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Accueil du site > Actualités > Economie > Le « précariat » contre le salariat

Le « précariat » contre le salariat

Trente ans de chômage de masse, trente ans de sigles cabalistiques, trente ans de contrats précaires au rabais et une situation de l’emploi qui empire malgré tout. Malgré tout... ou grâce à ?

L’idée est simple : face à la pénurie d’emploi, l’État, non interventionniste par ailleurs, déploie des subventions pour inciter les entreprises à embaucher.
C’est sûrement parce que je ne suis pas économiste que je ne vois pas le rapport de cause à effet. Mais il paraît que rendre l’emploi moins cher permet de créer de l’emploi. C’est une théorie économique qui le dit. Si je pousse cette logique jusqu’au bout, je me dis que le rétablissement de l’esclavage seul devrait permettre le retour au plein emploi.
Mais je ne vais pas me répéter : je ne suis pas économiste, je ne suis qu’un petit étron fulminant qui bougonne dans un obscur recoin de la blogosphère. 

Admettons que pour créer de l’emploi, il faut le subventionner.

On peut toujours se référer aux emplois de service. Comme le souligne le Libé de ce jour :

Contrairement aux emplois industriels, où la cadence peut être sans cesse accélérée, les services de proximité ont une productivité stagnante : les employés sont obligés d’être en relation directe avec les usagers, il y a un « temps de contact » que l’on ne peut pas réduire. D’ailleurs, si la croissance française est aujourd’hui deux fois moindre que dans les années 60, c’est notamment à cause de la faible productivité des services. Mais, si ces emplois ne génèrent pas de gains de productivité, comment les financer ? Là, deux modèles s’opposent : soit on baisse les rémunérations des employés des services à la personne (en France, elles sont inférieures à celles des emplois industriels), quitte à multiplier les travailleurs pauvres ; soit on décide d’augmenter les prélèvements (impôts sur le revenu ou cotisations patronales) pour financer le secteur, comme le font certains pays scandinaves.

Effectivement, comment développer des emplois qui répondent à des besoins réels mais peu ou pas solvables ? On ne peut compter sur le marché privé, qui est là pour faire des profits. Ni sur l’État, qui pour calmer les complaintes du secteur privé sur la supposée cherté de son train de vie, s’engage à réduire toujours plus ses effectifs de fonctionnaires. Pourtant, un secteur d’activités non rentables mais socialement nécessaires, c’est pile-poil un service public. Mais l’idéologie ne s’y prête pas des masses.

Logiquement, l’État se défausse sur les collectivités locales, lesquelles encouragent les citoyens à se prendre en main et à monter des structures associatives pour mettre en place les emplois non rentables qui seront donc subventionnés par l’État grâce aux subventions inhérentes aux contrats aidés à sigle. Lumineux, non ? Du coup, on a un pseudo service public financé par la collectivité mais qui fait semblant d’appartenir à la sphère marchande. Le problème, c’est qu’il s’agit de personnes que l’on subventionne, pas d’emplois ! Et que des personnes accédant directement à la sphère marchande amène dans leur valise des subventions souvent massives et toujours bienvenues.

Le premier effet pervers

Donc, un emploi aidé n’est pas subventionné pour lui-même, mais en fonction du statut de précarité de la personne qui l’occupe. Il parait que c’est pour rapprocher de l’emploi les personnes qui en sont durablement exclues. C’est sympa, comme principe. Sur le papier.
Parce que dans les faits, cela conduit à deux choses : à réserver prioritairement les emplois non rentables aux personnes éloignées de l’emploi, en faisant abstraction de leurs formations, compétences, expériences et aspirations et en faisant l’impasse sur les causes de l’éloignement. Ensuite, cela induit une compétition féroce entre les travailleurs cibles, puisque les aides sont graduées en fonction de divers critères d’employabilité qui évoluent au fil des besoins politiques : plutôt des vieux, plutôt des jeunes, plutôt sans bac, plutôt ceci ou cela. En fonction de ces critères sur lesquels les postulants n’ont aucune maîtrise, ils reviendront plus ou moins peu chers à la structure qui compte les employer. Et qui veut optimiser ses coûts. Et qui, à compétences égales, va privilégier le plus subventionné. Voire juste regarder le pourcentage de prise en charge du postulant en dehors de toute autre considération.

Ainsi donc, les emplois aidés, censés aider les exclus du travail à reprendre le train en marche, sont des machines à exclure et à discriminer les exclus ! Magnifique !

Le deuxième effet Kiss Cool

Comme je le rappelle, ce sont les personnes qui sont aidées, pas les emplois. Les subventions sont attachées à l’employé, pas au poste. Là où ça devient drôle, c’est qu’elles sont toujours limitées dans le temps ! Souvent dégressives. Elles sont donc le plus souvent subordonnées à des emplois à durée limitée. Forcément. Ce qui est absurde si on réfléchit en terme d’emploi à faible valeur ajoutée. Cet emploi ne se valorise pas dans le temps. Le salaire du gars non plus[1]. Par contre, son coût s’amplifie avec le temps qui passe. Et le pourcentage de prise en charge qui diminue. Si le bilan financier de l’association est équilibré pendant le temps de prise en charge plein pot du salarié aidé, les comptes vont s’éroder au fur et à mesure que le temps passe et que la part salariale laissée à la charge de l’employeur s’alourdit. Or, on ne peut compenser cette augmentation des coûts par une augmentation de la productivité. Impasse.
Heureusement, les subventions étant liées aux personnes, pas au poste, il suffit de lourder le mec qui devient cher pour en reprendre un subventionné plein pot à la place. Et comme il s’agit là de CDD, ce n’est guère compliqué ou coûteux. Ainsi nous avons des emplois qui sont toujours subventionnés, grâce à la noria des contrats aidés.

Alors qu’ils sont censés rapprocher les exclus du travail triomphant, les emplois aidés les fixent durablement dans la précarité qu’ils rendent nécessaire. Tout cela revient seulement à gérer la place de chacun dans la file d’attente qui ouvre l’accès au jeu de chaises musicales qu’est devenu l’emploi.

