La croissance de la délinquance est due aux déséquilibres croissants de la société. Cela a peu de choses à voir avec Mai 68. L’époque de mai 68 a conduit à traiter les problèmes avec plus d’humanité, mais aussi plus de volonté de comprendre les problèmes et d’y apporter des réponses moins simplistes que la répression pure et dure.
Or, depuis 30 ans, on n’a fait que réduire les moyens de la justice en continuant de lui demander d’appliquer une politique humaine qui nécéssite forcément des moyens minimums. Pendant ce temps, les problèmes de société n’ont reçu aucune réponse de fond : chomage, pauvreté, exclusion, incivilité, intégration des personnes d’origine immigrée, problème des banlieues.
De façon mécanique et incontournable, les problèmes relatifs à la justice et à son application augmentent abruptement. D’autant que nos prisons surpeuplées sont devenues des prisons-poubelles, où les contraintes ne peuvent qu’amener la dérive et la radicalisation de certains détenus. D’autant que l’accroissement de problèmes psychologiques dans la société se traduit par un nombre croissant de détenus ayant d’importants problèmes psychologiques, qui évidemment ne sont pas traités, quand ils ne sont pas détectés purement et simplement.
Raccorder les problèmes de la Justice à Mai68 est un contresens. Aujourd’hui, nombre de tribunaux se montrent d’une grande sévérité.Sauf que des milliers de gens ne subissent pas leur peine, faute de place en prison.
La rengaine de la tolérance est un leitmotiv que les imbéciles d’extrême-droite aiment à rabâcher pour satisfaire leur envies de boucs-émissaires. Je regrette que les dirigeants actuels encouragent ce simplisme bêtifiant, car les problèmes sont bien plus complexes. Un simplisme auquel participe l’auteur, en avançant qu’un contrôle des juges régulerait tout, alors que ce n’est qu’in élément secondaire du problème.