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Commentaire de Sylvain Reboul

sur CPE ou emploi à vie


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 9 mars 2006 08:45

« Dommage, car une formation universitaire bien faite laisse bien plus d’initiative à l’étudiant pour s’ouvrir à une culture plus générale et bien plus vaste que la stricte »science« du management, dont, d’ailleurs, les entreprises n’ont pas vraiment besoin lorsqu’elles recrutent un jeune diplômé. »

Exactement, bien qu’ayant préparé pendant 15 ans des élèves aux concours des écoles de commerce, j’ai toujours considéré que l’ostracisme envers les étudiants issus des universités était, du point de vue même des entreprises, irrationnel : un étudiant qui réussit des études à Bac+5 à l’université a fait la preuve de sa capacité à se prendre en main, à travailler et à s’organiser par lui-même : Le cursus universitaire est une mise à l’épreuve autrement plus redoutable que le relatif confort des écoles. Mais il faudrait à ce sujet rappeler le corporatisme anti-libéral des Grandes Ecoles.

Le problème que pose le CPE, c’est que ce n’est pas un contrat : le décision non justifiée de licencier fait du licencié un objet et non un sujet de droit. Le CPE est un contrat que l’employeur passe avec lui-même, sans avoir à faire valoir les droits de l’employé, ce qui en fait une absurdité exorbitante en terme de logique libérale ! Un contrat que l’un des contractant peut rompre unilatéralement sans risque de sanction est un monstruosité juridique et un déni de la dignité de l’employé, donc une incitation à la défiance dans les relations entre employeurs et employés !

Cela ne veut pas dire que le droit positif, via le conseil constitutionnel, annulera ce type de contrat, mais cela veut dire que sa légitimité restera problématique dès lors que ce contrat introduit une remise en question de la définition de la notion même de contrat et induit des discriminations insupportable entre les employés selon leur âge. Il aurait mieux valu remettre à plat l’ensemble du CDI en introduisant des conditions et des exigences d’accompagnement, de fotrmation et de reclassements spécifiques selon l’ancienneté dans l’entratprise

La réaction des jeunes, face à tel déséquilibre des droits qui annule l’idée même de contrat, est tout à fait justifiée ; il ne suffit pas de compter sur l’honnêteté morale de chaque employeur individuel pour rétablir la justice. L’éthique individuelle du chef d’entreprise ne fait pas droit.

Le CPE, le droit et la dignité

Le rasoir philosophique


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