A Vol2nuit :
Jean-Luc Mélenchon, le responsable du Parti de gauche, vient
d’annoncer sa candidature à la présidentielle et appelle la gauche radicale à le
suivre. Pierre-François Grond, cadre du NPA, rejette cette main tendue.
Jean-Luc Mélenchon vient d’officialiser sa candidature à la présidentielle.
Comment réagissez-vous ?
Ce n’est pas une surprise. Il a quitté le PS en 2008 dans l’optique de se
présenter en 2012. Sa décision est unilatérale. J’observe que la direction du
PCF est acquise à sa candidature. En ce moment, on le voit partout dans les
médias. Quand on regarde les sondages, on voit qu’il plafonne, au
contraire d’Olivier Besancenot. Il n’y a pas d’effet Jean-Luc Mélenchon, c’est
d’ailleurs peut être pour ça qu’il part dès maintenant. Il s’agit uniquement de
politique politicienne.
Jean-Luc Mélenchon a tendu la main à d’autres formations
politiques, citant le NPA. Vous la prenez ?
La logique de Jean-Luc Mélenchon est présidentielle. Au contraire, pour nous,
la logique est celle d’un large rassemblement de la gauche anticapitaliste et
non celle d’un ralliement derrière une personne. Rassembler, ce n’est pas
rallier sa bannière. Nous n’avons pas besoin d’un sauveur suprême ou d’hommes
providentiels, mais plutôt d’hommes-passerelles. La logique de
présidentialisation, qui fait partie de la culture de la V e
République, n’est pourtant pas celle de la culture communiste. Il faut la
refuser. De plus, nous ne voulons pas rentrer dans une logique de primaires,
comme au PS par exemple.
Olivier Besancenot et le NPA ne se rallieront donc pas à une
candidature du Front de gauche derrière Jean-Luc Mélenchon ?
Non. Nous sommes opposés à sa démarche, tant sur la méthode que sur le fond.
Pour nous, Jean-Luc Mélenchon ne porte pas un projet. A contrario, nous voulons
un rassemblement autour d’un programme et d’un projet. Nous sommes indépendants
du PS. Or, le Parti de gauche et le PCF expliquent qu’il ne faut pas couper les
liens avec le PS. Le Front de gauche reste dans une logique d’union de la
gauche. Il y a une ambiguïté. Jean-Luc Mélenchon fait des déclarations radicales, mais il ne
dit pas avec qui il veut gouverner en 2012. Entend-il le faire avec le PS ? Cette question des alliances
est importante, et elle va vite se poser.