Bel article !
Il ne faut toutefois pas oublier que le problème de l’Afrique subsaharienne, outre la corruption insolente à double visage (interne sous forme de larbins africains ou externe pour les commanditaires néocolons occidentaux ou de l’hémisphère Nord), c’est que la décolonisation est :
1/ récente : à peine une cinquantaine d’années nous séparent de la servitude, des travaux forcés, de l’humiliation et oppression de toute humanité ou droit civil fondamental des africains (l’étape précédente était l’esclavage, abolit par l’empire français en 1848) —> j’estime donc que l’Afrique noire est actuellement en transition, à la recherche de son identité bafouée, perdue et humiliée au fil des siècles
2/ dévoyée : Patrice Lumumba, au moment des décolonisations de 1960 puis à la tête du gouvernement congolais pendant quelques mois, disait ’Nous voulons l’Indépendance totale’. Il était, au sens propre comme au figuré, la bête noire de l’écrasant colon belge et l’ONU, à la botte des puissances coloniales, ainsi que des USA et CIA, englué dans la guerre froide avec le titan communiste, l’URSS.
Il a été sauvagement assassiné par les puissances coloniales et remplacés par Mobutu, placé par la Belgique pour mieux perpétrer le pillage colonial après les Indépendances.
Question : Lumumba ayant été assassiné, le but de l’indépendance totale s’est éloigné. Croyez-vous franchement les colons-capitalistes vont céder leurs parts de gâteau monopolistiques en Afrique Noire alors qu’ils ne l’ont jamais lâché ???
Vous parlez d’espoir pour les Tunisiens ou Algériens. Mais pensez-vous réellement que si l’armée tunisienne n’avait pas été matée, bien avant les émeutes, par un commanditaire extérieur, celle-ci n’aurait pas réprimé dans le sang la révolte tunisienne répondant aux ordres de Ben Ali ? Ne trouvez-vous pas étrange que l’armée tunisienne ce soit si brusquement détournée de son tyran sans crier gare ?
La révolte tunisienne est une belle farce, orchestrée par un bloc géopolitique (USA ? Israël ?). La volonté des tunisiens n’y malheureusement pour pas grand chose. La démocratie et les droits de l’homme non plus !
En revanche, la grande inquiétude est bien : par qui cette révolution a été orchestrée, par qui sera-t-elle récupérée et les intérêts de qui servira-t-elle ? Il y a de grandes chances pour que Ben Ali soit remplacé par un néocolon sbir du capitalisme sauvage. Echappés des griffes de la dictature pour mieux tomber dans celles de la mondialisation (précarisation ?) avilissante.
Hier, je lisais dans l’Express la fabuleuse intervention de Jacques Attali qui expliquait que la Révolution du Jasmin était le résultat logique de l’entrée de la Tunisie dans l’économie de Marché... Selon lui, l’économie de marché crée les conditions propices à la démocratisation d’une société.
Tiens donc... Dommage que Monsieur Attali ne nous explique pas comme la main invisible et incontrôlable de ce libéralisme crée la précarité, le chômage, creuse les dettes souveraines et enrichit chaque jour un peu plus une petite clique bourgeoise au détriment de la classe moyenne ou ouvrière occidentales, qui s’appauvrissent toujours un peu plus, notamment en payant, encore et toujours, c’est logique, les pots cassés des crises financières et capitalisme non-régulé dont Monsieur Attali chante si assidûment les louanges J Sans parler du tiers monde, qui offrira jusqu’à la fin des temps toutes ces ressources et matières (premières ou humaines)… Cadeau J