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Commentaire de Hotel Romeo

sur Changements au Moyen-Orient : quel danger pour le pétrole… et tout le reste


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Hotel Romeo 18 février 2011 00:38

@ l’auteur

Bon article, mais juste un peu trop timide. Effectivement, les plus gros pays producteurs, principaux fournisseurs du reste de la planète, sont tous des nations extrêmement instables, politiquement, socialement et donc économiquement. Qu’est-ce que ça veut dire ?

La véritable crainte des dirigeants de nos nations occidentales, USA et Europe en tête, c’est que les troubles qui agitent ces régions (révolutions, guerres civiles ou pas, etc.) provoquent l’effondrement du fragile équilibre instauré depuis disons la fin de la 2ème guerre mondiale, à coups de milliards de dollars, de compromissions et de plans foireux en tous genres. Le canal de Suez, le détroit d’Ormuz, les zones de stockage des rives du Golfe Persique et les pipe-lines traversant l’Irak, par exemple, sont autant de « points chauds » vitaux surveillés en permanence par les forces armées US entre autres.

Un tel effondrement occasionnerait inévitablement de très graves perturbations dans l’approvisionnement régulier en pétrole, non seulement des nations occidentales, mais aussi des autres pays dits « émergents », tout aussi assoiffés. Nous aurions alors droit à une sorte de brusque « pic pétrolier » artificiel : ces nations seraient obligées de se contenter de leur propre production, ou de se tourner vers les autres pays producteurs, mais même prise globalement, cette production alternative serait largement insuffisante (et trop onéreuse) pour assurer la continuité du confortable mode de vie auquel nous nous sommes un peu vite accoutumés.

Bien sûr, nos pays disposent de ces fameuses réserves dites « stratégiques », permettant de faire face à une telle situation pendant une durée variable (de quelques semaines à plusieurs années). Or ces réserves n’étant que ce qu’elles sont (« stratégiques »), elles sont dédiées essentiellement à la continuité du fonctionnement des infrastructures essentielles d’un état : maintien de l’ordre et défense, principalement. Ce qui veut dire en clair que l’approvisionnement de toutes les activités vitales au tissu social (carburants, transports, agriculture, commerce, distribution, pétrochimie, etc.) serait au mieux rationné, au pire interrompu. On vous laisse imaginer la suite...

Tout ceci n’a rien à voir avec de la science-fiction ou la prédiction apocalyptique d’illuminés quelconques : c’est juste de la prospective. Effectivement on n’en parle que très peu dans les médias et les marchés restent relativement calmes. Mais n’oublions pas que l’un des fondements principaux de la paix sociale, c’est la confiance... même si elle doit être maintenue artificiellement.

À suivre, donc, de très près...


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