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Commentaire de Emile Mourey

sur Une exégèse scientifique du Coran


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Emile Mourey Emile Mourey 17 février 2011 12:17

@ Catherine Segurane

Pour une complète information de vos lecteurs, vous auriez dû ajouter le père Edouard-Marie Gallez qui, lui, a publié ses travaux d’exégèse dans deux ouvrages « Le messie et son prophète » ainsi que le livre incontournable de Alfred-Louis de Premare « Les fondations de l’islam ». J’oserais ajouter mes sept articles publiés sur Agoravox dont le dernier « A la recherche du Mahomet historique » http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/a-la-recherche-du-mahomet-81224.

Tout le monde s’accorde à dire que l’exégèse de l’islam n’en est qu’à son début. La raison en est que cette religion l’interdit. Les écrits étant considérés comme venant de Dieu, le croyant se met en situation de péché s’il se pose des questions. Et à celui-là, la réponse du dignitaire religieux est de lui déconseiller de lire les écrits « non canoniques » pour ne pas mettre sa foi en péril.

Le point commun des deux prêtres précités, et leur différence, est d’avoir essayé d’extraire du contexte historique le courant de pensée qui a donné naissance à l’islam. Pour le premier, ce serait – à vous lire - le courant arien, pour le second, un courant judéonazaréen. Ce n’est pas faux, mais pour ma part, je me contenterais d’y voir l’ancien courant juif essénien qui est ressuscité dans le mouvement d’opposition des communautés d’Orient aux décisions du concile de Nicée.

Dans la démarche des deux prêtres précités, la pierre d’achoppement est que ce sont des chrétiens croyants de pensée catholique même si celui que vous citez semble plutôt se situer en marge de l’Eglise dans la prolongation du courant de l’abbé Georges de Nantes. Il s’ensuit qu’en ne remettant pas fondamentalement en question la nature du fondateur de leur propre religion, ils ne sont pas amenés, fondamentalement, à faire de même pour le fondateur de l’islam alors que, pourtant, nous sommes dans le même fil d’une pensée d’origine judaïque qui se déroule dans le temps. La conséquence en est qu’ils écartent pratiquement de leur raisonnement l’étude approfondie de la vie du Prophète, la Sîra. Cela s’explique, en partie, parce qu’ils prennent comme texte de référence le livre d’Ibn Hichâm, alors qu’à mon sens, il faudrait porter l’effort d’exégèse sur celui de Tabari.

Mais la plus grande contradiction dans cette histoire, et paradoxe fondamental, est la position du ministère de la Culture dont la mission serait pourtant de faire en sorte que la connaissance puisse progresser mais qui, non seulement ne l’encourage pas par pusillanimité, mais la brime. La conséquence en est l’impossibilité d’enseigner objectivement le fait religieux à l’école et une sorte de compromis bâtard avec des systèmes de pensée qui ne veulent pas évoluer.


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