Jako, cette même honte m’assaille à la lecture de la plupart des articles de politique étrangère et intérieure, à la réflexion, aussi.

Peachy, il est évident qu’en proposant devant l’Assemblée les services de nos maîtres es-« maîtrise de l’émeute », MAM avait encore à l’esprit le feu vert qui ne pouvait pas ne pas avoir été donné par le Sarko, Juppé et elle-même...

Car organiser une livraison de lance-grenades (afin d’apaiser la rue, cela va sans dire) pour Ben Ali, de l’importance de celle qui a été saisie à Roissy, ça ne s’improvise pas.
Je ne suis pas loin de penser qu’en effet la posture prise par MAM ce jour-là avait un arrière-goût de « légitimisation » de la transaction alors en cours... Mais c’est bête, les choses ont mal tourné avant la livraison...

Donc voici mon dernier film :

Le prix du sucre embrase la rue tunisienne : Affolement à l’Elysée après le coup de téléphone de Ben Ali à son collègue et ami, le petit Nicolas. Réunion de crise, donc, improvisée à la sauvette. Présents : probablement les quelques tristes sires habituels, spécialistes en affaires africaines, genre géniaux auteurs du discours de Dakar, par exemple.

Présent aussi un industriel (qui, au fait ?), son carnet de commabnde à la main, qui ne peut cacher sa jubilation extrême malgré ses efforts pour avoir l’air aussi préoccupé que les piteux politiques présents... Juppé et MAM sans l’autorisation desquels aucune livraison de ce genre de matériel n’aurait pu légalement se faire.

Apparté : Peut-être y a-t-on aussi fixer les modalités de la création d’une holding aux Caïman pour y encaisser quelques rétro-commissions, mais que dis-je ! quelle imagination ! l’irréel délire...

Alors voilà, on se décide, c’est ok, mais ça restera confidentiel, on envoie tout en catimini. Et si l’affaire s’ébruite, on prépare déjà le contre-feu : MAM justifiera à l’assemblée l’assistance nécessaire de l’ « expertise » nationale (comprendre : matos) proposable à la police de ce cher Ben Ali, qui bien que dictateur, sait recevoir avec une certaine largesse (n’est-ce pas Fredo ?).

Feu vert, donc aux 40 palettes sont donc réunies (uniformes, boucliers, lance-grenades et grenades, que du matériel de négociation)... et phrase sybilline de MAM à la tribune...

Mais c’était sans compter, en ce début janvier, avec le désespoir de Moncef Ben K., père de famille de 50 balais, chômeur, désespéré, qui s’imola par le feu à Sidi Bouzid alors que venait de décéder Mohammed Bouazizi, qui lui s’était enflammé mi-décembre...

Facheux contre-temps.

La suite on la connaît, victoire de la rue (tiens, qui a convaincu l’armée de rester civile...lisée, Assange on compte sur toi pour la réponse !), fuite de l’hôtellier, et ridiculisation internationale (on commence à être habitués...) de la France et de ses pantins corrompus au pouvoir, ridiculisation de la patrie des « droit de l’homme », tu parles ! la France défend aujourd’hui les dictateurs contre leur peuple, t’as raison Jako... la honte totale.
Sarko est arrivé à la tête d’un pays fier, non aligné et non alignable, respecté dans le monde entier pour son soutien aux démocraties et son refus des dictatures. Un pays respecté pour son attachement aux libertés fondamentales, le droit d’asile, l’indépendance de la presse... Comme vous Peachy, j’ai vécu à l’étranger : ma seule qualité de Français m’y a parfois valu un respect trop naturel... Celui qu’on devrait donc au descendant d’un peuple qui le premier dans le « monde civilisé » décapita sa monarchie... tout un symbole... encore si vivant il n’y a pas si longtemps.

Car aujourd’hui, notre bonne démocratie traque de l’islamiste, oh, pas à la Courneuve... non, mais chez eux en orient. On y enlève nos journalistes maintenant. Pas bon non-plus pour le tourisme, , ces pays comme le Mali, le Niger, etc... Quand je pense qu’il y a quelques années mon copain Abdallah (http://www.youtube.com/watch?v=qc2pxpR-gAw c’est lui qui joue de la guitare) m’a invité chez lui au Sahel... Eh bien nous y voilà, Sarko vient de me prévenir : « à mes risques et périls »...