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Accueil du site > Tribune Libre > Morin s’égare sur la voie d’un positivisme de la complexité (...)

Morin s’égare sur la voie d’un positivisme de la complexité pour intellos bobos

Ces temps-ci, les journaux, radios et télés offrent une tribune à notre éco-globo penseur mondialement connu, docteur honoris causa de 24, pardon, 25 universités, comme l’a rectifié l’intéressé chez Frédéric Taddéi. Les interlocuteurs écoutent ce vieil homme comme s’il était un sage venu délivrer quelques oracles et autres pistes de salut pour un monde qu’il juge en perdition, au bord d’un naufrage dont ni la forme, ni la date ne sont précisés et du reste, ne peuvent l’être. C’est probable et c’est tout ! Est-ce le grand âge d’Edgar Morin ou bien son verbe et sa notoriété qui expliquent cette écoute toute religieuse des journalistes et cette dévotion presque cultuelle des médias ? Nul ne songerait à envoyer dans les cordes cette pensée qui pourtant, pèche par bien des approximations et même des égarements. Qui aura suffisamment d’audace mécréante pour signaler l’étrange paradoxe d’une pensée qui s’égare et pourtant, se nomme Voie, référence facétieuse à la philosophie confucéenne dont Morin se réclame en filigrane lorsqu’il suggère de recruter les enseignants et les juges selon leurs capacités d’empathie envers autrui. Une idée à soumettre dans l’instant aux énarques. Gageons que dans les cinq ans qui suivent, les jurys des concours seront composés en incluant un empathologue directement formé à l’école nationale supérieure d’empathologie et qu’une épreuve d’empathie sera proposée aux futurs entrants dans la justice et l’éducation. Ce n’est que de l’ironie mais méfions-nous quand même, il y a à l’Elysée un empathique de premier plan, soucieux des victimes, qui pourrait bien reprendre l’idée à son compte.

Ces remarques ironiques ne peuvent résumer les propos bien construits de Morin mais juste servir de tonalité pour pointer les failles d’une pensée qui prétend éclairer mais qui paraît nous perdre dans un dédale de considérations réformistes spécifiques dont l’addition accompagnée de synergie est présentée comme une voie de salut pour l’humanité. Doit-on y voir une sagesse héritée de l’Antiquité ou bien un nouveau phantasme d’homme nouveau et de communisme de la complexité, bref, le pendant contemporain des lubies bâties au début du 20ème siècle dont on a vu les résultats en terme d’expérience collective, que ce soit en Allemagne ou en Russie ? Je porte un jugement négatif et brise le consensus médiatique et intellectuel accordé à Edgar Morin, un consensus qui, comme d’autres, trahit en vérité le marasme de notre société et la crise de civilisation conduisant les élites et les lettrés à s’en remettre à une planche de salut dès lors qu’elle se réclame de la notoriété planétaire et d’une sage originalité qui en filigrane, se révèle comme un savant égarement dans les entrelacs d’une pensée systémique héritée du dernier 20ème siècle et parvenue à une impasse. Déjà identifiée lors du fameux colloque de Cerisy consacré en 1981 à l’auto-organisation. En une formule, le fondement paraît plus simple que le fondé qui lui est complexe. Bref, c’est toute une pensée qui s’est effondrée, celle de la science, illustrée par une autre formule, celle de Jean Perrin, découvreur de l’atome, qui voulait substituer au visible compliqué de l’invisible simple. En fait, l’invisible est plus compliqué que le visible, si l’on veut bien interpréter les conséquences ontologiques de la théorie quantique des champs.

Laissons les particules où « elles sont et ne sont pas » pour examiner quelques propos de Morin, auteur dont la pensée m’apporta des ouvertures d’esprit dans les années 1980, avec notamment deux tomes de la Méthode proposant une pensée systémique incluant le côté interactif et synergique, bref, dans l’esprit même des théoriciens de Palo Alto, eux aussi champions du combat contre la pensée binaire et manichéenne, ainsi que des simplismes dans l’analyse des causalités. Mais une fois la messe du tiers inclus énoncée, il faut aller plus loin. J’ai le sentiment que Morin s’est laissé porter par l’ivresse du succès de ses œuvres originales. Il n’a pas démérité et toutes ses interventions sont parsemées de petites perles instructives mais aussi de constats quelque peu simplistes ou arbitraires sur le cours du monde. Bref, comme chez beaucoup de ses confrères, on trouve des réflexions pertinentes, des thèses à discuter et parfois des analyses simplistes. Néanmoins, méfions-nous des aberrations médiatiques car bien souvent, les intellectuels y vont de quelques slogans ajustés au format rétréci de la lucarne et sont condamnés à déclamer des formules de prêt à penser dont raffole le maître de cérémonie sur le plateau de télévision.

Selon Morin, le regain intense du religieux, avec ses expressions paroxystiques ajoutées aux excès redoutables du capitalisme financier débridé, serait dû à l’effondrement du bloc soviétique et des utopies collectives qu’il incarnait. Mais l’enchaînement causal peut tout aussi bien être inversé. L’effondrement de l’économie planifiée communiste fut plutôt causée par l’efficacité d’une industrie conquérante fondée sur la libre entreprise et la circulation des biens et monnaies, avec également le religieux qui on le sait, avec la figure de Jean-Paul II, pape providentiel s’il en est, a été un facteur déclenchant supplémentaire dans la chute du mur. Le bloc de l’Est a été une menace idéologique pour le capitalisme l’espace de deux décennies à partir de la guerre froide en 1948. Par la suite, le tigre idéologique s’est dégonflé progressivement et le bloc de l’Est ne fut qu’une puissance géopolitique dont le sort fut également déterminé par l’enlisement en Afghanistan. Lorsqu’un penseur prétend livrer des voies pour l’avenir, la moindre des choses est qu’il analyse correctement le passé or, force est de constater que Morin s’avère simplificateur quant aux ressorts du capitalisme et du religieux. D’ailleurs, le religieux n’a pas attendu la chute du mur pour prospérer et même se maintenir dans les contrées occidentales, comme l’a expliqué Ellul, penseur bien plus lucide sur ces points. Les explications sont donc plus contrastées, comme du reste pour la crise de 1974 qu’on impute abusivement au seul choc pétrolier, comme s’il fallait trouver une explication simple et définitive que l’on sert à l’opinion.

