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Commentaire de easy

sur France : diplomatie année zéro


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easy easy 15 février 2011 13:15

J’ai lu quelque chose d’intelligent dans le Monde

Comme ce n’est pas très long, je vous le C/C in extenso

Florence Cassez, le fiasco de l’année du Mexique et de la France

par EMILIO ALBA, Lecteur

14.02.11

Avant d’aller plus loin, il convient de distinguer le mode de corruption qui sévit dans les deux pays que cette affaire oppose. La France et le Mexique. Au Mexique, le citoyen lambda peu bien rouler ivre mort. En cas de contrôle d’alcoolémie (souffler dans le nez du flic), il faudra filer 50 pesos (3 euros) de bakchich (mordida) pour continuer sa route. En France ce n’est pas possible.
En France, la corruption, le conflit d’intérêts, forêts-cadeaux, retour d’impôts en gratitude de financement de parti, procès sans accusé, Crédit Lyonnais, dommages et intérêts surréalistes, commissions, rétro-commissions, frégates, médiator, Karachi… tout cela est interdit au... vulgaire.

Dans les pays en voie de « civilisation » la corruption « bénéficie » ou pourrit tout le monde. Dans les pays enfin « civilisés », elle ne bénéficie que l’élite et pourrit tout le reste.

Au Mexique, c’est comme on lit tous les jours dans la presse : il arrive que le patron des polices soit directement rétribué par les narcotrafiquants ; que les directeurs de prison s’évadent avec les détenus ; que le président Caldéron reconnaisse que 90 % de la police est « infiltrée » par le crime organisé ; qu’il veuille néanmoins infecter l’armée en la plongeant dans ce même marécage. Il arrive aussi qu’autour de Ciudad Juarez on assassine plus de mille femmes sans qu’on arrête un seul meurtrier ; que les flottilles de pêche vendent leur cargaison de fruits de mer directement aux Yankees, en haute mer...
Il est aussi possible qu’un gouverneur d’état soit peut-être à la tête d’un des plus puissants cartels du pays ; que ce pays, 50 millions de pauvres, offre au monde l’homme le plus riche de la planète, Carlos Slim, parce qu’au téléphone portable (prière de ne pas rire) les deux payent au Mexique : aussi bien celui qui appelle que celui qui reçoit l‘appel. Ceci expliquant peut-être cela…
C’est le pays de tous les possibles. Par exemple que les caisses de la Pemex (pétrole mexicain, — 7e producteur mondial) soient, plus que vides, dans le rouge et que le pays achète de l’essence ; qu’un café (5e producteur mondial) soit hors de prix pour un citoyen d’en bas (20-25 pesos-1,5 euros) et la bière plus accessible ; qu’on trouve des péages exorbitants sur des routes lunaires...

On pourrait ainsi énumérer à l’infini toutes ces particularités mexicaines autres que le Tequila — un tequila : masculin (pour les pédants abonnés à scenarii, qui articulent Maïkoeul ou Layionel, mais prononcent patio avec C au lieu d‘un T).

Bref ! bref aperçu du pays des possibles, ou tout s’arrange pour tout le monde, tout, absolument tout et toujours, même la faucheuse qui a sa vierge : La Santa Muerte de son nom, vénérée par la pègre et le petit peuple, donc par tout le monde.

Et tout cela, pour dire que c’est avec ce pays, ce pays ou tout s’arrange, que notre gouvernement trouve moyen non seulement de ne pas arranger l’affaire plus que secondaire de Mademoiselle Cassez, mais encore de l’envenimer à ne plus jamais pouvoir la résoudre. Une affaire qu’un vague voisin de cette demoiselle aurait pu boucler tout seul, juste avec un peu de patience et sans bruit. On imagine alors ce qu’il en est de ces autres cas, autrement plus délicats, que sont les prises d’otages par de vrais ennemis acharnés.


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