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Commentaire de Hotel Romeo

sur L'énergie pas chère, c'est fini


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Hotel Romeo 14 février 2011 06:09

Au Moine : pardon de n’avoir pas pu vous répondre plus tôt. Laissez-moi préciser mon analyse. Vous dites « qu’en tant qu’humains, nous devrions réfléchir à notre avenir et aux conséquences de notre choix ». C’est tout à fait juste et un certain nombre d’humains n’ont pas eu besoin de nous attendre pour le faire. Le problème, c’est que la structure et le mode de fonctionnement de notre société veulent que les gens qui réfléchissent dans ce sens ne sont pas souvent ceux qui décident et qui agissent. Comme vous le dites : ce travail de réflexion doit être fait maintenant ou il se pourrait qu’il soit trop tard. J’ajouterai malheureusement : il y a bien longtemps que ce travail de réflexion aurait dû être fait...
Vous vous interrogez sur ma sortie à propos des énergies dites « alternatives » que je taxe de fantasmes. Existent-elles ? La réponse est oui, bien sûr. Peuvent-elles remplacer les énergies non-renouvelables dans l’état actuel de nos connaissances ? La réponse est non. Le fantasme, c’est de croire qu’aujourd’hui, nous saurions assurer une transition « douce » entre le « trio fossile » (pétrole, gaz et charbon) et d’autres ressources capables de produire suffisamment d’énergie pour nous nourrir, nous chauffer, nous soigner, nous transporter, etc., avec la même efficacité, la même souplesse, le même rendement... et au même prix.
Donc, à l’heure où nous débattons (bien stérilement, je vous l’accorde), ni les pétroles de synthèse, ni les carburants dits « verts », ni l’hydrogène, ni l’énergie du vide, ni celle du vent, du soleil, des marées, de la terre, ni même l’énergie nucléaire ne peuvent constituer une solution viable aux problèmes cruciaux que poseraient non seulement une brusque hausse des prix pétroliers, mais aussi une interruption, même momentanée, de l’alimentation régulière de notre société en pétrole. Certains analystes comparent le pétrole au sang qui irrigue notre organisme : si ce sang s’arrête de circuler, nos organes cessent de fonctionner, et les séquelles sont d’autant plus graves que l’interruption de l’irrigation est longue.
Si l’on considère la situation géopolitique actuelle, une telle interruption est un événement hautement probable. Il suffit de regarder une carte du monde pour s’en rendre compte : par exemple, on constate que les « noeuds » qui contrôlent le transit du pétrole brut entre les pays producteurs et les pays consommateurs sont finalement peu nombreux et tous situés dans des zones hautement instables.
C’est là le fond du problème, auquel nul média, nul politique, nul scientifique, nul industriel ne semble vouloir accorder toute l’attention qu’il mérite. Remarquez, on les comprend : il est certaines situations où tout ce qu’il reste à faire, c’est rentrer la tête dans les épaules et attendre que ça passe... ou que ça casse.


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