On ne saurait réduire la pensée de Morin à ses interventions médiatiques. En lisant ses propos, on reste perplexe et l’on se demande si l’analyse des crises multiples ne finit pas par desservir la compréhension des ressorts et des trois ou quatre questions fondamentales déterminant le monde et ses bifurcations. Pour Morin, tout est crise. Partout, il y a de la crise. Pas un recoin du monde qui ne soit atteint de cette crise, comme si nous avions là une nouvelle métaphysique hérétique dans laquelle le monde industriel et technologique se serait substitué au monde naturel et charnel que les cathares jugeaient comme mauvais. La crise, c’est la figure du problème, sorte de démon idéel inhérent au monde complexe contemporain. Mais la Modernité ayant imprégné les esprits, le fatalisme n’est plus d’actualité. Si au 18ème siècle, quand tout était à inventer, l’idéologie du progrès était prisée, au 21ème siècle, quand tout a été inventé, l’idéologie de la voie nous est proposée pour réorienter le progrès vers une direction plus acceptable permettant d’éviter un hypothétique collapse de civilisation. Avant, une seule direction, le progrès. Maintenant, deux directions, le lent puis appuyé naufrage planétaire ou bien le salut collectif par la voie. Encore faut-il des analyses claires. Voici un extrait d’un texte préfigurant le dernier ouvrage de Morin « Le développement du développement développe la crise du développement et conduit l'humanité vers de probables catastrophes en chaînes. Le vaisseau spatial terre est propulsé par quatre moteurs incontrôlés : la science, la technique, l'économie, le profit (…) L'économie a produit non seulement des richesses inouïes mais aussi des misères inouïes, et son manque de régulation laisse libre cours au profit lui-même propulsé et propulseur d'un capitalisme déchaîné hors de tout contrôle, ce qui contribue a la course vers l'abîme. » Quel est l’intérêt d’utiliser cette image du vaisseau spatial terre, comme si le locuteur s’adressait à des écoliers. Quant aux quatre moteurs, sont-ils réellement des ressorts et sont-ils aussi incontrôlés que Morin le dit ? Ce n’est pas évident. Quant à l’économie qui produit de la misère, c’est une image trompeuse dont on croyait l’usage réservé à un Besancenot ou un Mélenchon.

Le texte préfigurant La voie me paraît très décevant mais il saura flatter ceux qui attendent des pistes de réflexion pour croire en une utopie encadrée par une idéologie poly-réformiste d’inspiration « écolo et sagesses en vrac ». En fait, Morin pense à la surface des choses, pratiquant des simplifications et usant de généralités comme si l’humain était fait d’un même bloc avec les mêmes défauts et perfectibilités. Autrement dit, on n’est pas loin d’une sorte de scientisme systémique qui croit aux remèdes formels et se complait dans des analogies peu heureuses avec le vivant. Notamment l’idée d’une métamorphose sociale calquée sur celle de la chenille. Les processus de civilisation sont irréductibles à ceux du vivant et même si l’on peut tracer quelque parallélisme entre le monde technique et la vie, le sort des civilisations repose sur des dispositifs anthropologiques transgressant les lois du vivant. Une rapide lecture de La voie confirme ce que je pressentais. Morin nous propose un positivisme de la réforme ancré dans la complexité. Les lois reliant les faits tant prisées par Auguste Comte ont été supplantées par le pouvoir magique de la complexité qui organise les faits et les pensées. « Ordre et progrès » était la devise du positivisme classique, alors que « Réforme et voie » semble être la formule derrière laquelle se range ce néo-positivisme de la complexité qui, comme son ancêtre érigé par Comte, inclut une sorte de religion, celle du l’humanité pour Comte, celle de la terre-patrie pour Morin qui nous ressert l’éthique du genre humain une fois de plus. 

Au bout du compte, le peuple lettré de France sera flatté par les pirouettes et autres poncifs réinventés dont regorge le texte de Morin qui ressemble à un catéchisme pour bobos des villes et intellos des champs. Un catéchisme parsemé de petites réformes qui, entrelacées par la magie de la complexité, fournissent la voie comme en d’autres temps, les dames catéchèses enseignaient ce qu’il faut faire pour obtenir le salut du Père. Et du Fils et du Saint-Esprit, amen. L’époque est étrange. Elle traque les bourdes prononcées par BHL mais aucun analyste n’examinera scrupuleusement les affirmations approximatives, voire tronquées, dont regorge le livre de Morin. Penseur dont le mérite est de dévoiler l’égarement d’une société parvenue à la fin d’un processus de civilisation et qui ne parvient plus à avancer vers le progrès. Alors, cette société sacrifie aux catastrophismes et autres millénarismes tout en cherchant le salut dans une pensée magique où la complexité des réformes est censée fournir un prêt à penser l’action et la direction. La question de la voie est essentielle. Mais sans doute est-elle mal ficelée et semble clore l’odyssée d’un intellectuel en vogue dont la philosophie ne semble pas trempée dans un marbre pouvant résister à l’épreuve du temps. Mettre de la voie, de la réforme, de la complexité et de la crise partout, cela dilue l’esprit et rend inopérant l’action politique, au même titre qu’un traité de Lisbonne ou un programme du parti socialiste. Il faut autre chose. Proposer une pensée politique puissante, de même calibre que Hobbes ou Kant mais avec les connaissances anthropologiques contemporaines, non un coup d’audace et un pari sur les incroyables capacités de l’humain qui n’a pas forcément besoin de mentors pour saisir sa voie et comprendre dans quel monde il habite.

On se demande parfois si la France n’est pas un pays culturellement miné par des siècles de rationalisme, de positivisme, de scientisme, aveuglé par une foi stupide dans des normes. A croire que le destin des civilisations est d’aller vers une idiotie savante, parfois décadente, comme si l’humain avait comme destin la perversion. Le dernier Courier international offre un autre point de vue sur le monde, celui de Zygmunt Bauman qui, contrairement à Morin, tente de comprendre le monde avec lucidité sans prétendre donner des pistes et autres voies de réforme pour le transformer. Bauman mise plus sur la capacité de l’homme à changer en se servant de sa conscience. C’est plus sage. La réforme pouvant s’avérer être un problème plutôt qu’une solution. Pour finir ce billet provocateur, un constat. Dans les pays arabes se fait jour un désir de charia. En France, il y a un désir de voie. C’est à peu près du même acabit même si c’est d’un niveau différent. Les individus sont paumés, où qu’ils se situent dans le monde. La Voie, un savant livre pour des paumés qui le resteront mais auront l’illusion de ne plus l’être en dévorant ces quelques pages insipides.