Le summum du chef d’œuvre

Mais là où le dispositif des emplois aidés surclasse tout autre montage destiné à atomiser le salariat, c’est qu’il fait directement entrer en concurrence les salariés aidés avec les fameux insiders, ceux qui se sont engoncés dans le Saint-Graal du salariat : le CDI à temps plein. Parce que même payé au SMIC, un salarié standard est toujours nettement plus coûteux qu’un gus subventionné qui peut ne revenir qu’à 100€/mois, tout compris. On s’inquiète du dumping social des Chinois, sans voir qu’il est déjà à l’œuvre chez nous, sous notre nez et parfois même sur le poste de travail à côté du sien.
Ainsi, à qualification, compétence, formation et expérience équivalentes, on peut avoir côte à côte un mec à 1500€/mois et un autre à 100€. Et qui le restera. Si l’on prend soin de le changer souvent. La question devient : comment se débarrasser du mec cher pour le remplacer par 2 ou 3 gars qui ne coûtent rien ?

Comme le clamait en son temps le célèbre marchand de godasses : il faudrait être fou pour dépenser plus !

Donc, non seulement les précaires sont en concurrence entre eux, mais ils sont surtout en concurrence faussée [2] avec les salariés bénéficiant de contrats de droit commun. Lesquels ne peuvent être licenciés économiques si l’on souhaite les remplacer dans l’élan par un crevard[3]. Dont la plupart bosse bien et sans faille depuis des années et pour lesquels il sera difficile de trouver une faute justifiant un licenciement [4]. On imagine très bien la suite.

Surtout qu’un salarié de droit commun vidé est immédiatement recyclé par le système... en nouveau précaire. Quelques mois de harcèlement chômiste croisé de l’ANPE et des ASSEDICS plus tard, il sera lui-même devenu éligible [5] pour un contrat aidé. On peut même imaginer qu’il pourrait reprendre son boulot d’avant ! De temps en temps...

Nos gouvernants continuent depuis 30 ans à pondre des contrats aidés pour soi-disant lutter contre le chômage, sans se préoccuper d’évaluer réellement ce type de dispositif. Ils créent de fait un précariat de masse qui érode le salariat traditionnel, et ce, en toute tranquillité et parfois même avec la bénédiction des principales victimes de ce système qui croient [6] qu’il s’agit là de leur porte de sortie vers la stabilité et hors de la pauvreté. Et les salariés, au lieu de sentir ployer la branche légale sur laquelle ils sont assis [7] toisent de haut leurs futurs-ex-amis chômeurs en les encourageant à signer pour ces sous-contrats sur l’air de c’est toujours mieux que rien !

Chapeau bas !

Notes

[1] il est généralement maintenu au plancher, puisque la plupart des subventions sont basées sur le SMIC

[2] par les subventions

[3] En théorie, il existe une période plus ou moins longue pendant laquelle une entreprise ne peut par embaucher de nouveau après un licenciement économique. ce qui est logique. Puisqu’en théorie, si on vire un gars parce qu’on ne peut plus payer, ce n’est pas pour en reprendre un juste après. Mais les contrats zarbis permettent bien sûr de déroger toujours plus.

[4] je pense que la montée en puissance du harcèlement sur le lieu de travail ne doit rien au hasard !

[5] quel beau mot pour raconter une si triste réalité !

[6] dans un premier temps, car à l’usage, ce genre de certitudes s’effrite

[7] une fois que le précariat aura majoritairement remplacé le salariat, il n’y aura plus beaucoup d’effort à fournir pour terminer de totalement vider de sa substance l’insolent petit code du travail !


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40 réactions à cet article    


  • caramico (---.---.211.139) 4 janvier 2007 12:33

    Tu oublies les stagiaires à 0 balle !

    Et le cheminement volontaire de salaire de m.... à R.M.I + Black.


    • cincinnatus (---.---.249.33) 4 janvier 2007 13:15

      Je suis directeur de structure associative, catégorie éducation populaire (maison des jeunes et de la culture). Dans un secteur qui n’existe que grâce aux subventions et aux cotisations des adhérents, (c’est à dire la contre partie de vente de service, de loisirs à intentions - affichées - éducatives). Elles constituent une contrepartie normale du service rendu tant qu’elles sont à un niveau raisonnable, pondérées par un quotient familial.

      Les emplois dans ce secteur sont de trois ordres :
      - Les emplois administratifs, dont la qualification et le volume évolues de plus en plus, en partie en raison de la complexification des dispositifs de financement, notamment politique de la ville et autres financements européens
      - Les emplois d’entretiens, « techniciens de surface »
      - Les emplois pédagogiques, (animateurs, éducateurs) qui constituent une nébuleuse de type de postes variés en terme de contenus, de missions, de formation et de statuts : (animateurs permanents, à temps partiel, intermittents). En principe tous soumis à une convention collective depuis 1988.

      Pour les emplois d’animateurs permanents si la protection se renforce un peu grâce à une convention collective depuis 1988, elle se fragilise effectivement du fait des multiples dispositifs d’aides, qui ne permettent pas de s’inscrire de manière réaliste dans une logique de plan de carrière. Un autre effet pervers, en est que dans un secteur où un forte adhésion au projet (éducatif, culturel, humaniste) de l’association est demandée parce que éminemment nécessaire, à ses salariés du secteur pédagogique, la motivation de ceux ci est forcément limitée à l’horizon de leur devenir dans la structure qui les emplois...

      Je rejoint totalement le rédacteur de l’article sur son analyse de la précarisation induite par les dispositifs successifs d’aide à l’emploi, mais il faut également insister sur ce dernier point. Les dispositifs de ce type sont destinés à des publics souvent fragilisés, de faible niveau de formation, et ils sont souvent chargés de fait de mettre en oeuvre des politiques sociales et culturelles, dans des zones sinistrées économiquement avec des publics difficiles. Les conséquences en sont : problèmes psychologiques, arrêts de travail, situations d’échecs de salariés insuffisamment formés, actions dont les résultats sont bien en deçà que ce qu’il était prévu...

      Beaucoup de ces associations font donc des efforts considérables en matière de formation et d’accompagnement de ces personnels.

      Pour leur intérêt propre : amener la personne aux niveaux de compétence (par la formation et l’accompagnement constant) et de qualification requis par le plans de formation de l’entreprise/association. La formation est aussi considérée comme une (piètre) compensation à la précarité de ces postes.

