La Constitution, la Déclaration de 1789 et le Préambule de 1946, sont
muets sur le mariage ; le Préambule précise cependant sa conception
hétérosexuelle de la famille (alinéas 10 et 11) : "La Nation assure à
l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur
développement. Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et
aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité
matérielle, le repos et les loisirs."
La Déclaration universelle
des droits de l’homme (art. 16), définit le mariage comme hétérosexuel :
"À partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction
quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se
marier et de fonder une famille [...] La famille est l’élément naturel
et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et
de l’État."
La Convention européenne des Droits de l’Homme,
(art. 12), fait de même : "À partir de l’âge nubile, l’homme et la femme
ont le droit de se marier et de fonder une famille selon les lois
nationales régissant l’exercice de ce droit."
Cette tentative de
dénaturation de l’institution matrimoniale semble analogue à la
démocratisation à la Philippe Meirieu de l’institution éducatrice, qui
exige, sous couvert d’égalité absolue, que l’acte d’enseignement soit
remplacé par la libre expression des uns et des autres, que les sciences
dures disparaissent au profit d’une « culture commune », inconsistante
mais (parce qu’inconsistante) apparemment accessible à tous ; que la
démocratie, oublieuse de ses origines nobles, prétende redéfinir, par le
rouleau compresseur de l’égalitarisme, la culture de haut niveau dont
elle est issue et les institutions sociales. Ni la culture, ni
l’anthropologie ne sont cependant solubles dans la démocratie
radicalisée.
Se pose aussi la question du sens des mots ;
« mariage homo » est un oxymore. Il faudrait ensuite gommer les mots
« père » et « mère » du Code civil ; progrès ou détour par une société
orwellienne ?