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Commentaire de Christophe

sur CPE, les pour, les contre


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Christophe (---.---.58.18) 9 mars 2006 16:23

Mais la culture et les habitudes françaises peuvent-elles admettre de tels aménagements ? Les Français semblent assez fermés au changement : chaque réforme est accompagnée de son cortège de manifestants. Nous sommes dans un modèle sécurisant, et chaque pas vers l’inconnu est perçu comme un retour en arrière.

La culture française n’est pas particulièrement plus retord au changement qu’une autre. En fait, il faut se poser la question à savoir si les changements proposés correspondent à la culture française qui n’est ni celle de la Grande Bretagne, ni celle de nos autres voisins ; même si parfois il existe certaines connexités.

Ce qui reste évident est que la culture française a toujours prôner l’ouverture d’esprit qui s’accomode mal du dogmatisme ambiant ; que cette idéologie se traduise par le marxisme ou l’idéologie du libéralisme économique ou se situe entre les deux.

La problématique qui se pose aux français est, comme le souligne bien Anthony Meilland, le choix du modèle de société que nous souhaitons faire ; en respect donc du premier principe de tout système démocratique : l’autodétermination d’un peuple.

Certes, dans tout choix, il existe des contraintes à respecter ; les critères économiques dans l’environnement actuel le sont comme tout autre paramètre levé par Anthony dans ces approches.

Par ailleurs, vous faites référence à la présidente du MEDEF ainsi qu’au responsable confédéral national de la CGT-FO. Si vous regardez en détail ce que dit Laurence Parisot, et en particulier (issu de votre lien) :

Il y a une différence considérable dans l’insertion dans l’entreprise entre les diplômés et les non-diplômés

et que vous fassiez le parallèle avec ce que dit Jean-Claude Mailly dans le monde (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-748167,0.html) :

Mais le vrai problème, ce sont les jeunes qui n’ont aucune qualification. Le taux pour les jeunes avec un diplôme supérieur au bac, cinq à dix ans après, est de 6%. Les jeunes sans diplôme se retrouvent eux à 30% au chômage. Ce n’est donc pas un problème de contrat de travail mais bien de formation, et cela le gouvernement l’évacue complètement.

D’un point de vue pragmatique, les deux avis convergent sur un point crucial : la formation.

Donc, pour résoudre ce problème de formation reconnu par des partenaires sociaux, membres actifs du monde du travail, le gouvernement présente un nouveau contrat de travail ; un pansement sur une fracture en quelque sorte.

si je reprends les propos de Mr Reboul (désolé pour les droits d’auteur) :

La seule vraie réforme serait, à la suite à un apprentissage à l’allemande, de remettre à plat le CDI en assortissant les licenciements de conditions variables selon l’ancienneté, de mesures d’accompagnement, de formation et de reclassement négociables selon des règles communes claires et unifiées.

En l’état le CPE peut donc devenir la première étape d’une suppression progressive de tout espèce de droit du travail et donc de l’idée libérale de contrat de travail. Il est indispensable d’y faire échec.

il faut reconnaître que la solution porte en elle une approche bien plus constructive.

Le droit est un garant, il évite toute dérive du pouvoir. Laisser une totale liberté à l’entrepreneur consiste à revenir au XIXème siècle dans le domaine social. Non que les entrepreneurs soient inhumains ; mais entre leurs intérêts et ceux des autres, je ne pense pas me hasader en avançant que ce sont leurs intérêts qui primeront (puisqu’ils détiennent le pouvoir de décision) ; ce qui est légitime. Le droit tente d’équilibrer le rapport entre celui qui détient le pouvoir de décision et celui qui subit les décisions.


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