      C’est généralement lorsque ces personnels atteignent un niveau de compétence, voire une qualification, suffisant qu’ils arrivent au bout de leur contrat aidé, qu’il est temps de les jeter pour recommencer avec d’autres.

      Ces constats sont valables pour tous les personnels du secteur.

      Quand aux personnels pédagogiques, classés sous la rubriques animateurs techniciens d’activités, leur situation est encore plus inconfortable : limités à quelques heures par semaine, il leur est quasiment impossible de trouver un quota d’heure suffisant pour en dégager un revenu décent, s’il n’ont pas un autre emploi.

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      • Monolecte Monolecte 4 janvier 2007 21:28

        Merci Cincinnatus pour tes éclaircissements.

        Je ne doute pas de ta bonne foi et de celle de ta structure, mais arrêtons de nous raconter des histoires en nous gobergeant : aujourd’hui, la grande précarité peut toucher n’importe qui, y compris des gens qualifiés, avec expérience et qui n’ont pas forcément de problèmes psychologiques au physiques qui en font des boulets. Je serais moi-même éligible à l’un de ces merveilleux contrats aidés soit-disant pour les boulets et les bras cassés, si je ne m’étais empressée de me tirer de ce traquenard en créant ma propre activité.
        Ce qui signifie que n’importe qui aurait pu se payer mes compétences, mon expérience, ma formation pour des clous ! Et là, je ne suis pas d’accord du tout. Sur le site Actu-chômage, au ceint duquel je continue de militer, il y a plein de gens volontaires, employables, qualifiés (voire très qualifiés) qui ne sont plus que de la chair à canon à bas prix. C’est un gâchis humain incommensurable qui est commis là.
        J’ai aussi un cyberpote, une bête en informatique, un magicien de l’open source, qui croupit à l’ASS parce qu’il a plus de 40 ans et qu’on compte bien le faire bosser pour le prix d’un stagiaire.

        Je veux bien que certaines structures jouent le jeu, emploient les gueules cassées du productivisme forcené, en tentant de leur rendre une dignité (enfin, avec un demi-SMIC pour vivre, tout est relatif !) et en les formant pour leur donner une meilleure chance, mais la vérité, c’est que tout ceci n’est devenu qu’un vaste marché de maquignons qui recherchent la meilleure bête à vil prix pour l’utiliser au maximum avant de la jeter et d’en phagocyter une autre.

        Écraser le prix de la main d’œuvre, couler tout le monde en une masse informe et servile, voici l’objectif ! Le principe même de l’éloignement de l’emploi est une machine à nier, à déprécier les compétences, afin de pouvoir se les approprier sans ne plus avoir à les payer !

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      • cincinnatus (---.---.249.33) 4 janvier 2007 22:36

        Je m’aperçois que je n’est sans doute pas été assez précis dans mon commentaire. Le souci d’être le plus court possible sans doute.

        Digression : plutôt que goberger tu voulais sans doute dire se leurrer ou se « lénifier » j’imagine ?

        La dimension cynique de mon exposé n’est pas passé apparemment. J’évoquai des personnels sans qualification, ou avec une faible qualification employés par des associations de proximité qui sont souvent vus par des jeunes comme les seuls employeurs qui ne les refoulent pas au faciès.

        Salut et Fraternité

        Je voulais aussi insister sur le fait que ces associations MJC, Centres sociaux, etc sont devenus des complices objectifs d’un système qui entretient la précarité. D’une part parce que hors subventions contrats de ville point de salut ou plutôt de survie financière. Ce qui revient à accepter de mettre son projet associatif au fond de sa poche et son mouchoir par dessus et de de devenir celui qui emploi à la place de l’état des salariés jetables comme tu le disais, mais et c’est encore plus amoral, pour un conduire des catégories d’actions et de missions qui sont de service public (la aussi un deuxième effet kiss cool). Mais il est bien évident que les chercheurs d’emplois qualifiés, voire sur qualifiés, issus des quartiers « difficiles » ou des autres sont aussi des victimes. Il m’est arrivé d’avoir des candidats bac + 3, 4 ou 5, sur des postes de niveau V Soit infra bac.

        Il est vrai que les associations se complaisent assez bien dans cette situation. Alors que si elles décidaient demain de dire « basta ya ! », et de mettre en cohérence les valeurs qu’elles prétendent porter et la réalité de leurs attitudes, la quasi totalité de l’action sociale et culturelle de ce pays s’arrêterait.

        Bref comme tu le disais je n’ai plus envie d’être factuellement un maquignon. J’ai 48 ans et serais probablement dans les mois qui viennent un chercheur d’emploi, qui n’a plus envie dans son boulot de jouer le jeu d’un état qui renonce aux principes de solidarité républicaine, avec des municipalités (particulièrement socialistes, de la droite je n’ai jamais rien espéré) qui jouent le même jeu.

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      • Monolecte Monolecte 4 janvier 2007 23:56

        Excuse-moi, Cincinnatus, je t’avais mal compris.

        Tu en as peut-être marre de jouer ce jeu, mais hélas, je trouve qu’il y a bien des associatifs qui ont chaussé assez complaisamment les pantoufles de petits boutiquiers, et qui, sous couvert de faire du social, se comportent aujourd’hui comme les derniers des exploiteurs. Le nez visé sur les bilans comptables, toujours à la gamelle pour raffler les subventions qui se rarifient de plus en plus, ils sont devenus les fossoyeurs de cette solidarité qu’ils avaient pourtant contribuer à faire éclore. Le glissement s’est fait avec une telle progression que, comme la grenouille dans la casserole qui chauffe, ils ne se sont même pas sentis changés. C’est pathétique. Et cela aussi, c’est voulu.

        Je comprends ton ras-le-bol, mais si tu jettes l’éponge, tu céderas encore plus de terrain aux charognards du secteur marchand qui lorgnent les proies les plus prometteuses pour les rendre rentables et finir ainsi le sombre travail de détricotage du lien social qui est à l’œuvre depuis quelques années.
        Et à 48 ans, tu deviendras toi-même de la viande à contrats aidés...

