• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de morice

sur La cinquième colonne du 11 septembre


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

morice morice 3 février 2011 20:52

Et libre à toi de croire aux gentils bisounours de wahhabis...


Armand, vous êtes un fieffé imbécile : pas plus Pyralène que moi ne soutenons les talibans : mais emporté par votre extrêmisme, pour vous tout ce qui dénonce une exaction US est supporter de la charia : c’est être imbécile que de le penser, alors je vous le redis, au cas où vous n’auriez toujours pas compris.. relisez-ça, vous pourrez aussi m’appeler prophète après, mais pas celui à qui que votre petite cervelle songe..

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-ravages-de-la-religion-86277

prophétique, oui :

Wikileaks n’a pas fini de faire trembler les puissants. Et les menteurs également, ceux qui trompent tous les jours leur monde. Parmi ceux-ci figurent bien sûr des hommes d’Etat, mais aussi des hommes de religion, et parfois les deux à la fois, certains Etats ayant établi la prééminence de leurs leaders sur des bases religieuses. Les Emirats sont, dans ce sens, les victimes privilégiées de Wikileaks, qui a montré en effet leur incroyable duplicité. Depuis que Dubaï s’est effondré comme un château de cartes, on s’est aperçu (enfin) qu’il reposait véritablement sur du sable, et sur aussi pas mal de mensonges. En Arabie Saoudite, idem : la société présente deux côtés radicalement opposés : d’une part une jeunesse avide de vivre au XXIeme siècle, de l’autre un pouvoir tentant de la juguler avec des lois d’un autre âge. L’implosion est proche, tant cette disparité entre nouveauté et réaction devient flagrante. Le creuset de ruptures sociales prochaines existe dans ces pays, et il est navrant de constater aujourd’hui que ce tour de vis réactionnaire est récent : dans les années 90, tout le monde s’attendait à un affaiblissement de ce genre de gouvernement, reposant sur une surdité totale face aux aspirations individuelles. C’est un dernier sursaut, sans nul doute. Place à la future débâcle de ces sociétés féodales hors du temps.

et ça date du 30 décembre, AVANT la Tunisie et AVANT l’Egypte.

La duplicité et l’hypocrisie saoudienne exposée au grand jour, c’est aussi la révélation de Wikileaks qui confirme ce dont on se doutait déjà : « derrière la façade du conservatisme wahhabite dans la rue, la vie nocturne de la jeune élite de Jeddah est palpitante », indique un mémo américain de novembre 2009, précisant que « la gamme entière des tentations et des vices est disponible - alcool, drogue et sexe - mais strictement derrière des portes closes« . 

Quid donc de ses émirs et de leur duplicité fondamentale ou de leur violence cachée ? Un livre passionnant, que je vous recommande, a fait le tour de la question et sa conclusion est assez étonnante : selon cet ouvrage passionnant signé Gilles Kepel  »Jihad, expansion et déclin de l’Islamisme« , le wahhabisme, dérivé saoudien de l’islam se mourrait littéralement en fait dans les années 80-90 : l’évolution des mœurs était en marche, inéluctable, dans la population, et seule une frange de fêlés de la religion s’accrochait à de vieilles valeurs, ou tentait d’en exhumer face à la »dépravation« annoncée. En réalité, comme au Moyen-Age, les responsables du pays avaient bien compris cette inéluctable évolution et l’usage qu’ils pouvaient faire de la religion afin d’asseoir un pouvoir de type absolu, prétendu de droit divin.

Dans l’histoire des temps, ça a toujours été le meilleur rempart contre les révoltes... qui pouvaient toujours se transformer en révolution : il suffisait d’une révolte des ventres affamés plus forte que les précédentes : des pays du Maghreb ont connu au XXe siècle des révoltes du pain dans des pays non féodaux qui ont fait vaciller le pouvoir (en Egypte et en Algérie, notamment). Tant que l’on ne coupera pas la tête d’un roi de France, on croira qu’il a le sang bleu, et qu’il est une sorte d’extraterrestre vivant parmi les humains et était donc... intouchable. Les émirs saoudiens le savent bien, mais ils ont choisi la solution de facilité, celles de lois hyper-strictes associées à une répression féroce afin d’asseoir leur autorité du temps de leur vivant (rien n’est prévu à long terme comme évolution de société : c’est un système clos et figé, s’il y a bien un parlement, il est croupion). Ce sont des Louis XVI en gandoura, en quelque sorte. Ça tiendra bien chez eux encore une ou deux générations : en France ça a tenu au minimum huit siècles ! Les habitants du pays ne sont pas des êtres humains à part entière, mais des serfs ; »taillables et corvéables à merci« . Leurs travailleurs sont leurs esclaves. On n’a pas rêvé meilleure dictature : elle est de droit divin.

Comme le souligne dans sa critique Vincent Vier, pourtant, l’islam, historiquement, s’acheminait avant 2000 vers un islam modéré, et c’est bien ce que disait Kepel.  »La thèse défendue par Kepel est la suivante : le développement de l’Islamisme correspondrait à une phase de tension liée au contexte socio-économique et politique des années 1970-80, mais sa faillite à la fin du siècle ouvrirait la voie au pluralisme et à la démocratie. Il convient ici d’explorer plus en avant cette argumentation afin de mieux l’analyser. D’une part, nous dit l’auteur, l’avènement d’une nouvelle ère (moindre pression démographique et exode rural ralenti ; mondialisation accélérant l’occidentalisation) créerait aujourd’hui des conditions moins favorables à l’Islamisme. D’autre part, l’expérience d’une phase de repli identitaire permettrait paradoxalement à ces sociétés, en réaction à ces excès, de s’approprier pluralisme et démocratie, notions jusqu’alors perçues comme d’importation occidentale. Kepel montre que, lasses des promesses non tenues et des violences, les populations rejettent effectivement autoritarisme politique et Islamisme, de plus en plus renvoyés dos à dos, et ressentent une profonde aspiration au pluralisme. L’inflexion du discours islamiste modéré, qui s’inspire désormais de principes hier encore honnis (notamment en matière de droits de l’homme) s’inscrirait dans ce contexte nouveau". Qu’est ce qui a bien pu gripper le processus inéluctable, sinon l’attentat du 11 Septembre, en définitive, et la mise en valeur dans des proportions effarantes d’un individu devenu le chantre d’une vision réactionnaire de l’islam née en Egypte, et n’ayant séduit jusqu’alors qu’un petit groupuscule de fanatiques ?

A partir de cette réflexion, une idée fondamentale apparaît en effet : n’aurait-on pas assisté à une coalition de fait entre un pouvoir wahhabite chancelant, fruit d’une hérésie religieuse selon certains, qui voyait la démocratie annoncée venir lui enlever sa place dans un délai de plus en plus bref, comme en Iran au seuil de l’an 2000 avec leurs mollahs chiites, et un autre pouvoir désireux de se trouver un ennemi lui permettant de tenir à flot une économie de guerre reposant sur les contrats faramineux passés à sa propre armée ? N’aurait-on pas assisté à l’accord entre deux pouvoirs afin de réallumer les flambeaux d’une vision de l’islam traditionnel qui périclitait ? Pour moi, ça ne fait aucun doute : il y a trop de preuves de l’ingérence de l’Arabie Saoudite dans les préparatifs ou la dissimulation de cet événement majeur. Je vous ai déjà dit, à la suite du visionnage de Power of Nighmares, qu’Al-Qaida était une fabrication complète et désormais un label apposé à n’importe quel mouvement terroriste inorganisé. Cela se confirme une nouvelle fois. L’islam, comme toute religion, ça se manipule, et ces dernières années le démontrent.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès