La leçon américaine de Carthage
Après trois semaines d’émeutes et des dizaines de victimes civiles, la Tunisie du sinistre Ben Ali suscite enfin l’intérêt des États-Unis. Qui prennent enfin conscience que ce qui s’y passe constitue un tournant historique pour l’ensemble des peuples arabes. C’est aussi un formidable clin d’œil à la superpuissance qui peine à se sortir du bourbier Irako-Afghan. Et si la révolte du peuple de Tunisie pouvait constituer une véritable alternative à la lutte contre l’islamisme radical ? Il semble bien que contrairement à l’Europe et plus singulièrement à la France, l’Amérique soit enfin parvenue à la conclusion que seule la démocratie pouvait constituer un rempart contre l’ennemi public numéro !
La leçon américaine de Carthage
Après 23 jours d’émeutes, les américains se sont enfin décidés à réagir à ce qui s’apparentait à une révolution sourde et inébranlable. Empêtrés en Irak et en Afghanistan, les States ne savent plus comment s’en sortir sans perdre la face…. Et, conséquemment, le leadership ! Déjà que sur le plan économique, malgré les injections et les injonctions, ils éprouvent d’énormes difficultés à retrouver un rythme de croissance salvateur. C'est-à-dire susceptible de leur faire retrouver leur place, la première, dans l’économie mondiale. Les centaines de milliards investis dans les guerres d’Irak et de l’Afghanistan ne semblent pas en mesure de redorer le blason. C’est donc une (ex) superpuissance aux abois qui vient de vivre un autre cauchemar avec le déclenchement des émeutes en Tunisie. En 23 jours, Barak Obama et son administration ont donc pris conscience que l’exemple Tunisien pouvait non seulement donner des idées à d’autres peuples arabes, tous les peuples arabes, mais surtout parvenir à chasser leur protégé de Carthage. Celui qui, durant 23 ans s’est fait passer pour le seul et unique rempart contre l’islamisme. Ce qui lui valu le soutien inconditionnel de toutes les puissances et les impuissances occidentales. Mais très vite, à mesure que le nombre de martyrs tunisiens augmentait et que la fureur populaire grossissait, les américains se mirent à douter, puis à comprendre que c’était pour eux une chance que d’accompagner le mouvement. Car ne l’oublions pas, après le 11 septembre, l’Amérique avait mis en place un plan de démocratisation de l’ensemble du monde arabo musulman, le tout étant présenté comme une alternative contre les pépinières de l’intégrisme islamique. Puis, sans sourciller, tous les régimes totalitaires seront confortés, les uns à cause de leur pétrole et les autres pour leur docilité. Avec la chute attendue de Benali, l’Amérique est sans doute la première puissance à avoir compris que l’islamisme intégriste ne pouvait être vaincu par les armes, fussent-elles les plus sophistiquées. L’exemple de l’AQMI au Sahel est très édifiant puisque ce sont les tirs Français qui sont responsables de la mort des deux otages… Français ! La boucle est ainsi définitivement bouclée. Il faut être viscéralement obtus pour ne plus admettre que la lutte contre l’intégrisme est d’abord démocratique avec des prolongements économiques, sociaux et culturels. Il faut frapper l’islamisme à la tête, c'est-à-dire changer viscéralement les modes de pensée rétrogrades à la base, c'est-à-dire dans la société. Juste ce que le peuple de Tunisie, -grâce à la clairvoyance de Bourguiba, il y a de cela 54 ans-, a parfaitement assimilé et mis en œuvre à l’occasion de sa révolution. Il est évident que si les américains n’avaient pas pris conscience de cette alternative, le régime aurait continué à massacrer, avec la bénédiction et le soutien - n’est-ce pas Alliot Marie ? - son peuple. Ce qui n’a pas été le cas de la France où on continue malgré les évidences d’agiter le spectre de l’intégrisme.
Rejet des islamistes
Quelle mépris pour ce fabuleux peuple de Tunisie, croire comme le fait Monsieur Thréard du Figaro et d'autres internautes que les Tunisiens sont prêts à laisser le loup entrer dans la bergerie ; c'est très mal les connaitre. Derrière leur effacement légendaire, il y a un cœur gros comme ça, ils sont très jaloux de leur pays et surtout des avancées démocratiques. Benali n'a rien fait que travailler pour les USA, dont il fut une véritable taupe dans le bloc de Varsovie où il fut nommé ambassadeur ! Ensuite, ce nabot au service de ses maitres américains s'emploiera à vendre une Tunisie apaisée, luttant farouchement contre l'islamisme, faire croire que le parti Nahda de Ghannouchi, (rien à voir avec le premier ministre !) véhicule des idées extrémistes comme les dirigeants du FIS algérien, c'est prendre des vessies pour des lanternes mouillées !!! Non, non et non, l’islamisme ne prendra jamais en Tunisie. S’ils parviennent (les barbus) à avoir un député ou un maire à Sidi Bouzid ou à Djerba, ce serait bien le diable. Cessons donc d’agiter cet épouvantail. Même en Algérie, le FIS n’a jamais été majoritaire, c’est le découpage électoral -confectionné sur mesure pour le FLN-, qui lui a été favorable ! Avec seulement 35% des suffrages exprimés ! Et 188 députés dès le premier tour ! Cerise sur le gâteau, le FLN avait eut la bonne idée de se rendre exécrable aux yeux de la population !
Lors des manifestations du 5 au 9 janvier dernier, Ali Belhadj a été généreusement conspué par les jeunes révoltés de Bab El Oued. Les jeunes de Tunisie et d’ailleurs nous disent : « de grâce évitez de nous refiler des pneus réchappés ! Nous voulons du neuf et de l‘authentique, nous avons payé le prix fort pour ne plus mériter cette médiocratie insatiable, incompétente et vulgaire ». Apparemment, après 23 jours et des dizaines de morts, le clan Obama a tiré la leçon de ces émeutes : il est évident que l’islamisme se combat à l’école, à l’université, dans les salles de sport, dans les usines, pas dans les mosquées ni dans les medersas coraniques ou les Zaouïa ! Ni d’ailleurs dans le Sahel ou dans le désert du Régistan. Que cesse la myopie des faiseurs d’opinion et des puissants de ce monde. Un peuple Arabe a remporté la bataille de l’émancipation de toutes les dictatures. Il mérite qu’on le laisse nous guider vers la démocratie. Car, elle est l’unique rempart contre toutes les dictatures, islamistes ou éclairées.
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