        Pas sorti de l’auberge, on dirait ! smiley


      • Len (---.---.170.19) 4 janvier 2007 13:37

        Votre article illustre bien le probleme actuel : l’apologie du court-termisme. Après la démonstation dans le monde économique (maximisation des profits immédiats), il est ici question de court-termisme electoral :

        le but des décideurs n’est plus d’engager une politique à long terme afin de redresser le pays, mais d’avoir les meilleurs stats du chomage possibles afin de pouvoir présenter de bons chiffres au moment de leur bilan : leur reelection. L’actualité offre actuellement un bon exemple : la mobilisation des SDF et la loi ad-hoc préparée par Villepin. Ca fait causer, ça occupe les gens, ça donne bonne conscience, mais ça ne résoud rien du tout.

        Bien entendu, tout cela est financé par la dette : après moi le déluge. Mais ces braves hommes politiques s’en moquent pourvu qu’ils puissent de privilèges inhérents à leur fonction le plus longtemps possible.


        • troll (---.---.82.129) 4 janvier 2007 13:41

          ca m’a l’air assez bon cet article.


          • (---.---.229.236) 4 janvier 2007 14:53

            « L’idée est simple : face à la pénurie d’emploi, l’État, non interventionniste par ailleurs, déploie des subventions pour inciter les entreprises à embaucher. »

             ?? L’Etat non interventionistes ??? Rien que par les 1000 sociétés (et pas des pme !) qu’il posséde encore, l’Etat EST interventioniste, vachement même ! (Arcelor ? Suez/GDF ?)

            « C’est sûrement parce que je ne suis pas économiste que je ne vois pas le rapport de cause à effet. Mais il paraît que rendre l’emploi moins cher permet de créer de l’emploi. »

            Bien oui, il parait même qu’un même produit se vent mieux à 1000€ qu’à 10.000€, étrange non ? Parce que vous bien sur, vous payer les 10.000€, n’étant pas économiste (et que vous êtes une femme, houlalala !, donc dépensiére naturellement)...

            « Admettons que pour créer de l’emploi, il faut le subventionner. »

            Heu, si je ne vous prend pas 100€, vous ais-je subventionné de 100€ ? Non. A moins que vous parliez des contrat type CES ou emploi jeune, financé par l’Etat pour l’Etat ? Ca fait des larbins pour les fonctionnaires.

            « D’ailleurs, si la croissance française est aujourd’hui deux fois moindre que dans les années 60, c’est notamment à cause de la faible productivité des services. »

            Oui. En France, parce qu’au USA, ca boum.

            « Mais, si ces emplois ne génèrent pas de gains de productivité, comment les financer ? »

            En n’enbauche pas pour « générer des gain de productivité », c’est idiot ! « -tu vas chez le coiffeur ? -Oui, je vais générer des gain de productivité. »

            « Ainsi donc, les emplois aidés, censés aider les exclus du travail à reprendre le train en marche, sont des machines à exclure et à discriminer les exclus ! Magnifique ! »

            Belle découverte des effets pervers de toute politique de l’emplois (même chose pour les politique industriel). L’Etat doit laisser faire le marché, qui fera toujours mieux que lui et ses millions de fonctionnaire.

            « Ainsi, à qualification, compétence, formation et expérience équivalentes, on peut avoir côte à côte un mec à 1500€/mois et un autre à 100€. Et qui le restera. »

            Oui, mais ca, c’est à cause du refus de la selection.

            Bref, vous avez compris en gros que l’Etat ne peut proposer pour l’avenir que des emplois de femme de ménage, ayant ruiné l’économie française. On progresse.

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            • sweetsmoke (---.---.241.2) 4 janvier 2007 15:03

              excellent article.

              Je comprends maintenant pourquoi mon voisin le gitan préfère depuis trente ans « rempailler des chaises » à domicile pour payer son porsche cayenne plutôt que de bosser dans un bureau en costume bon marché et payé comme un manut à mi-temps pour nourrir des machines.


              • LE CHAT LE CHAT 4 janvier 2007 15:11

                j’espère que les salariés se vengeront cette année en boycottant les cumulards professionnels de la politique (seulement 2% de salariés à l’assemblée) smiley

                il faut rendre au travail son juste prix !et le travail ne doit pas être la roue de la fortune pour les spéculateurs et exploiteurs....... smiley


                • Le péripate Le péripate 4 janvier 2007 15:17

                  Tu dis que tu n’es pas économiste, mais là, tu es presque trop scientifique, et si chacun pourra, en théorie, tirer les conclusions qui s’imposent, peu le feront effectivement :

                  La lutte contre le chômage n’est pas une lutte contre le chômage, mais, au choix, une aide aux profits, une manière de passer du salariat au précariat, etc...

                  Le Peripate.


                  • Fred (---.---.155.75) 4 janvier 2007 16:05

                    On va faire quelques precisions sur votre article.

                    Lorsque vous parlez d’augmenter l’imposition ou les charges patronales et que vous comparez aux pays Scandinaves. Il faut rappeler que oui l’imposition est elevee dans ces pays mais que les charges patronales sont quasi-inexistantes. Aussi, un pays comme la Suede a fait un enorme menage dans le domaine public et les emplois de fonctionnaires ne sont pas garantis a vie comme chez nous.

                    Ensuite lorsque vous parlez de reduction du nombre de fonctionnaires, la France est toujours un pays ou le taux de fonctionnaire hors militaire est parmis les plus eleves au monde. Ce service public a donc un cout eleve qui force des impots eleves. Moins d’argent dans la main des gens signifie moins de consommation d’ou moins de creation d’emplois.

                    La ou je suis d’accord avec vous est sur la conclusion. Nos gouvernements successifs sont la consequence de ce qui se passe a l’heure actuelle.


                    • hurlevent (---.---.44.148) 4 janvier 2007 17:29

                      « C’est sûrement parce que je ne suis pas économiste » Oui, ça doit être ça. Il suffit de se mettre à la place d’un chef d’entreprise pour comprendre. Il n’embauchera QUE si le cout du salaire est inférieur à ce que le salarié rapportera. Pour baisser le chomage, il faut inciter les entreprises à embaucher. Mais en augmentant les charges patronales et salariales, en imposant des contrats rigides (CDI), on décourage les entreprises. Résultat, 2 mondes : les salariés en CDI bien protégés, et les chomeurs. Les Français tiennent absolument à des contrats « de luxe », à durée indéterminée, et préfèrent des chomeurs à des contrats précaires comme le CPE ou CNE. Or ces contrats sont totalement inadaptés à la réalité économique d’aujourd’hui.

