Il arrive parfois que la censure rate son coup, et donne une écho
médiatisé à un événement qui serait passé inaperçu. C’est l’exemple même
de cette campagne d’affichage interdite. Il semble bien que les
politiques ont cédé une fois de plus à la pression du lobby agricole.
Pour mémoire, il faut tout de même se souvenir que le Mardi 6 mai 1986 :
le ministère français de
l’Agriculture diffuse un communiqué « historique » :
"Le territoire français, en raison de son éloignement,
a été totalement épargné par les retombées
de radionucléides consécutives à l’accident de
la centrale de Tchernobyl". En conséquence, on est encore à se
demandé combien de cancers sont dus à l’ingestion des produits
agricoles et du lait mis abusivement sur le marché, alors que dans les
autres pays riverains ils ont été détruits. La levée des politiques
actuelle, de tous bords politiques, est un révélateur effrayant de la
protection dont bénéficie les agriculteurs. Yves Le Drian, président du
conseil de Bretagne, n’en peut plus de protester, et se dit choqué par
cette pauvre campagne de protestation, tuée dans l’œuf. Elle ne tient
pas compte nous dit-il, des efforts sans pareil pour lutter contre les
algues vertes. Il n’y aurait plus que quatre plages touchées.... Ca
serait à mourir de rire si l’on n’était pas touché dans sa vie et dans
son quotidien par les autres conséquences de la montée des nitrates. Car
c’est bien de ça qu’il s’agit. Les déchets azotés dus à la
prolifération des porcheries ( voir le site terraecho.net) On ne sait
plus que faire de toute cette merde qui file vers les cours d’eau en
l’empoisonnant ( en Bretagne ce n’est pus la bouteille de pinard que
vous trouverez sur les tables, mais la bouteille d’eau de source achetée
à la supérette du coin). Les algues sont la dernière conséquence de cet
empoisonnement des sols. Depuis l’an passé, l’état règle la facture du
ramassage des algues, de bon matin, avant que les touristes arrivent,
ceci pour faire taire les élus qui n’en pouvaient plus de payer. La dilution savante des captages fait que l’eau est en Bretagne en moyenne la plus chère de France, et qu’elle ne serve guère qu’à l’usage de la chasse d’eau et de la machine à laver. Ainsi le
scandale demeure, et s’amplifie même. Vous voilà
en vacances à Saint-Michel-en-Grève dans les Côtes
d’Armor. L’an passé, un cheval est mort ici même et son cavalier s’est
évanoui. Le conducteur d’un camion ramasseur semble avoir suivi le même
sort. Après la côte nord, c’est maintenant à la côte sud d’être touché.
Mais chut, il ne faut pas que ça se sache, que les touristes continuent à
venir, et que les affaires continuent.