cher Armand : oui
vous avez raison de citer le Gulistan (mais la liste serait longue : Hayy me semblait être une oeuvre ayant une impcat plus profond et surtout plus durable bien que cette oeuvre soit rarement évoquée bizarrement) : d’ailleurs petit clin d’oeil de Voltaire dans
Zadig à l’œuvre de Saadi : de même que du côté d’Emerson et Thoreau et la
famille du Yankee Transcendantal Club…
Assez
intéressant de noter que les Yankees
généralement considérés comme des idiots de ce côté-ci de l’Atlantique non seulement soient dans les discussions courantes plus au fait et aient
consacré beaucoup plus d’études et recherches quant à l’influence de la pensée
islamique à la période des Lumières que les Européens : où on a (largement
promotionné) ce schéma caricatural qui pose la transmission (Islam>Occident)
à la fin du M.A : puis après plus rien…bon, j’imagine aussi que les liens
sont plus aisés à établir dans le monde protestant qui s’est beaucoup plus
nourri « théologiquement » , que l’espace catholique, des concepts
évoqués dans l’œuvre d’Ibn Tofail ou d’autres au vu de leur préoccupation à
formuler de nouvelles relations Foi et Raison…
Le plus amusant est
de voir que les USA, notamment avec la contribution Quaker, sont au final le
pays qui a le plus été influencé par
le conte d’Ibn Tofail : si les penseurs européens ont été attirés par l’intérêt
ou potentiel philosophique de Hayy Ibn
Yaqdhan : les Protestants et singulièrement le mouvement Quaker lui a
été sensible à l’intérêt théologique de la pensée d’Ibn Tofail : Vérité
divine universelle ; Fraternité spirituelle universelle, et au final l’accès au
Divin pouvant se passer de tout l’appareil formel, rituel ou dogmatique des
religions établies : dialogue direct ou relation personnelle avec le Divin
ou l’Etre (là on est à la jonction pensée soufie et mouvement quaker).
Ce qui aura une
conséquence politique intéressante : les Quakers dans leur esprit de
tolérance ou fraternité universelle (ce qui ne l’est pas empêché d’être de
fieffés esclavagistes au départ !) se sentant plus proches des musulmans que
des Catholiques (conçus comme en plus d’être égarés d’être aussi pervers) vont
influer sur le développement (pendant un temps) d’une politique amicale/ouverte
à l’égard des Musulmans : amusant de constater aujourd’hui le retournement
de situation dans le rapport entre monde protestant et monde musulman.