                      La réalité économique d’aujourd’hui c’est la mondialisation et le libéralisme. On a le choix entre s’y adapter et y gagner, ou mourir. Je préfère la première solution...


                      • Le péripate Le péripate 4 janvier 2007 17:50

                        Tu n’as pas lu l’article, ça se voit mieux que la main invisible de ta religion.

                        Le Peripate.


                      • Nanard (---.---.229.236) 4 janvier 2007 20:49

                        Oulala ! Arrete, tu vas donner de la migraine au marxistes !

                        Va plus doucement. Ils sont un peu lent, tu sais. Ils vivent encore dans les année 1867. Le temps qu’ils comprenent que leurs conneries n’amuse plus personne, ca risque de prendre encore pas mal de temps. Vive la délocalisation ! Mettons ces ploucs à genous !


                      • René Job (---.---.131.3) 5 janvier 2007 20:59

                        Les chinois sont des marxistes...intelligents...on pourra dire exactement la même chose des Vietnamiens assez vite.

                        Le « simplisme » ne peut tenir lieu de raisonnement. Ce que dit Hurlevent dépeind la réalité entrepreneuriale mais la question est : sert-elle la communauté politique française ? L’individualisme, religion à la mode, n’est-il pas entrain de saper les fondements de nos sociétés ? Le « tout propriété privée » n’est-il pas le ferment de la dissolution de nos sociétés et de leurs cultures ?

                        Je crois qu’il faut comprendre que la société n’est pas au service des entreprises mais de ses membres concrets, c’est-à-dire les personnes physiques plutôt que les personnes morales. Ces dernières sont des fictions commodes dont la propriété permet de réduire le nombre de participants à la production de la richesse.

                        L’auteur de ce bon article nous narre à quel degré de gesticulations des gens peuvent parvenir quand ils nous trouvent pas la force de repenser la société dans son ensemble. Les « gens » sont nos politiques, incapables de penser un peu librement et de trouver des solutions innovantes à nos problèmes.

                        peut-être qu’il faut en finir avec la fiction du travail. Il n’y a de plein emploi que par accident historiquement parlant. Ce n’est donc pas un objectif possible, réaliste.

                        Peut-être qu’il faut admettre que les humains ont vocation à recevoir un revenu social de citoyenneté décent pour vivre mais que si on veut garder ce monde de production des richesses (intrinsèquement déséquilibré quant aux récipiendaires des richesses créées) alors le travail devra être mieux rémunéré. Les entrepreneurs étant libre d’embaucher ou non. La liberté a un prix que les économistes et décideurs en tout genre ne veulent pas assumer : développer les revenus sociaux en contre partie de leurs désinvestissements dans la sphère du travail. Ils veulent garder par la précarité organisée une pression maximale sur le prix du travail...

                        Je pense que cette contradiction interne au système conduira à des changements politiques brutaux dont tous seront victimes. Les données de la productivité sont claires : à investissement optimisé, le travailleur est plus productif car plus efficace. Il faut donc moins de travailleurs aujourd’hui pour faire ce qu’on faisait hier...en sachant qu’avec moins on fait plus !

                        L’autre grande erreur de notre temps, à mon sens, est de croire à un simple problème de qualification. De plus en plus de gens sans emplois sont effectivement des gens qualifiés et compétents (= ils ont fait des études adaptées et ils ont suffisamment travaillé pour savoir faire et être comme il convient en situation). Leur non employabilité découle de leur incapacité à surmonter les traumas ou chocs psychologiques encaissés lors des désillusions. Aucun accompagnement moral ou psychologique n’a vraiment lieu...trop cher.

                        Ces dernières années, nous capitalisons la violence...c’est ça qui est dangereux. Les gens les plus sensés que j’ai pu lire reconnaissent qu’en fait, ils ne savent pas ce qu’il faut faire. Pourtant ceux sont des économistes sérieux. Pas des Milton Friedman qui a servi la soupe aux riches. La science est une manière d’être. En l’occurence, ici, il convient de reconnaître que personne n’a la solution. Pour une simple raison : la solution ne peut venir que « d’en bas ». Or, ceux qui décident sont « en haut ». Ils n’ont aucune expérience personnelle, nécessaire et suffisante, pour savoir ce qu’il conviendrait de faire.

                        L’emploi forcé comme le souhaite Ségolène Royal ou bien le CDI à vie comme le veut Nicolas Sarkozy sont, il me semble des détonateurs sociaux. C’est le meilleur moyen de mettre le feu à notre société. Enfin, qu’ils le fassent, peut être qu’avec l’exaspération, nous trouverons un nouveau chemin inédit.

                        Pour moi un raisonnement économique basique suffit : l’emploi est une ressource rare, il ne peut y en avoir pour tous. Fin d’une mystification qui dure depuis trop longtemps. A partir de là soit on paie pour en avoir un, soit on est très bien payé pour en occuper un à condition qu’on soit vraiment plus que compétents et qu’on accepte moyennant indemnisations décentes de s’en aller si la donne change. Si on veut du travail, il faut en devenir comme « propriétaire » et créer son activité personnelle et utile. Le fonctionnariat est déjà dans un schéma d’hyper sélection. Les concours sont durs, et c’est justement là, une façon de payer pour accéder à l’emploi...c’est juste non dit. Mais je ne crois pas à la croissance du nombre d’emplois dans le public. Détendre le système consiste à relaxer tous le monde en assurant un revenu social de citoyenneté (RSC) sans contre partie. Il va falloir faire confiance aux gens. Ils s’ennuieront, voudront consommer plus, réaliser des rêves...ils en viendront eux-mêmes à mettre en oeuvre des projets originaux financés grâce à leur revenu stable (le RSC). Il y aura donc une libération de production de valeurs ajoutée réelle uniquement fondée sur les projets individuels ou collectifs. Mais pour cela, il faut ne plus se méfier d’autrui mais plutôt lui faire confiance moyennant des petits contrôles de temps à autre. Bloquer les gens n’est pas le meilleur moyen de sortir d’une crise sinon de créer « un mur artificiel » que tous voudront faire tomber d’un commun accord...même si par ailleurs ils ont des options de vie différentes.