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24 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 1er février 2011 11:43

    Jusqu’à cette phrase : « il y a à l’Elysée un empathique de premier plan, soucieux des victimes, qui pourrait bien reprendre l’idée à son compte. » je me disais : Dugué rabache

    Plus loin je lis : « c’est toute une pensée qui s’est effondrée, celle de la science, illustrée par une autre formule, celle de Jean Perrin, découvreur de l’atome, qui voulait substituer au visible compliqué de l’invisible simple »

    Je crois que c’est tout de même mieux que de vouloir substituer au visible complexe de l’invisible compliqué et simpliste ! Loin de moi l’idée de vouloir bâtir un oxymore ici : l’idée de dieu, voire de dessein intelligent, est simpliste, mais si on leur demande d’expliquer le complêxe visible, les créationnistes ne s’en sortent pas autrement qu’en niant le principe de non-contradiction et celui d’Occam.

    Pour la suite, j’ai vainement cherché dans ce que dit l’auteur une idée originale ou bien une critique d’Edgar Morin ou de ses idées qui serait pertinente. En vain !

    Quant à la conclusion, je ne résiste pas à la copier coller ici : « On se demande parfois si la France n’est pas un pays culturellement miné par des siècles de rationalisme, de positivisme, de scientisme, aveuglé par une foi stupide dans des normes. »

    Elle vaut son pesant d’eau bénite !


    • Francis, agnotologue JL 1er février 2011 20:25

      Après avoir lu les commentaires, il me vient à l’idée que, après tout, Dugué n’ironisait peut-être pas en parlant d’un empathique à l’Elysée.

      Pipole 1er n’est pas un empathique, c’est un empatiste. Selon Serge Tisseron, de mémoire, l’empathiste c’est celui qui, au nom d’une empathie qu’il n’éprouve absolument pas, impose son intervention sous la forme unilatéralement décidée par lui. Je dirai que l’empathiste est une sorte de populiste collant.


    • voxagora voxagora 1er février 2011 11:50

      .

      Discuter Morin, et la pensée de Morin, c’est une chose,
      et lui-même ne se prive pas de discuter tout et à propos de tout,

      mais SE DEMANDER 
      si on écoute « ce vieil homme » pour son âge, pour son verbe, ou pour sa notoriété ????

      alors que nous inondent, via la télé et les maisons d’éditions,
      des « zoteurs »-distributeurs de mots alignés sans sens, sans style, juste JETABLES,

      et dont il est sûr qu’on ne risque pas, chez eux de « pointer les failles de la pensée »,
      VU QU’ILS N’EN ONT PAS !

      Ne faudrait-il pas un peu relativiser ? 

      • Kalki Kalki 1er février 2011 13:04

        Aujourd’hui tous sociopathes

        Demain tous psychopathes

        Après demain on brule les restes


        • Kalki Kalki 1er février 2011 13:08

          Ca c’est de la transformation,

          les forts* survivent

          * Possédant qui ont trompé le monde et la société depuis toujours

          Tout un projet mondial.

          Marx en aurait révé la nuit, d’ailleurs l’idée est proche de la VOIE qu’il a suivit

          You hou : la transformation par le haut : ca amène toujours la meme voie : qui mène a considéré l’homme, la conscience, la force de travail comme monaie d’échange

          dont au final on a plus besoin : ce que n’a pas compris le boufon de marx, ni d’ailleurs les futurs ex socialistes bourgoies fraaannnnnçais


        • bernard29 bernard29 1er février 2011 13:10

          l’avant dernier livre de Morin sur l’écologie ( l’An 01 de je ne sais plus quoi) m’avait déjà mis sur la piste. Morin reçycle toutes les idées d’aprés 68 . L’an 01 est un appel de GEBE de Charlie Hebdo de l’époque. Morin, c’est un plagiaire sans envergure.

          Ainsi depuis, à chaque intervention de Morin dans les émissions télévisées, je me rend compte qu’il revisite et dévalorise toutes les idées de l’époque ( Yvan Illitch et autres). Son dernier « point de vue » dans le Monde dans lequel il parle de l’effervessence des petites initiatives locales et gentillettes ( les sels et autyres micros crédits, et l’autogestion locale bio et autres) qui formeraient les pistes de l’avenir , me font penser aux anciens « catalogues des ressources » bien connus des marginaux de l’époque. Encore que ces catalogues et autres guides pour une vie « Autrement » me semblaient bien plus riches et vivants que les poncifs de Morin descendus du ciel médiatique.

          Décidemment je crois que Morin ne rend pas service à la société du changement espéré actuel. Mais ce n’est que mon avis.


          • Kalki Kalki 1er février 2011 13:14

            Oui morin reprend toutes les diées et les rhabille pour que ca consensuel : et il les travestits : c’est bourgeois intello et français

            Parler parler, et parler

            LE CHANGEMENT C’est maintenant

            c’est pas par des idées : on est libre de penser ce qu’on veut tant que ca ne gène pas

            Le CHANGEMENT C’est du possible, c’est de la technique, c’est du changement radical de forme de société

            et vous pouvez dire merci a la crise pour ca


          • french_car 1er février 2011 14:01

            Quelle cuistrerie !
            L’auteur doit confondre empathie avec antipathie quand il parle de l’opportuniste de l’Elysée.
            Pour ce qui est du recrutement des profs, le constat d’échec d’une politique d’élitisme de plus en plus exacerbée et constamment dénoncée au travers des Pisa successifs il est tant de constater simplement que pour bien enseigner il faut que « le courant passe ».
            L’auteur démontre aussi que le regain de ferveur orthodoxe ou musulmane qui s’empare des ex citoyens de l’URSS ne serait pas consécutifs à la chute de l’empire mais que cette dernière aurait été l’oeuvre d’un pape polonais ???


            • andqui 1er février 2011 14:12

              Morin est un peu âgé et ne maîtrise plus tout-à-fait sa pensée ; soyons indulgent.


              • Walid Haïdar 1er février 2011 15:28

                Morin a près de 100 ans les gars...


                Ceux ici qui atteindront son âge ne seront peut-être pas aussi lucides !

                En tous les cas Bernard, j’espère que vos souliers ne sont pas trop serrés.

                Pour ceux qui prennent de haut les initiatives locales et les mettent en opposition avec l’action politique réelle, je vous engage à considérer qu’aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas des années 60-70 :

                1/ la conscience d’épuisement du système est grandissante et substantielle au niveau global : c’est pas juste un délire de hippie
                2/ la communication instantanée au niveau global est une réalité, qui nous fait faire un bond d’échelle communicationnelle, et quand on sait que nos civilisations ont été permises par nos capacités de communiquer (langage, écriture...)...

                Ces deux éléments rendent les initiatives locales bien plus prometteuses qu’elles ne l’étaient il y a 40 ans. Ca n’a strictement rien à voir. Il y a une conscience globale qui se développe bel et bien.

