Merci Cincinnatus pour tes éclaircissements.
Je ne doute pas de ta bonne foi et de celle de ta structure, mais arrêtons de nous raconter des histoires en nous gobergeant : aujourd’hui, la grande précarité peut toucher n’importe qui, y compris des gens qualifiés, avec expérience et qui n’ont pas forcément de problèmes psychologiques au physiques qui en font des boulets. Je serais moi-même éligible à l’un de ces merveilleux contrats aidés soit-disant pour les boulets et les bras cassés, si je ne m’étais empressée de me tirer de ce traquenard en créant ma propre activité.
Ce qui signifie que n’importe qui aurait pu se payer mes compétences, mon expérience, ma formation pour des clous ! Et là, je ne suis pas d’accord du tout. Sur le site Actu-chômage, au ceint duquel je continue de militer, il y a plein de gens volontaires, employables, qualifiés (voire très qualifiés) qui ne sont plus que de la chair à canon à bas prix. C’est un gâchis humain incommensurable qui est commis là.
J’ai aussi un cyberpote, une bête en informatique, un magicien de l’open source, qui croupit à l’ASS parce qu’il a plus de 40 ans et qu’on compte bien le faire bosser pour le prix d’un stagiaire.
Je veux bien que certaines structures jouent le jeu, emploient les gueules cassées du productivisme forcené, en tentant de leur rendre une dignité (enfin, avec un demi-SMIC pour vivre, tout est relatif !) et en les formant pour leur donner une meilleure chance, mais la vérité, c’est que tout ceci n’est devenu qu’un vaste marché de maquignons qui recherchent la meilleure bête à vil prix pour l’utiliser au maximum avant de la jeter et d’en phagocyter une autre.
Écraser le prix de la main d’œuvre, couler tout le monde en une masse informe et servile, voici l’objectif ! Le principe même de l’éloignement de l’emploi est une machine à nier, à déprécier les compétences, afin de pouvoir se les approprier sans ne plus avoir à les payer !