La chaleur qui règne dans le métro provient des frottements mécaniques, des résistances électriques et des viandes à 37°.
A partir du moment où la Terre est passée des reptiles, des poissons, des mollusques, des insectes, aux mammifères ou plus exactements aux animaux à sang chaud, ya des chances pour qu’une source nouvelle de chaleur, s’ajoutât aux incendies de forêts pour contribuer à la réchauffer.
Mêrme une ruche, même une termitière, même une fourmillière, s’échauffe par l’activité de ces petites bestioles pourtant froides.
Il me semble plus que clair que si la couche de mammifères atteignait les 4 m d’épaisseur, la Terre, en tous cas son atmosphère, serait plus proche encore des 37°.
L’activité physique + l’activité biochimique produisent de la chaleur.
Plus ya de bestioles chaudes qui bougent, plus la Terre s’échauffe.
Sans chiffrer, sans calculer, c’est acquis, c’est certain.
Posons, toujours sans rien calculer, que si la température de l’atmosphère approche trop les 37° toutes les bestioles crèveront de chaud.
Il va donc se produire, si la croissance de la biomasse se poursuit, un seuil d’équilibre entre sa masse et la surchauffe qu’elle produit. Equilibre viable mais certainement étouffant. Bin on a le temps de s’y faire.
Déjà, avec ça, sur le plan moral ou éthique, je ne vois pas matière à culpabiliser.
La Vie s’est installée sur Terre, les condtions de cette vie ont continuellement changé, la Vie s’est débrouillée avec les changements qu’en partie elle provoquait, l’homo sapiens sapiens n’a pas à s’en mordre les doigts.
Ensuite.
Un échauffement serait, en plus d’être étouffant, générateur de tempêtes, cyclones et autres joyeusetés de ce genre.
Ah bon ? Mais pourquoi donc ?
Punaise, on se croit encore aux âges farouches où, paraît-il, Ao considérait que la foudre était une manifestation de la colère de Dieu contre lui.
A l’évidence, même en France, on est encore superstitieux. On croit sourdement en l’ordalie, en un Manitou qui serait vengeur et répresseur des fautes et excès de l’homme et de lui seul.
Les imprécateurs, les annonciateurs d’apocalypse ont encore de beaux jours devant eux.
Quand les sauterelles explosent en nombre et font d’un paysage verdoyant un désert en 4 jours, ce n’est en aucun cas la marque d’une colère de la nature contre ces bestioles ou contre les arbres. Mais uniquement et forcément la preuve que Dieu ou la Nature est fâché de l’Homme.
Je crois qu’il est logique, maintenant qu’on vient de découvrir la finitude du Monde, d’économiser sur tout.
Mais s’empêcher de péter et de faire crac crac au motif que ça dérange l’Ordre des choses et alors que cet Ordre n’a jamais existé que dans nos fantasmes, c’est de la superstition.
Sur ce point de l’écoéthique, il me semble deviner quelque chose. Ce concept ne peut être profondément compris que par les générations ayant clairement gaspillé. Ce concept a un brillant qui tient à la mocheté des tas d’ordures que nous avons vus, de nos yeux vus.
Mais dans X temps, les autres générations qui n’auront baigné que dans l’Economie, que dans le Durable, ne verront plus trop en quoi cette démarche est formidable et nécessaire. Les descendants de Nicolas Hulot seront-ils aussi motivés que lui ?
Peut-être le Monde connaîtra-t-il constamment une sucession de phases gaspilleuses et de phases économes.
Cette alternance, cette friction éthique, zéniste / épicurienne, ne se produira peut-être pas de façon marquée, par périodes, mais de façon diffuse et permanente, y compris en ce moment.
Si ça se trouve, l’humanité ne sera jamais nettement plus économe qu’elle ne l’est actuellement. Si ça se trouve, elle sera constamment peuplée de gens tantôt gaspilleurs, tantôt économes.
Bin oui ; la mort nous obsédant, nous n’aimons rien tant que jouer avec la possibilité du suicide (à tout échelle, individuelle,familiale, clanique, sociale, planétaire). Un coup on fait gaffe de ne pas tomber dans un escalier, un coup on tente de toucher le soleil.