                La voie, c’est la conjugaisons des actions locales, et ces actions locales ne sont pas en contradiction avec un projet politique au niveau communal, cantonal, départemental, régional, étatique, continental ou transontinental.

                Voter pour un programme qui promet une constituante pour refonder nos institutions et les mettre à la page de notre époque qui n’a plus rien à voir avec celle de 58, c’est un exemple non de contradiction, mais de synergie entre les émergences locales (il ne se passera rien tant que les gens n’auront pas pris conscience qu’ils doivent s’emparer de leur vie, c’est à dire agir) et l’action politique plus ou moins globale.

                Pour faire prendre conscience aux gens de la nécessité de s’emparer de leur destin par l’action concrète (outre leur gagne-pain) y a pas 36 solutions mais deux :
                - leur dire
                - montrer que c’est possible et utile en agissant soit-même.

                Le reste c’est de la branlette intellectuelle. Aucune pensée, si riche, si complexe soit-elle, même avec 10 Kant ou 15 Spinoza, n’est à la hauteur du défi de produire un système institutionnel (économique, politique...) adéquat. Seule la pensée et l’action collectives façonneront ce qu’il faut, progressivement, partiellement, à tâtons, doucement, mais sûrement.

                Comment les gens collaboreront en paix ? simplement, le jour où ils auront assez d’information pour se rendre compte que c’est plus rentable de ne pas écraser les autres, jour qui coïncidera à peu près avec le jour où ils en auront marre de se taper sur la gueule. Cette collaboration pacifique arrivera bien plus tôt que ne le croient certains, grâce à l’émergence de la consicence globale, qui est une réalité en gestation et non un fantasme, et aussi par le simple fait qu’une bonne part de la conflictualité que nous connaissons est intrinsèque aux systèmes hiérarchisés et non à la soit disant « nature humaine ».

                Si l’émergence de la paix veut se faire autrement qu’à partir du local, ce sera la tyrannie ou la médiocrité, et de probables remous qui les tiendront tant bien que mal en échec.

                La voie est libre...

                • Walid Haïdar 1er février 2011 15:56

                  Vous on voit que vous êtes encore assez vigoureux pour cracher...


                  mais pas assez pour éviter de baver partout.

                  Quand vous apprendrez à ne pas réduire les autres (que ce soit Morin ou l’immigration) à ce qui vous arrange, vos interventions auront plus d’intérêts.

                  • bernard29 bernard29 1er février 2011 15:56

                    Morin vit trés bien et ne fait pas lui, d’initiatives locales. Non ! il vend des livres là dessus.

                    C’est un peu comme Attali, ancien directeur somptuaire de la Berd qui se reconvertit maintenant dans le micro crédit, mais lui, Attali, son ONG est subventionnée par des vraies lignes de subventions.


                    • bernard29 bernard29 1er février 2011 16:11

                      c’était une réponse à Walid Haïdar . C’e n’est pas que je ne sois pas d’accord avec vous. C’est à discuter. Mais j’ en ai un peu marre des analyses qui n’apporte rien de concret et qui sont dispensées par de « doctes » personnes sur leur estrade présentées comme de vieux sages. Ces nouveaux prêtres de la rengaine policée m’énervent. 


                    • ddacoudre ddacoudre 2 février 2011 09:09

                      bonjour à tous

                      l’homme ne peut s’organiser et réagir qu’a deux choses, son instinct et à ce qu’il est capable de comprendre, et pour cela il doit apprendre autant faire ce peu, et de cela en fonction de son instinct il en trouvera des moyens d’actions les plus divers, l’empathie ou la compassion en est un il permet de définir ses propres actions, mais comme tout autre chose il peut n’être qu’un leurre pour d’autres buts,
                      ce qui caractérise l’empathie de notre président.http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=87843.
                      cordialement.


                    • sisyphe sisyphe 1er février 2011 16:54

                      L’auteur dit : 


                      Pour Morin, tout est crise. Partout, il y a de la crise. Pas un recoin du monde qui ne soit atteint de cette crise, comme si nous avions là une nouvelle métaphysique hérétique dans laquelle le monde industriel et technologique se serait substitué au monde naturel et charnel que les cathares jugeaient comme mauvais. La crise, c’est la figure du problème, sorte de démon idéel inhérent au monde complexe contemporain

                      Ben non ; Morin a raison ; la crise est bien partout.
                      Vous ne vous en étiez pas rendu compte ? 
                      Le confort douillet de votre petit home serait-il un matelas qui étouffe les cris venus du dehors ? 

                      Quant à lier la crise à celle de « la pensée des hommes » (astus) ; diantre, fichtre et foutre ! 
                      Pensée des hommes qu’un système capitaliste néolibéral, qui impose à la planète entière une dictature financière et économique ? 
                      La « pensée des hommes » est un concept totalement abstrait, qui peut recouvrer tout et son contraire, sans rien vouloir dire. 

                      Si on se place sur un débat « ontologique », on sait que la « pensée des hommes » n’est jamais que celle induite par l’éducation, le milieu, les normes sociales et sociétales, voire les déviations (fixations) que celles-ci engendrent.
                      Bref, un sujet totalement aléatoire, et qu’aucun élément objectif ne permet de mesurer, d’évaluer, si ce n’est le point de vue (subjectif) de l’observateur... 

                      Morin est un sociologue ; il n’intervient pas, et à juste titre, dans des débats « ontologiques » sur l’éventuelle « crise de la pensée des hommes » ; il donne une description, une analyse du réel qu’il observe. 
                      Que cette analyse puisse être remise en cause, entraîner un dialogue, soit ; encore faut-il avoir une analyse au moins aussi pertinente à lui opposer, ce qui ne semble pas ici le cas. 

                      Quant à ceci : 
                      Ce n’est que de l’ironie mais méfions-nous quand même, il y a à l’Elysée un empathique de premier plan, soucieux des victimes, qui pourrait bien reprendre l’idée à son compte.

                      non, non, le président n’a rien d’un empathique ; il s’agit tout bonnement d’un pervers narcissique, qui peut se servir de sa capacité de séduction, mais uniquement à son profit ; aucune empathie là-dedans.. 



                      • sisyphe sisyphe 1er février 2011 19:20
                        Par astus (xxx.xxx.xxx.10) 1er février 18:33

                        sisyphe, vous vous prenez les pieds dans le tapis : le pervers narcissique dont vous parlez (et je suis bien d’accord sur un diagnostic que je connais un peu), est-ce une analyse du réel ou bien un constat clinique subjectif et non mesurable, donc sans valeur pour vous ? La dictature du capitalisme néolibéral que vous évoquez s’est-elle implantée sans l’assentiment des personnes, donc en dehors de leur pensée, par la force ? Les changements en Tunisie ou en Egypte se font-ils sans que les citoyens se mettent à penser autrement ? Il me semble d’Etienne de la Boétie a déjà tout dit là dessus : la servitude volontaire n’est jamais que le résultat de la pensée des gens : les choses ne peuvent changer si les pensées ne changent pas. 