                        Autrement...on peut se faire Chinois ou Tunisien ou Vietnamien...on peut se faire nomade et migrant, toujours à suivre le flux de la production des richesses mondialisée...

                        Reste un point : le discours sur le développement des services. Il ne tient pas plus la route que tout le reste, c’est de l’emploi, il est rare, pas très productif...pourtant dans quelques années des robots feront efficacement le travail : une nouvelle invention nous arrive : l’automate intelligent qui va réaliser en lui le rêve humain : le serviteur parfait. D’un point de vue économique, nous aurons là la réunion inédite de deux facteurs de production : le travail le et le capital : deux en un. En investissant dans un robot, vous obtenez du capital (machine-outil(s)) + un travailleur efficace.

                        Le Revenu Social de Citoyenneté est le seul avenir paisible pour tous. Ensuite seulement, nous aurons une nouvelle société avec des gens qui s’activeront pour créer de nouvelles valeurs (ajoutées) afin de satisfaire le désir humain toujours déjà insatiable. Les robots seront des multiplicateurs de puissance d’agir individuels, des facilitateurs d’actions...toujours disponibles.

                        Voilà, à chacun sa façon d’envisager les choses : sédentaires ou nomades !

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                      • ZEN zen 4 janvier 2007 18:16

                        Article intéressant et sans langue de bois, comme le précédent.

                        « On s’inquiète du dumping social des Chinois, sans voir qu’il est déjà à l’œuvre chez nous, sous notre nez et parfois même sur le poste de travail à côté du sien. ».Comment ne pas être d’accord ?

                        Bon commentaire de Cincinnatus.


                        • sebuzz (---.---.234.198) 4 janvier 2007 18:16

                          Peut être un poil trop d’ironie pour être compris par tous, non ?

                          En tous cas, je l’ai trouvé excellent pour une non-économiste ; ce qui n’est pas plus mal, car, comme le disait boulding, « toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste » ! M’enfin, il doit y en avoir des biens :)), même si on les entend pas smiley


                          • Nanard (---.---.229.236) 4 janvier 2007 20:51

                            « ce qui n’est pas plus mal, car, comme le disait boulding, »toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste«  »

                            Et puis à pére avar, fils prodigue, tel pére tel fils, et tant va la cruche à l’eau..

                            (Putain, heureusement qu’on fait pas voter « le peuple » pour les prix nobels...)


                          • lola (---.---.43.78) 4 janvier 2007 19:23

                            Comme je l’ai déjà dit dans un autre débat, voici quelques études bien venues pour alimenter les débats sur le chômage et l’emploi. Cela devrait permettre de se poser les bonnes questions, pour trouver les bonnes réponses. Car si l’on croit (ou veux faire croire) que les Français ne veulent pas travailler et que tout est mieux dans d’autres pays, les solutions (libérales n’en doutons pas) conduiront à une situation pire que celle d’aujourd’hui.

                            * En neuf ans le nombre réel de chômeurs n’a pas baissé en France - - - : http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel_1996_2005.htm

                            * Gains de productivité du travail, durée du travail, chômage - - - : http://travail-chomage.site.voila.fr/produc/gain_productiv.htm

                            En France, la productivité du travail a augmenté de 17,22 % en sept ans, pour l’ensemble de l’activité nationale. Sans rien changer à la production de richesses du pays, le nombre d’emplois aurait pu être augmenté de 17,22 % en réduisant de 14,69 % la durée réelle du travail. En moyenne, avec des transferts d’emplois entre secteurs d’activité, le nombre d’emplois aurait augmenté de 4 284 500. Le chômage réel aurait beaucoup baissé.

                            * Plus d’emplois créés en France qu’en Angleterre en 15 ans - - - : http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/emploi_15ans.htm

                            En quinze ans, de 1990 à 2005, la France a créé davantage d’emplois (2 520 000 : +11,25%) que l’Angleterre (1 520 000 : +5,82%). Le modèle libéral britannique n’est donc pas supérieur au modèle social français.

                            * Manipulation des chiffres du chômage dans un pays du nord - - : http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_merite.htm

                            En 2004, le Danemark a plus de préretraités (187 200) que la France (139 700) pour une population active dix fois plus faible. Avec les autres mesures de marché du travail, le nombre réel de chômeurs est 2,52 fois le nombre officiel. Le taux de chômage réel devient 14,65 % au lieu d’un taux officiel de 6,38 %.

                            Avec une évolution de sa population active identique à celle du Danemark depuis quinze ans, non seulement la France n’aurait plus aucun chômeur officiel, mais le chômage réel serait résorbé pour l’essentiel. Et cela sans introduire une plus grande flexibilité des contrats de travail.

                            * La gauche crée plus d’emplois du secteur privé, à croissance égale http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/5ans_emploi_prive.htm

                            * Durée du travail : apparences et réalité, France et autres pays - - - : http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm

                            Si l’on fait la moyenne de tous les emplois, à temps partiel et à temps complet, la durée de la semaine de travail est :
                            - 36,3 h en France
                            - 36,2 h en Italie
                            - 35,1 h au Danemark
                            - 33,6 h en Allemagne
                            - 33,2 h en Espagne
                            - 31,7 h en Grande-Bretagne
                            - 30,1 h en Suède (36,1 h pour ceux « au travail »)
                            - 29,2 h aux Pays-Bas
                            - 33,8 h aux Etats-Unis

                            Un site bien documenté, à consulter.

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                            • Fred (---.---.155.75) 5 janvier 2007 10:46

                              Pour le calcul des durees hebdomadaires de travail, il n’y a pas d’explication sur la methode calcul. Il faudrait donc croire que les patrons en France repondraient 35h a la question posee alors que la duree serait superieure mais que dans les autres pays ils repondraient la vraie duree hebdomadaire. Je peux vous donner mon exemple personnel aux US : je travaillais en theorie 40heures par semaine mais en vrai c’etait plus proche de 60-65 pourtant des que la question se posait je ne travaillais que 40.


                            • Le furtif (---.---.165.42) 4 janvier 2007 20:53

                              Encore une fois je suis ...les mots me manquent pour dire tout le bien que mérite votre article.

                                • « Sa langue forte, simple, naturelle, a un goût de terroir qui nous la fait aimer chèrement. Il possède les trois grandes qualités de l’écrivain français, d’abord la clarté, encore la clarté et enfin la clarté. »

                              Merci de venir mettre de la lumière là où toutes les forces se conjuguent à faire régner l’obscurité.

                              Cordialement

                              Le furtif


                              • ZEN zen 4 janvier 2007 21:02

                                @ Le Furtif

                                Bravo ! Tu fais trés fort ! Monolecte ne va pas s’en remettre...


                              • Monolecte Monolecte 4 janvier 2007 21:12

                                Tu m’étonnes !!! C’est de la brassée de fleurs haute qualité... Et ça fait toujours plus de bien qu’un coup de latte dans les gencives smiley smiley


                              • Jipé (---.---.89.209) 4 janvier 2007 22:36

                                Article fort intéressant. Vaste sujet.

                                Puisque qu’aujourd’hui il faut toujours légiférer, pensez-vous qu’il faille définir un droit au travail opposable ? Ou bien afficher un rejet face aux « flemmards » sans emploi ?

                                Est-il de la responsabilité (est-ce à la charge) de l’Etat de faire en sorte que chaque citoyen puisse gagner un salaire décent, ou pas ?

                                Bref, l’emploi est-il vraiment une question de politique ??? Ou bien une simple question de pouvoir ?

                                Quand on a pas le sou, pas de relations, pas de boulot, pas de logement, pas de compétences particulières, si on est issu de l’immigration, vieux ou jeune, homme ou femme, handicapé, homosexuel, religieux, athée ou agnostique ... Comment fait-on ?

                                S’agit-il de partager, ou bien d’établir la loi du plus grand nombre ?

                                Entre privé et public, entre liberté individuelle et assistance sociale, entre gauche et droite, ou même entre les extrèmes : notre coeur balance.

                                Ce que chacun cherche à savoir, c’est comment se positionner face au choix des autres et comment tirer profit de la vie en société.

                                Chacun pour soi, ou bien tous pour chacun ? C’est assez simpliste, mais la question vaut la peine (ou la joie) d’être posée.

                                Quelle place tiennent les affinités au sein de l’humanisme ? Quelle place la démocratie laisse t’elle à la société, à la représentativité ?


                                • Le péripate Le péripate 4 janvier 2007 23:11

                                  Un droit au travail opposable ? Peut-être pas, mais un droit à une utilité sociale opposable, et, pourquoi pas, un droit une vie digne opposable .

                                  Dans les faits, nous y sommes, dans toutes les sociétés entrées dans la modernité, et si ce n’est l’Etat providence, c’est le Charity business qui assure ce filet de sécurité. Mais l’impact sur la dignité et l’équité, pour parler comme les libéraux, n’est pas le même. L’efficacité non plus, et ce n’est pas à l’avantage des pays « libéraux », à en juger par la part beaucoup plus importante du PNB que consacre les Americains à la santé, pour une efficacité similaire à celle de la France.

                                  Le Peripate.


                                  • Jipé Jipé 5 janvier 2007 21:29

                                    Même si tout n’est pas parfait en France, Merci.


                                  • hurlevent (---.---.44.148) 5 janvier 2007 10:36

                                    Pour la durée du travail :

                                    http://en.wikipedia.org/wiki/Image:Yearly_working_time.jpg

                                    France : 1346 heures par an

                                    Royaume Uni : 1652 heures par an

                                    USA : 1777 heures par an

                                    Corée du Sud : 2390 heures par an


                                    • (---.---.229.236) 5 janvier 2007 11:00

                                      Il est clair que le temps de travail doit considérablement augmenter en France si on veut résoudre nos probléme.


                                    • LaEr (---.---.126.214) 5 janvier 2007 12:11

                                      @:xxx.x33.229.236 Moi je pense surtout que vu le temps que tu passes à troller tous les commentaires, ton employeur devrait mettre un filtrage Web plus efficace... Ca, ce serait vraiment un gain de productivité...

                                      C’est sûr que si, aux 35h ou même à 55h semaine, tu passes les 3/4 de temps sur le Waib à écrire tes propos haineux, tu ne dois pas être quelqu’un de très productif....


                                    • Lola (---.---.49.252) 5 janvier 2007 12:29

                                      Si vous lisez bien le dossier sur la durée du travail :

                                      http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm vous comprendrez que la comparaison porte sur la durée du travail de l’ensemble de tous les emplois, à plein temps et à temps partiel.

                                      Les valeurs indiquées peuvent surprendre, mais sont d’autant plus intéressantes qu’elles donnent une idée plus exacte de la réalité. Pour une fois, on sait exactement de quoi l’on parle car les données indiquées ici et là sont le plus souvent imprécises. Les statistiques habituelles ne prennent en compte que les emplois à temps complet, ce qui fausse tout. Et on ne sait jamais s’il s’agit de la durée du travail officielle ou officieuse (conventions), de la durée théorique des entreprises. Parfois, il s’agit seulement de l’industrie où l’on travaille toujours plus qu’ailleurs mais qui ne représente que 10 à 20 % des emplois d’un pays.

                                      Les compilations de données dont la nature n’est pas précisée (et souvent différente) indiquées par l’OCDE ou d’autres organismes similaires sont sujettes à beaucoup de réserves. Même l’INSEE réalise ce tour de force d’indiquer des durées du travail et des taux d’activité dans un récapitulatif de plusieurs pays, provenant de l’OCDE ou d’Eurostat, qui sont en contradiction avec les propres statistiques de l’INSEE publiées sur une autre partie de leur site.

                                      L’information du site http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm est vérifiable pour qui veut s’en donner la peine (ce que j’ai fait en partie) car les sources officielles de chaque pays sont données avec précision. Un niveau moyen en anglais suffit pour la plupart des pays.

