surtout complètement disproportionné, en fait, il ne serait pas excessif, ni naif de penser que dans le monde Arabe, l’armée Tunisienne serait la plus républicaine et surtout la moins corrompue. cela explique beaucoup de choses. L’autre stupidité de Benali était d’avoir limogé son chef d’état major au lieu de l’écouter !


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