                        Désolé, mais : 

                        1) le diagnostic de pervers narcissique est, comme vous le dites, un constat clinique, lié à l’analyse du réel du personnage. 

                        2) Oui, la dictature du capitalisme néolibéral s’est implantée sans l’assentiment du plus grand nombre ; juste par une oppression progressive, instaurée de fait par le système, et que les gens ne font que subir. 

                        Il se peut que, comme en Tunisie et en Egypte, l’oppression devienne trop forte, et engendre des réactions, c’est à souhaiter, mais, en attendant, la majorité des citoyens du monde SUBIT la loi d’une dictature qu’ils n’ont pas choisie, ni à laquelle ils auraient donné leur assentiment ; ils n’en ont tout simplement pas le pouvoir. 

                        3) Il ne s’agit pas de servitude volontaire, mais d’une servitude IMPOSÉE ; et, vu l’actuel rapport de forces, même si les « pensées » changent, il y a loin, comme vous ne devez pas l’ignorer, de la pensée à l’acte ; toute la distance qui sépare le désir de sa réalisation. 


                      • ARMINIUS ARMINIUS 2 février 2011 08:25

                        Tout à fait d’accord, comparer la soi disant empathie de Sarko à celle de Morin, fallait oser..
                        De plus Edgar Morin parle une langue claire et accessible à tous, on ne peut en dire autant de celle, ampoulée et philosophique de l’auteur, qui soit dit en passant, ne critique pas l’essentiel : les propositions « positivistes » en ce qui concerne notre avenir immédiat et qui nous intéresse tous. Additionnées et souvent en accord avec celles de l’économiste Thomas Piketty, elles me semblent cohérentes et réalisables.


                      • ffi ffi 2 février 2011 17:23

                        @Arminius : Edgard Morin, une langue claire ? Il abonde au contraire en néologismes.
                        @ Sysiphe :
                        Au sujet de ce qui est « imposé ». Beaucoup de choses nous le sont :
                        - la langue.
                        - les moeurs.
                        - le système politique.
                        - notre famille.
                        - notre aspect physique.
                        - nos voisins.
                        - la force de gravitation.
                        - la force électrique.

                        Ceci vient que le petit homme qui naît n’a pas créé lui-même le monde dans lequel il naît... Il n’est pas Dieu...
                        Certaines de ces choses dont nous héritons, peuvent être changées individuellement (notre aspect physique, par la chirurgie ou les voisins en déménageant), ou collectivement (le système politique, les moeurs), tandis que d’autres sont quasiment inamovibles et il faut faire avec (la famille, la langue, le monde physique).

                        Le système politique actuel, dont nous héritons, est dans la logique de la révolution française : mettre l’autorité sur le bien commun aux enchères électives, c’était s’exposer à ce que le réseau des puissances économiques s’en empare et utilise ce bien pour ses fins particulières (c’est en fait une abolition du bien commun pour l’avantage des plus puissants intérêts particuliers). Depuis ce moment-là, nous votons pour notre asservissement progressif.


                      • Hieronymus Hieronymus 1er février 2011 17:23

                        m’enfin Dugue vous vous sentez bien ?
                        qu’est ce qui vous a pris (car je ne vois pas qui d’autre)
                        de faire sauter mon post (vers 15.40) qui n’etait en rien mais absolument en rien insultant ni meme desobligeant a votre egard ?
                        pourquoi ecrivez vous des articles si vous ne souhaitez pas que d’autres interviennent ?


                        • ffi ffi 1er février 2011 19:44

                          Il est vrai que la pensée de Morin est assez inutile en fait : un amalgame de principes logiques, souvent tirés de la science physique (chaos, quantique, relativité) et appliqué sans aucune précaution à d’autres domaines qui n’ont généralement rien à voir (sociologie, anthropologie, ...etc)

                          Après avoir lu ses divers méthodes, il ne m’en reste pour ainsi dire rien.

                          Mais bon, qu’attendre d’un membre du congrès de la liberté de la culture, membre de la fondation Saint-Simon, si ce n’est être le porte-voix de ces idées qui sont en faillites aujourd’hui ?

                          Bref, la pensée Morin n’aboutit à rien. « Le complexe » est devenu le nouveau mot fourre-tout pour parler sans rien dire, paraître savant sans rien comprendre.


                          • Walid Haïdar 1er février 2011 20:44

                            @ffi (je précise parce que les messages sur Avox c’est un peu le bordel) : S’il ne vous en reste rien de votre lecture c’est peut-être que vous n’avez pas bien compris.


                            « La pensée de Morin est inutile en fait ». Certainement, vous ne vous embarassez pas de complexité.

                            Morin applique des principes scientifiques, tirés de la physique, pour les appliquer aux sciences sociales.

                            Certes, il n’y a pas de démonstration mathématique ni de démonstration empirique, et on peut critiquer comme l’ont fait Sokal et Bricmont, de telles pratiques. Mais vous remarquerez que ces deux physiciens se sont bien gardés de faire un chapitre sur Morin dans leur pamphlet.

                            Morin a pourtant utilisé cette sauce pendant très longtemps, et intensément. Je pense que s’ils ont évité de traiter ses soit disant abus, c’est parce que ses emplois sont mesurés et plutôt pertinents.

                            si on prend un exemple : l’entropie. Il est évident que tout système, qu’il soit élémentaire ou complexe comme un système social, ne déroge pas au second principe. L’oeuvre de Morin n’a pas valeur de preuve scientifique de ce qu’il y affirme. C’est une oeuvre équivoque, à lire avec un esprit critique.

                            Dire qu’elle ne vaut rien est prétentieux et pour ce qui vous concerne, non étayé, gratuit.

                            J’y ai personnellement tiré beaucoup, et je me fiche de savoir de quelle association il est membre. Ces amalgames sont grotesques. Et comme il est aussi un grand ami de Stéphane Essel, ancien résistant, c’est un anti-nazi, donc les nazis sont gentils puisque Saint-Simon c’est des méchants. On peut dire aussi au premier degré : les Francs-maçons sont méchants, Hitler détestait les FM, DONC, Hitler est gentil.

                            Effectivement, à ce niveau là, on peut difficilement accéder à la complexité. Personnellement, je ne suis ni d’accord avec les positions de la fondation Saint-Simon, n en osmose totale avec les propos de Morin, et je ne connais pas les tenants et aboutissants du rapport entre Morin et cette fondation. Ne sachant pas, je me garde de faire des amalgames et des raccourcis à deux balles.