                                      D’ailleurs, voilà ce que donne une petite vérification pour les américains (USA) :

                                      http://www.bls.gov/ces (employment and earnigs, table B-2)

                                      Moyenne générale de tout le privé : 33,8 heures de travail par semaine. Les seules durées importantes sont dans les mines (45,6 heures, une vraie exploitation), la construction (38,6 heures), l’industrie (40,7 heures). Ces trois secteurs (voir dans une autre table) représentent environ 20% de l’emploi privé et 16% de l’emploi total (privé + public). Dans les autres secteurs, la moyenne varie de 36,5 heures à 25,7 heures, ce qui donne bien la moyenne de 33,8 heures par semaine pour tous les emplois.

                                      Pour la Grande-Bretagne, des explications plus précises sont données ici : http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/32h.htm

                                      Pour la Suède, faites le calcul : « Suède : En 2004, le nombre d’heures travaillées est de 126.700.000 par semaine, pour 4.213.000 personnes ayant un emploi, dont 3.508.000 réellement au travail. La durée hebdomadaire du travail est ainsi de 30,07 h pour les personnes ayant un emploi et 36,12 h pour celles qui travaillent réellement. »

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                                      • Fred (---.---.155.75) 9 janvier 2007 16:51

                                        Je vous conseille de lire l’etude suivante faite par l’INSEE. Effectivement, la France n’est pas le plus mauvais eleve en matiere de duree hebdomadaire de travail mais ce n’est pas aussi rose que votre site travail-chomage voudrait le peindre.

                                        http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/DONSOC06yo.PDF

                                        La statistique de 36.3h/semaine donnee par votre site ne tient pas compte des jours de vacances, RTT, heures supplementaires et des heures non travaillees pour cause de maladie ou maternite. Si vous regardez la figure 3, vous verrez sur la deuxieme ligne le chiffre de 36.13h (qui doit etre le meme que votre 36.3) mais qui ne prend pas compte de tout ce que j’ai indique plus tot. Regardez la premiere ligne et divisez par 52 semaine pour obtenir la valeur hebdomadaire corrigee.

                                        Donc la France travaille plus que l’Allemagne ou les Pays-Bas mais elle est toujours derriere les US, le Royaume-Unis, l’Italie et l’Espagne pour cette etude.


                                        • Lola (---.---.168.237) 9 janvier 2007 22:00

                                          Ne pas confondre la durée du travail pour les seuls emplois à temps complet et celle pour tous les emplois (temps plein et temps partiel).

                                          Le problème avec l’étude de l’INSEE, pour ce qui concerne les autres pays, c’est qu’elle reprend une compilation de données dont la nature n’est pas précisée (et souvent différente) provenant de l’OCDE et qui sont sujettes à beaucoup de réserves. Dans un autre document, récapitulatif pour plusieurs pays provenant de l’OCDE, l’INSEE indique des durées du travail et des taux d’activité qui sont en contradiction avec ses propres statistiques.

                                          L’étude du débat ( http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm ) compare les différents pays sur les mêmes base, les congés payés et autres absences sont déjà pris en compte.

                                          L’exemple des Etats-Unis est flagrant. Le tableau (figure) 3 donne une durée hebdomadaire pour tous les salariés (temps plein et partiel) de 38,7 heures. Le bureau américain des statistiques donne une durée de 33,8 heures. Excusez l’INSEE de son erreur de cinq heures par semaine (4,9 h), les auteurs de l’INSEE ont malheureusement fait comme beaucoup de politiques ou de journalistes, récupérer des chiffres sans se préoccuper de leur nature exacte ni de savoir s’ils sont compatibles entre eux.

                                          Si vous comprenez l’anglais, regardez sur le site officiel des statistiques du travail américaines :

                                          D’ailleurs, voilà ce que donne une petite vérification pour les américains (USA) : http://www.bls.gov/ces (employment and earnigs, table B-2)

                                          Moyenne générale de tout le privé : 33,8 heures de travail par semaine. Les seules durées importantes sont dans les mines (45,6 heures, une vraie exploitation), la construction (38,6 heures), l’industrie (40,7 heures). Ces trois secteurs représentent environ 20% de l’emploi privé. Dans les autres secteurs, la moyenne varie de 36,5 heures à 25,7 heures. Nous avons donc bien une moyenne de 33,8 heures par semaine pour tous les emplois.

                                          Comme vous avez pu le constater (voir un message plus haut), j’ai déjà fait quelques vérifications sur ce que dit le dossier sur la durée du travail ( Durée du travail : apparences et réalité ... ) et celui-ci, comme d’autres sur le même site, me semble à la fois sérieux, bien documenté et utile pour le débat économique.

                                          D’autre part, les RTT ne se déduisent pas des 35 heures mais viennent en compensation des semaines qui dépassent 35 heures. Enfin, moins de la moitié des salariés sont aux 35 heures, celles-ci n’existent pas dans les petites et moyennes entreprises, si ce n’est pour le calcul d’heures supplémentaires payées 10% de plus (lorsqu’elles sont payées).

                                          Lire la suite ▼

                                        • Fred (---.---.155.75) 10 janvier 2007 09:50

                                          Je n’ai pas confondu la duree de travail pour les seuls emplois a temps complet. La figure que je vous ai donnee prend en compte les temps partiels..

                                          Le site internet que vous citez ne prend pas en compte les conges. Le site le dit lui-meme :

                                          « La durée effective (réelle) est la durée de travail effectuée en tenant compte de l’ensemble des heures travaillées, normales et supplémentaires (payées ou non), pendant une semaine représentative de l’emploi (ou une semaine moyenne en cas d’horaires variables). »

                                          Pendant une « semaine representative », donc il ne tient pas compte des vacances et autres arrets de travail pour raisons diverses. La seule chose qui est prise en compte sont les heures supplementaires.


                                        • Fred (---.---.155.75) 10 janvier 2007 09:56

                                          Pour confirmer ce que je viens de dire :

                                          http://www.industrie.gouv.fr/observat/bilans/bord/cpci2004/cpci2004_f32.pdf

                                          en bas de la page, l’enquete Acemo (utilisee par votre site) ne prend pas en compte les conges et absences.

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