Une fois de plus,
Sarkozy utilise un fait divers tragique pour flatter ses électeurs
les plus intolérants en leur disant ce qu’ils veulent entendre, à
savoir que les juges seraient complices du « présumé
coupables » (comme il dit) qui ont tort d’invoquer un manque de
moyens pour appliquer l’inflation de lois mal rédigées ; lesquelles
sont pourtant vendues au peuple comme autant de réponses à son
intense émotion.
Pour ce président qui n’a aucune envie de se confronter à une complexité qui le dépasse complètement, l’explication est
simple.
Sarkozy sait mieux que quiconque qu’il n’atteindra pas les
objectifs sécuritaires qu’il a sur-vendu. Alors, comme tous les bons
démagogues, il se rabat sur le « sentiment d’insécurité » qu’il a décidé de
combattre avec des mots qui eux, permettent toutes les surenchères
sans obligations de résultats.
On
voit bien que derrière ces questions soulevées à dessein par une
droite sérieusement menacées par le FN, se profile l’argumentaire
de l’automaticité des peines et de la transformation d’une justice
indépendante en une justice auxiliaire de police.
La
présomption d’innocence, le doute profitant à l’accusé,
l’individualisation des peines, les garanties de conformité au
règles du droit et de l’égalité de tous devant la loi : tout cela
est devenu insupportable pour ce gouvernement pré-dictatorial.
C’est
ainsi que Sarkozy en profite pour désigner à la vindicte publique
ceux là même qui ont la mission de faire apparaître la vérité et
de faire appliquer les sanctions prévues par la loi. Ça en devient
maladif de la part d’un président qui considère que la sécurité
est sa chasse gardée, terrain sur lequel il ne veut en aucun cas
rendre compte de ses échecs, préférant caricaturer le rôle de la
justice en la considérant comme un contre pouvoir abusant de son
indépendance.