                            Votre manie de simplifier les choses explique-t-il votre mépris pour la complexité ou est-ce que vous allez finir par donner une critique plus consistante ?

                          • jeghi jeghi 2 février 2011 11:37

                            @ Walid Haïdar, vos posts témoignent bien de ce que sont les lecteurs et afficionados d’E. Morin. Une pensée simpliste, accessible àtout bobo de base qui veux se donner un vernis de culture si ce qu’il trouve dans le Monde Quotidien ne lui suffit plus ànourrir ses réflexions sans joie. Vous prenez pour du complexe ce qui n’est que du compliqué et lorsque vous ne parvenez plus àsortir une idée cohérente de l’écheveau que vous avez vous-même embrouillé, vous maniez l’insulte et faites appel au racisme. Un bon lecteur d’E. Morin en somme !


                          • ffi ffi 2 février 2011 13:34

                            @walid
                            J’ai déjà fait des critiques de Morin sur d’autres forum, en me référent explicitement à un de ses textes (extrait de son ouvrage « Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur »), mais c’est du temps à passer que je n’ai pas pris ici, où je me contente de résumer mon impression générale.

                            Ce que j’ai compris, et je suis de formation scientifique suffisante pour cela, c’est que Morin tend à transposer d’un domaine de la connaissance vers un autre des principes tous faits.

                            Les problèmes :
                            - il ne s’enquière de la validité des principes qu’il transpose (il les prend pour argent content)
                            - il ne démontre pas la légitimité de la transposition dans le nouveau domaine.
                            - il ne justifie pas non plus la validité des catégories qu’il emploie.

                            Je ne suis pas contre l’analogie, à condition que la mise en rapport soit correctement justifiée.
                            Ratio, en latin, signifie rapport/calcul (nombres rationnels). Des analogies sans fondement ne sont pas rationnelles, mais sont des amalgames.

                            Donc Morin affirme beaucoup sur tout, en toute généralité, mais démontre jamais rien. Le flot d’affirmation qu’il fournit n’a, pour moi, aucun intérêt, aucune application pratique. Je pourrais me reconnaître dans son ambition de décloisonner la connaissance, mais sa « méthode » relève plutôt d’une série d’amalgames approximatifs que d’une véritable pensée rationnelle.

                            Votre expression "si on prend un exemple : l’entropie. Il est évident que tout système, qu’il soit élémentaire ou complexe comme un système social, ne déroge pas au second principe.« montre bien l’abus de ce genre de pensée :
                            - vous postulez que la société est un »système« 
                            - vous postulez qu’elle suit le second principe de la thermodynamique.
                            Vous ne faite qu’affirmer au nom de l’évidence... Où est la démonstration ? Il n’y en a pas...

                            Sur cet exemple particulier, au contraire de votre vue, je pense que les actions de l’homme en société ne relève pas toujours de l’entropie. Par exemple, en prélevant du bois dans la forêt pour fabriquer un meuble, l’homme crée un ordre particulier non entropique (sans intervention humaine, par l’entropie, le bois serait tombé et aurait pourri). Votre postulat »Morinien« est donc manifestement erroné. L’homme possède le »logos« (de l’indo-européen *leg : choisir, cueillir, rassembler). Le sujet humain est capable d’avoir des buts, contrairement aux objets physiques, ce qui fait une sacrée différence.

                            Bref, votre exemple est une belle illustration et est très représentatif du n’importe quoi »Morinien"... Dernière croisade du courant scientiste, fatigué, tellement décrédibilisé de ses propres errements qu’il finit par raconter n’importe quoi pour obtenir son salut.


                          • ddacoudre ddacoudre 1er février 2011 21:45

                            bonjour dugué

                            je ne te suis pas sur tout, certes ce n’est pas un pape, il le sait d’ailleurs, mais pour les crises il a raison.

                            bon courage a ceux qui liron mon commentaire.

                            Il est devenu commun d’entendre certains hommes dire de leurs prochains, « Ils pètent plus haut que leur cul ». Un tantinet vulgaire certes, mais efficace comme définition.

                            En effet, l’homme en découvrant ses facultés s’est installé en maître du monde, illustre produit de grands nombres de Dieux. Ces mêmes facultés l’ont poussé et entraîné en levant les yeux à comprendre son monde, et décrypter en partie l’Univers qui l’entourait. Bien que Tous nous n’ayons pas encore admis que nous en étions une totale partie en tant qu’Être d’une espèce.

                             

                            Des hommes ont consacré leur temps à comprendre le fonctionnement de cet Univers, et ils nous ont laissé des traces de leur quête par un savoir se précisant sans relâche.

                            De telle manière qu’aujourd’hui ces traces nous donnent les ou des clefs pour concevoir y appartenir.

                            Ainsi nous avons mis en évidence que notre propre existence est régie par des « Règles », et nous ne pouvons plus les ignorer. Leur validité n’en demeure pas moins toujours conditionnée à la compréhension et aux définitions, que nous en avons donné dans la limite imposée par notre condition humaine. Condition humaine qui nous pousse à élaborer un monde que nous croyons maîtriser ; pourtant nous percevons assez exactement qu’il existe un infini objectif auquel nous n’avons pas accès ; du moins c’est comme cela que nous le formulons.

                             

                            Chacun dispose d’une vision du monde à partir de ce qu’il a appris, retenu, oublié, mal compris, ignoré, imaginé et vécu.

                            Ainsi avec cet acquis individuel et à la fois partagé, de par notre condition humaine singulière et semblable ; il n’en est pas un d’entre-nous qui n’est pas refait le monde dans les soirées entre amis.

                            Les lois de la physique que nous avons élaborées, sont des lois non pour tout expliquer, mais des lois aidant à plus de compréhension, relevant de notre regard et de notre technologie, mais qui ne sont pas indépendantes de notre activité culturelle véhiculant un grand nombre de valeurs mystiques et relatives, issue de nos représentations nées du conflit conventionnel permanent de l’inné et du culturel. Elles offrent le caractère de crédibilité de valeurs scientifiques réfutables, car elles sont traduites dans un langage mathématique universel. Langage qui s’offre aujourd’hui à la critique et qui donne lieu à des débats philosophiques. Langage qui lorsqu’il est décrypté, par l’homme médecine Navajo, le Hopi, le moine Tibétain ou l’Aborigène australien, les introduit dans un paysage de connaissances ancestrales que nous avons estimé barbaresques par ostracisme ethnocentrique.

