Oui, je réponds à la question sur l’abbé Pierre : il a, en effet, déclaré, vers la fin de sa vie, que l’Ancien Testament était, notamment le livre de Josué, un tissu de crimes, et cette opinion était jointe au soutien qu’il apportait à Garaudy. Ceci l’a discrédité dans les médias.
Dans l’ancienne éducation catholique, avant 1960 environ, il était demandé aux
fidèles de ne pas lire seuls l’Ancien Testament, car il était pris pour un modèle de corruption de l’esprit, en quoi Voltaire et l’Eglise catholique étaient pratiquement d’accord ( mensonges d’Abraham faisant passer sa femme pour sa sœur afin de séduire Pharaon, appel de Moïse à voler les biens que les Hébreux demandent en prêts aux Égyptiens alors qu’ils savent qu’ils vont partir, vices sexuels de Salomon, débauche de David qui fait tuer son lieutenant pour prendre sa femme, érotisme du Cantique des Cantiques, cruauté du peuple nomade envers les Amalécites, en particulier appel de David à fracasser la tête des enfants sur la pierre, etc). Cela a changé avec le Concile de Vatican II.
Ces mœurs de l’Ancien Testament étaient contredites par l’attitude de Jésus qui était défini par les théologiens avec deux natures, une divine et l’autre humaine - ce que les Grecs anciens nommaient dans leur langage théologique
« demi-dieu », ou « héros » comme Hercule, qui devenaient
entièrement Dieu, se divinisaient à leur mort en sacrifice, en martyrs.
En réalité l’Ancien Testament représentait la déchéance humaine que le Christ
était venu relever, en versant ce sang humain qu’il avait, bien qu’innocent. Il
y a de quoi réfléchir, dans ce qui est mi-historique, mi légendaire, mais
toujours instructif. Je conseille de lire l’Ancien Testament pour avoir une
idée des personnages dont j’ai parlé