@walid
J’ai déjà fait des critiques de Morin sur d’autres forum, en me référent explicitement à un de ses textes (extrait de son ouvrage « Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur »), mais c’est du temps à passer que je n’ai pas pris ici, où je me contente de résumer mon impression générale.
Ce que j’ai compris, et je suis de formation scientifique suffisante pour cela, c’est que Morin tend à transposer d’un domaine de la connaissance vers un autre des principes tous faits.
Les problèmes :
- il ne s’enquière de la validité des principes qu’il transpose (il les prend pour argent content)
- il ne démontre pas la légitimité de la transposition dans le nouveau domaine.
- il ne justifie pas non plus la validité des catégories qu’il emploie.
Je ne suis pas contre l’analogie, à condition que la mise en rapport soit correctement justifiée.
Ratio, en latin, signifie rapport/calcul (nombres rationnels). Des analogies sans fondement ne sont pas rationnelles, mais sont des amalgames.
Donc Morin affirme beaucoup sur tout, en toute généralité, mais démontre jamais rien. Le flot d’affirmation qu’il fournit n’a, pour moi, aucun intérêt, aucune application pratique. Je pourrais me reconnaître dans son ambition de décloisonner la connaissance, mais sa « méthode » relève plutôt d’une série d’amalgames approximatifs que d’une véritable pensée rationnelle.
Votre expression "si on prend un exemple : l’entropie. Il est évident que tout système,
qu’il soit élémentaire ou complexe comme un système social, ne déroge
pas au second principe.« montre bien l’abus de ce genre de pensée :
- vous postulez que la société est un »système«
- vous postulez qu’elle suit le second principe de la thermodynamique.
Vous ne faite qu’affirmer au nom de l’évidence... Où est la démonstration ? Il n’y en a pas...
Sur cet exemple particulier, au contraire de votre vue, je pense que les actions de l’homme en société ne relève pas toujours de l’entropie. Par exemple, en prélevant du bois dans la forêt pour fabriquer un meuble, l’homme crée un ordre particulier non entropique (sans intervention humaine, par l’entropie, le bois serait tombé et aurait pourri). Votre postulat »Morinien« est donc manifestement erroné. L’homme possède le »logos« (de l’indo-européen *leg : choisir, cueillir, rassembler). Le sujet humain est capable d’avoir des buts, contrairement aux objets physiques, ce qui fait une sacrée différence.
Bref, votre exemple est une belle illustration et est très représentatif du n’importe quoi »Morinien"... Dernière croisade du courant scientiste, fatigué, tellement décrédibilisé de ses propres errements qu’il finit par raconter n’importe quoi pour obtenir son salut.