                             

                            Je considère donc, que les « Forces ou énergies ou flux » qui composent l’Univers, combinent toutes choses. Toutes choses de ce que nous sommes, et que nous assemblons (et non pas créons qui laisse sous entendre que nous partons de rien), même si nous ne pouvons encore en définir certaines, et peut-être ne jamais accéder à l’indéfinissable.

                             

                            En conséquence, en observant les lois que nous connaissons de cet univers, il est plus aisé de comprendre ce que nous sommes et faisons. Cet effort intellectuel consiste à s’observer, comme étant ces forces, étant dans ces forces, et étant le produit de ces forces, et non soumis à ces forces. D’une autre manière, si nous considérons que l’univers est la circulation d’une information depuis son origine, nous sommes cette information dans l’information, et produisant de l’information, et non pas seulement soumis à l’information.

                             La nuance est fondamentale car elle modifie l’image, la représentation que nous pouvons avoir de notre « monde cérébral » à partir du « monde sensible ». Parce que, au lieu d’y être soumis, qui peut être interprété comme une condition irréversible, nous serions sous condition de la connaissance de l’organisation de ces forces, de cette information. Nous serions un Être « conditionnel », conditionné à ce qu’il est capable d’en comprendre. Aujourd’hui nous ne pouvons pas sérieusement penser être tenu en dehors que l’existence de ces lois. (La longueur d’ondes de notre regard nous donne accès à un monde différant des ultras violet ou des rayons X.

                            C’est en tenant compte arbitrairement de ces lois et en observant que certains de nos comportements s’y conforment, que nous sommes à la fois des êtres analyseurs et synthétiseurs (des décodeurs et des encodeurs), individualistes et collectivistes.

                            Des Etres connaissant la difficulté d’accéder à la « synthèse finale », « à la compréhension finale », « aux raisons de cet univers » dont nous mesurons et cherchons les limites. Tout cela, comme nous nous livrons à la recherche d’une loi d’unification pour comprendre notre Univers.

                             

                            Il est donc une évidence pour moi de considérer la distinction que nous faisons entre le naturel et le culturel, comme purement conventionnelle, car cela résulte d’une sensation à considérer que nos innovations donnant lieu à des réalisations échapperaient à la « nature », à ses « forces », parce que nous réaliserions des produits qui supposent d’associer, d’assembler ou de combiner une quantité innombrable de connaissances de découvertes de savoir faire que nous nous transmettons.

                            Purement conventionnelle, car il n’y a pas « décohérence » entre les deux car cette opposition ne donne pas une valeur nulle, même si nous n’avons pas défini une loi d’unification.

                            Nous pouvons le comprendre par la capacité combinatoire de l’intelligence associative dont notre cerveau est doté. Et lorsque celui-ci reçoit les informations envoyées par les cellules de notre organisme qui ont enregistré une ou des perturbations de son environnement, notre structure cérébrale commande alors les comportements qui satisferont à cette ou ces perturbations. C’est ainsi que nous donnons corps à toutes choses matérielles ou abstraites par projection de la pensée symbolique, lorsque les événements favorisent leurs émergences en perturbant notre organisme. Dans ce prolongement ayant conscience de la limite de notre regard, et ayant également par des moyens techniques mis en évidence certaines lois, nous ne pouvons pas contester quelles ne soient pas issus d’autres chose que de la perturbation de notre organisme relayé par le cerveau. Y compris des perturbations liées à des événements environnementaux dont nous ignorons tout. Ce culturel que nous définissons, appartient donc entièrement au naturel, parce qu’il se trouve dans l’univers, et que celui-ci le constitue, et qu’il est bien le produit d’une structure inné qui favorise l’aptitude à l’adaptation.

                            Nous faisons cette distinction parce que notre regard, par sa structure sa forme et sa nature, est limité, et donne au cerveau les images de notre monde sensible que celui-ci redistribuera à tout l’organisme.

                            Partant de là nos concepts, induit par notre représentation du monde, considèrent comme naturel ce qui est en l’état matériel dans la nature, ou reconnu héréditairement transmissible, ou se manifestant par des régularités observables à notre échelle (la vie, la mort, la pensée, se nourrir etc.…).

                            Cela relève du fait que, pour exister nous sommes exemptés, dispensés de connaître, de comprendre et d’établir des repères. Des repères de liens de compréhension normalisateurs, régulateurs de l’émergence d’un Homme qui se dit Créateur. Pour exister nous n’avons pas besoin de comprendre notre monde sensible, c’est « l’état que nous qualifions à tort ou raison d’animalier ». Également peut-être cela relève-t-il aussi du fait d’une approche eschatologique de l’Homme créé, ou à notre ignorance due à nos difficultés à retrouver, ou à vouloir chercher le « réel » dans l’image que nous en construisons.

                            Il faut être convaincu pour penser autrement que l’Univers permet toute chose que nous inventons. Telle la voiture qui ne nous paraît pas issue de l’univers parce que nous disons que nous la créons, et ce n’est pas parce que nous réalisons de tels assemblages qu’ils ne sont pas naturels, car tout événement est déterminé par ce qui l’a précédé.

                             

                            Force est de constater que l’univers autorise des formes bien plus complexes, telle que nous les Humains ou un flocon de neige, dont la structure complexe n’apparaît pas à notre regard. L’univers n’a nul besoin de voiture pour se déplacer, cet outil est inhérent à nos contingences humaines planétaires. Avec une force de gravitation plus faible nous nous déplacerions sans véhicule, où bon il nous semble. Dans de telles conditions, nous n’aurions pas créé de véhicules, les oiseaux n’auraient pas besoin d’ailes, et notre monde serait tout autre, comme il le serait également avec une gravitation plus forte, mais dans ces conditions nous aurions réalisé peut-être d’autres innovations.

                            Néanmoins, par nous, l’Univers sous-tend ces créations puisque nous la réalisons, et qu’elle est le produit d’un empilement d’événements successifs. Pour autant nous ne naîtrons pas au volant d’une voiture, de la même manière que notre planète n’est pas apparue spontanément.

                            Bien sûr, en l’état cette voiture n’est pas codifiée dans nos gènes. Elle l’était par contre dans la capacité combinatoire cérébrale projective qui a associé inné et acquis au fil du temps, des échecs et réussites. Elle se transmet par l’apprentissage, et par l’information que nous nous enseignons les uns aux autres pour la concevoir, et détermine d’autres événements. Ainsi à un moment donné les comportements culturels vont enregistrer que cet acquis est une exigence vitale pour la survie de son organisme inné ; c’est tout notre discours sur la croissance.

