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Commentaire de Walid Haïdar

sur Morin s'égare sur la voie d'un positivisme de la complexité pour intellos bobos


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Walid Haïdar 1er février 2011 15:28

Morin a près de 100 ans les gars...


Ceux ici qui atteindront son âge ne seront peut-être pas aussi lucides !

En tous les cas Bernard, j’espère que vos souliers ne sont pas trop serrés.

Pour ceux qui prennent de haut les initiatives locales et les mettent en opposition avec l’action politique réelle, je vous engage à considérer qu’aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas des années 60-70 :

1/ la conscience d’épuisement du système est grandissante et substantielle au niveau global : c’est pas juste un délire de hippie
2/ la communication instantanée au niveau global est une réalité, qui nous fait faire un bond d’échelle communicationnelle, et quand on sait que nos civilisations ont été permises par nos capacités de communiquer (langage, écriture...)...

Ces deux éléments rendent les initiatives locales bien plus prometteuses qu’elles ne l’étaient il y a 40 ans. Ca n’a strictement rien à voir. Il y a une conscience globale qui se développe bel et bien.

La voie, c’est la conjugaisons des actions locales, et ces actions locales ne sont pas en contradiction avec un projet politique au niveau communal, cantonal, départemental, régional, étatique, continental ou transontinental.

Voter pour un programme qui promet une constituante pour refonder nos institutions et les mettre à la page de notre époque qui n’a plus rien à voir avec celle de 58, c’est un exemple non de contradiction, mais de synergie entre les émergences locales (il ne se passera rien tant que les gens n’auront pas pris conscience qu’ils doivent s’emparer de leur vie, c’est à dire agir) et l’action politique plus ou moins globale.

Pour faire prendre conscience aux gens de la nécessité de s’emparer de leur destin par l’action concrète (outre leur gagne-pain) y a pas 36 solutions mais deux :
- leur dire
- montrer que c’est possible et utile en agissant soit-même.

Le reste c’est de la branlette intellectuelle. Aucune pensée, si riche, si complexe soit-elle, même avec 10 Kant ou 15 Spinoza, n’est à la hauteur du défi de produire un système institutionnel (économique, politique...) adéquat. Seule la pensée et l’action collectives façonneront ce qu’il faut, progressivement, partiellement, à tâtons, doucement, mais sûrement.

Comment les gens collaboreront en paix ? simplement, le jour où ils auront assez d’information pour se rendre compte que c’est plus rentable de ne pas écraser les autres, jour qui coïncidera à peu près avec le jour où ils en auront marre de se taper sur la gueule. Cette collaboration pacifique arrivera bien plus tôt que ne le croient certains, grâce à l’émergence de la consicence globale, qui est une réalité en gestation et non un fantasme, et aussi par le simple fait qu’une bonne part de la conflictualité que nous connaissons est intrinsèque aux systèmes hiérarchisés et non à la soit disant « nature humaine ».

Si l’émergence de la paix veut se faire autrement qu’à partir du local, ce sera la tyrannie ou la médiocrité, et de probables remous qui les tiendront tant bien que mal en échec.

La voie est libre...

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