Comme vous dites Ariane, les garçons et les filles, ça fait deux points de vue forcément différents.
Mais s’y ajoutent, nous le comprenons bien, des vécus différents. Alors que je suis né après 1950, j’ai tout de même vécu 10 ans de la pire des guerres modernes. Alors la guerre jusque dans les étoiles, ça me déprime.
Et il y a une autre chose que je n’ai pas dite dans ma première réaction. J’en ai plein dos des récupérations de l’enfant à des fins publicitaires, surtout quand, en principe, l’achat du bien en question relève d’une décision d’adulte.
Qu’il y ait des gosses dans les pubs pour les jouets ou les bonbons, OK.
Mais depuis 20 ans, on voit des parents devoir choisir leur voiture, parfois leur maison (rien d’autre il me semble) en fonction de la décision ou au moins des préférences de leurs enfants.
Ca nous montre que l’adulte ne sait plus choisir, qu’il est perdu et que l’enfant (avec ses copains ajoutés), allez savoir pourquoi, sait choisir.
Cette inversion des rôles ou des puissances, ne peut pas être sans effet pervers. Elle incite forcément les enfants à croire qu’ils savent mieux que les adultes ce qu’il faut faire, y compris face à un ET. Et bien entendu, elle altère le peu de confiance que les adultes peuvent avoir en leur expérience. Ce qui nous renvoie tous à l’enfance pour l’enfance, au jeunisme.
L’adulte capitule devant la critique puérile dès lors que cette critique est émise par une masse. A trop d’adultes, le discours blasé et critique des gamins paraît supérieur parce que ces derniers ont désormais un langage de bande, de masse, et de masse respectée, protégée, sollicitée. L’enfant a une bande comprenant un milliard de membres utilisant tous les mêmes codes, les mêmes poncifs et insultes. Subissant un des effets Milgram, le parent se retrouve isolé et mis en minorité culturelle, donc d’autorité. S’il n’adopte pas le verbe et la vision des gosses, il n’existe pas à leurs yeux.
A part ça. Ce concept d’enfant jouant une aventure magique me semble dépassé.
Il y a 40 ans, un garçon portait une panoplie de Zorro et il devait fantasmer le reste. Le vrai Zorro monte un cheval et tue des méchants. L’enfant Zorro doit fantasmer la chevauchée et le tuage.
L’enfant d’aujourd’hui, passe son temps de loisir sur des jeux vidéos où tout est là. Il joue à des jeux où i’l n’y a pas de version plus « vraie ». Ce quil rencontre, dans c’est jeux, c’est l’alfa et l’oméga du fantasme. Il n’y a pas de débordements possibles. Dans ces jeux, il y a des personnages vituels, avec des pouvoirs, avec des méga muscles mais le joueur n’en voit pas de version plus « réelle » au cinéma par exemple. Ces personnages de jeux vidéos restent donc dans son esprit sous la forme finale la plus aboutie qui est ...bin une bête animation vidéo qu’il manipule en live.
De plus, les aventures des personnages de ces jeux vidéos sont faites par le biais de la participation d’un collège de joueurs, là encore en temps réel.
Quand un enfant des années 50 devait jouer à Aladdin, il devait, après avoir enfilé quelque sandale, faire un paquet de transpositions, pour se situer à une époque antérieure, pour avoir des tapis le transportant dans les nuages, et pour revivre des aventures originellement dictées par les personnages de l’époque et du contexte du « vrai » Aladdin. et il faisait ça tout seul.
La période Dark Vador relève encore de cet ancien concept. Et en effet, un gosse qui en endosse la tenue, est obligée de faire des tas de fantasmes et il le fait tout seul, comme dans ce film.
Mais c’est dépassé.
Paradoxalement, avec les jeux vidéos modernes l’enfant d’aujourd’hui vit des aventures bien plus réelles. Il n’a pas besoin d’en rajouter à ce qu’il vit pleinement quand il est sur sa console et co-joue avec des dizaines d’internautes (interchangeables, sans grande valeur singulière) à travers le monde.
Paradoxalement, l’enfant vidéojoueur d’aujourd’hui est moins sollicité ou attiré par la magie que celui des années 50.
Pour lui, la magie maximale est là, dans la conception et la réalisation des jeux vidéos auxquels il donne vie maximale. Elle n’est pas ailleurs. Elle ne peut pas être ailleurs (exception faite des quelques restes de pèrenoëleries)
Il ya 30 ans, beaucoup de garçons fantasmaient de faire léviter des choses, à commencer par eux-mêmes. Il y a 30 ans, il paraissait constamment des livres sur les possibilités surnaturelles ou « méconnues » des hommes. Possibilités à redécouvrir donc au travers de stages auprès de quelque mâitre es Katmandouceries. De nos jours, ils sont très minoritaires ceux qui en sont encore là. C’est fini le rêve de l’homme qui parle aux éléphants, qui parle aux singes, qui parle aux dauphins aux loups et autres chevaux. C’est fini le Grand Bleu que certains étaient allés voir 80 fois en salle.
Reste à savoir ce qu’est devenue la force ou pulsion fantasmatique chez l’enfant d’aujourd’hui. J’ignore où elle est passée, quel est son avatar.
Autrement dit, cette pub a été conçue par les vieux enfants de l’époque, pour toucher les vieux enfants de l’époque.
L’ex babalasko qui achèterait cette caisse en escomptant surprendre son fils de la sorte, serait gravement déçu. Ou alors le gosse sort tout droit de chez les Amishs.
Les gosses d’aujourd’hui, c’est quand ils voient une porte ne pas s’ouvrir toute seule qu’ils sont surpris.
10/02 18:27 - Ariane Walter
Bonsoir Philou ! oui, la photo n’a pas voulu passer...J’ai essayé trois fois et (...)
10/02 17:40 - Philou017
Trop lourde ? Non, je vous assure, vous n’avez pas l’air d’avoir pris du (...)
10/02 14:47 - easy
A la Sixtine ou au Louvre Ariane. Ou alors au Quai Branly où l’on expose des oeuvres de (...)
10/02 13:59 - Ariane Walter
figure-toi que c’est un banc du métro de Shanghai quand je visitais cette abominable (...)
10/02 13:56 - Ariane Walter
10/02 13:54 - Ariane Walter
Excellent easy ! Oui, on n’a envie de rien. Je le redis c’est une tragédie. voilà (...)
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