                            De telle manière que si nous regardons le culturel comme autant d’essais  : C’est à dire que chacune de nos réalisations, dépendantes de nos capacités créatrices (produit de l’univers et non pas de notre cerveau), ne durera qu’en fonction de son aptitude à subsister, comme constante d’un développement, dans un système d’évolution universel dans lequel la culturalité favorise et facilite l’adaptation, l’acculturation, la régression, la progression, ou son suicide (aptitude à une structure d’engendré son autodestruction).

                             

                            Alors le culturel peut être regardé comme un événement en soi. Événement en soi « que transmet l’Univers » pour assurer la survie de toutes les espèces dans leur ensemble évolutif, à l’exemple du monde végétal, et dont nous ne devons pas être les dépositaires exclusifs.

                            Par événement en soi, j’entends toute l’activité qualifiée de culturelle qui constitue dans son ensemble un événement global.

                             Événement capable d’interaction au même titre que l’activité météorologique et l’activité tectonique sont des événements.

                            Dans cette perspective, il y a des chances pour que certains de ces essais s’inscrivent dans nos gènes ou dans le substratum qui est à leur origine, ou leur quantum quantique. Ceci si, l’environnement évolutif, le mouvement, la nature, Dieu, la conscience primordiale, l’indéfinissable, l’ordre sous-jacent, la méconnaissance, et quel que soit le nom, que nous lui donnons par nos définitions suivant nos cultures, le retiennent comme une permanence nécessaire à notre adaptation.

                            Peut-on douter que l’avenir appartient à notre intelligence.

                            Si j’ai pris l’exemple choquant de la voiture, c’est pour souligner que dans notre logique humaine cela est inconcevable qu’une innovation culturelle puisse affecter le biologique. C’est là une partie de notre problème. Nous regardons l’univers avec la logique humaine culturalisée, et nous ne savons pas s’il peut en être autrement.

                            Pourquoi ?

                            Parce qu’à l’échelle de la durée de notre vie humaine, il nous est difficile de percevoir ou d’admettre notre développement intellectuel comme une évolution que nous vivons en direct, nous devons là, faire le distinguo important entre, être l’acteur participatif d’un potentiel en émergence et penser ou être l’auteur de sa source

                            En conséquence, s’il n’y avait pas de corrélation entre des événements, soutenir que le « culturel » est ce qui s’ajoute à la nature, serait avoir trouvé le premier cas d’une, non corrélation dans l’univers. Néanmoins, si notre « culturel » n’imprègne pas toujours héréditairement et systématiquement nos gènes, il se reproduit par l’apprentissage comme une régularité dynamique qui affecte notre évolution biologique et psychique (psychosomatique) suscitant cet événement. L’organe ayant en charge la codification de notre monde sensible « culturel », est le Cerveau.

                            D’une certaine manière, nos sens enregistrent les événements extérieurs qui conduisent à la recherche de toute « nourriture » (au sens d’informations aussi) nécessaire pour permettre au cerveau de concevoir ce dont nous avons besoins, en réponse aux informations intérieures qui commande à notre organisme de vivre.

                            Cette distinction conventionnelle du culturel s’appuie aussi sur le qualificatif d’apprentissage donné à une fonction. Cette fonction qui consiste à se communiquer, s’enseigner l’usage de nos aptitudes stimulées par les événements environnementaux. L’inverse signifierait que de manière instinctive nous portions tout notre « futur, avenir » déjà élaboré, déterminé dans notre inné primitif. Ce futur l’est certainement, mais sous une autre image, une idée autre que notre vision de la destiné soumise aux erreurs de la définition de nos projections. Il l’est, mais caché pour notre compréhension. Nous devons pour le comprendre, le décrypter, réunir et assembler les pièces détachées de « la connaissance et du savoir » que nous découvrons. Nous en prenons conscience au fur et à mesure en sélectionnant les pièces de ce puzzle qu’est la vie, même si la pièce théâtrale finale est jouée (la mort). Ce futur, nous le portons dans la capacité de modélisation du plus petit élément infinitésimal qui, associé à d’autres donnera la perception de l’image future. Même si nous savons que le futur n’est qu’une capacité de projection cérébrale, dont la réalité repose sur la perception du temps en fonction de la vitesse à laquelle tout se déplace, suivant trois flèches, celle thermodynamique (sens dans lequel l’entropie croît), psychologique (direction suivant laquelle nous sentons le temps passer), cosmologique (direction du sens dans lequel l’univers se dilate). Soutenir que le « culturel » s’ajoute au naturel, c’est comme si nous considérions qu’étaient culturelles toutes les associations auxquelles donnent corps les « particules élémentaires » en mécanique quantique. Ne comprenant pas la loi d’unifications, qui les unis nous dirions quelles s’ajoutent aux autres particules.

                            Issue de cet assemblage, notre planète serait donc du « culturel », par conséquent, nous serions donc du « culturel » produisant du « culturel », ou plus justement de l’information produisant de l’information. Une information qui se différencie par des fréquences ondulatoires. Ainsi, si notre vision se faisait au rayon X, nous ne serions que des os s’articulant activement, et pourtant la matière organique qui les enrobe est bien existante. Dirions-nous alors que les perceptions du squelette, qui ressent les conséquences de la matière organique qui l’enrobe mais qu’il ne voit pas tout en la supputant, sont culturelles. Par exemple une vision squelettique qui constaterait la perte de son bras, conduirait inévitablement à la mort de l’être vivant squelettique, puisque ce dernier ignorerait tout de l’hémorragie due à la circulation sanguine qui se serait produite entraînant le décès du squelette. Nous pouvons donc comprendre qu’au-delà de notre perception actuelle, notre organisme puisse contenir des informations qui ne nous sont pas perceptibles, mais que nous supputons en essayant dans donner une définition produite par ce que nous sommes, qui inclus forcément celles que nous ignorons mais qui nous affecte, et constitue l’incertitude et l’aléatoire de l’existence.

                            De fait les crises sont permanentes, ce ne sont que des déconstructions de nos ordres, car l’ordre est ce que nous nommons le désordre ou le chaos et chaque fois que nous installons un ordre humain nous ne faisons qui mettre un peu plus de désordonner ou l’accélérer comme nous le vivons jusqu’au boum inévitable car avec la vitesse les éléments s’échauffent.

                            nos difficultés d’aujourd’hui sont celles là, la vitesse de la circulation de nos actions dépassent nos seules capacités, et inévitablement il y aura un boum (dont je n’ai aucune idée hormis celles que nous véhiculons traditionnellement issus d’une histoire qui n’existe plus et qui ne comportait pas les éléments d’aujourd’hui.

                            Et certains croient en une gouvernance mondiale, quel fou prétentieux peut espérer gouverner le monde.

                             cordialement.


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