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Commentaire de lebosskhmer

sur Les blindés vietnamiens en route vers Preah Vihear pour aider le Cambodge


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lebosskhmer 18 février 2011 22:14

à Easy,


Je passais tout juste par-là, mais votre commentaire m’a interpelé, je voulais donc apporter ma petite contribution.

Comme vous avez pû le remarquer par mon pseudo, je suis d’origine cambodgienne, mais je suis ni pro-viet, ni anti-viet...car, il ne faut jamais mélanger les actions d’un gouvernement et les valeurs d’un peuple.

On a l’impression que dans votre analyse-critique, le gouvernement communiste vietnamien a été un bon Samaritain pour le peuple khmer, en le sauvant du joug khmer-rouge, sans rien demander en contre-partie, ni sous aucune autre forme d’ambition quelle qu’elle soit...ça serait sous-estimer les compétences et les ambitions, d’une petite nation qui a vaincu la première puissance militaire mondiale.

Les vietnamiens (le gouvernement) ont tout d’abord rêvé depuis des décennies, jusqu’à même aujourd’hui, d’une grande et nouvelle fédération Indochinoise, dont elle présiderait l’union, cet ambitieux programme a été tant rêvé par l’oncle HÔ et de ses lieutenants.

Tout d’abord, la clique à Pol Pot a massacré presque tout le monde, de l’élite jusqu’au petit peuple, les khmers-rouges eux-mêmes, étaient aussi purgées, notamment dans le très sinistre et célèbre camps de rééducation et d’extermination « Tuol Sleng » ou S-21 avec ses dizaines de milliers de victimes.
Pol Pot était rentré dans une paranoïa folle, il ne faisait plus confiance à personne, ses compagnons de routes depuis la France ont été aussi éléminés (Hou Youn, Hu Nim etc...)
et vers 1978, le régime commençait à s’éffriter de l’intérieur, car parmis les khmers-rouges, il y a eu plusieurs branches, les pro-chinois, les pro-vietnamiens et même des sihanoukistes, certains chefs khmers-rouges, comme Sar Phim, n’a pas suivi la ligne dure de Pol Pot, en évitant les massacres et autres tueries.
Celui-ci sera quand même tué par Pol Pot, mais ses lieutenants se révolteront quelques mois plus tard contre ce régime sanguinaire pol-potiste, et pour libérer le pays avec l’aide des vietnamiens...la fameuse libération du 7 janviers 1979 où s’en suivra une occupation militaire vietnamiennes avec au moins 180 000 Bô Doïs.

Fin 78, Pol Pot s’entait son pouvoir s’échapper, jouait sa dernière carte du populo-nationaliste contre l’agresseur étranger, les vietnamiens, les khmers-rouges, affamés et dont les chefs ont été éléminés, faisaient des raids pour tenter de récupérer suicidairement une ancienne région annexée par le Vietnam, le Kampuchéa Krom, jusqu’au jour où le général Giap, qui avait une dent contre Pol-pot, en finisse sa purge politique vers les goulags vietnamiens, ceux qui ont collaboré avec l’ancien ennemi américain...pour réaliser le grand rêve de la fédération Indochinoise.

Vous comprenez bien que les soldats vietnamienss sont entré au Cambodge, comme un couteau dans du beurre, grosso-modo, il ne restait qu’une armée d’enfants sans chef, puisque tous éléminés par le système Popotiste, de surccroît, affamée et fatiguée...

Les Bô Doïs ont fermé la capitale Phnom Penh pour la vider de son trésor, puisque sous le régime stupide khmer-rouge, l’argent américain ou dollars n’avait plus court, ni même l’or...ils ont donc fait sauter la banque nationale du royaume, la fameuse banque rouge, tout le stock a été vidé.
Pendant plusieurs mois, les camions militaires vietnamiens ont fait des allers-retours vers Saïgon, remplis de toutes choses...des trésors d’Angkor jusqu’aux téléviseurs.

Le plus grave, ce n’est pas ce pillage organisé, puisque c’est le butin des vainqueurs, mais bien, le travail forcé des hommes khmers pour la construction du mur de bambou, qui ont fait des dizaines de milliers de victimes, dont tout le monde oublie...
C’était un programme plannifié pour éléminer les hommes khmers capables faire de la résistance. 

voici un extrait :

Le mur de bambou est l’un des très rares témoignages sur la période d’occupation vietnamienne d’après Pol Pot (1979-1981).

Esmeralda Luciolli, de Médecins du monde, est l’une des trente « capitalistes » tolérés dans la République Populaire et la seule qui ait osé parler de cette période presque aussi noire que celle de Pol Pot. Elle cite quelques bons mots de ses amis cambodgiens :

« Pol Pot nous a amené au bord de l’abîme. Le Vietnam nous a fait faire un Grand Bond en Avant. »

Elle n’épargne personne.

  • La compromission des rares ONG est décrite dans le détail.
  • La cupidité des vietnamiens, qui « déménagent le Cambodge par convois incessants » qui pratiquent le lavage des cerveaux tout comme sous Pol Pot, et qui instaurent une terreur policière (ces deux derniers points étant longuement détaillés).
  • La corruption des Khmers rouges dissidents devenus les serviteurs des vietnamiens,
  • L’enrichissement des cadres du parti, tous anciens Khmers rouges et collaborateurs zélés du parti communiste vietnamien...

Chacun a le droit au bon souvenir, souvent très détaillé d’Esmeralda Luciolli.

Elle décrit aussi dans le détail l’opération K5, opération digne de Pol Pot, monstrueuse de bêtise et d’indifférence envers la vie des hommes, « extravagance meurtrière » : 800 km de mur de bambous à construire le long de la frontière thaïlandaise, dans une forêt impaludée et sans aucune infrastructure pour accueillir les « travailleurs volontaires ». « Petit génocide », suivant l’expression même des Cambodgiens, qui coûtera près de 50 000 vies et ne servira à rien, les saisons de pluies détruisant ce qui a été construit en saison sèche.

Extraits :

La décision de construire ce qui serait bientôt appelé le « mur de bambou » ne fut jamais annoncée publiquement.

En juillet 1984, des rumeurs mystérieuses, dont des bribes arrivaient jusqu’à nous, se propagèrent parmi les Cambodgiens. Chacun devrait désormais se rendre sur la frontière, plusieurs mois par an, dans des régions minées et fortement impaludées, pour construire une sorte de nouvelle muraille de Chine entre le Cambodge et la Thaïlande.
L’idée paraissait si folle que beaucoup d’étrangers ne voulurent y voir que l’expression de l’exagération qu’ils prêtaient aux Khmers. Au bout de quelques semaines, il fallut pourtant se rendre à l’évidence ; les départs commençaient et ces travaux allaient bientôt devenir la hantise de tous les Cambodgiens.

L’armée vietnamienne a pris l’habitude d’enrôler des civils khmers pour des travaux d’ordre stratégique depuis 1979.
Dans un premier temps, à partir de l’automne 1982, la population a dû participer au « travail socialiste ». Ces travaux consistant à construire des digues, des routes, des terrassements se déroulaient à proximité du domicile et s’avéraient utiles pour les habitants. Très vite, ces ouvrages ont pris un caractère stratégique et les paysans ont reçu l’ordre de défricher les forêts environnantes et de construire des barrières de protection autour des centres d’habitation les plus importants Depuis 1983, les habitants doivent construire des palissades faites de deux ou trois rangées d’épineux, de bambous, parfois doublées de champs de mines, autour des villages. La population est également contrainte d’édifier des barrières défensives le long des voies ferrées, autour des ponts et aux points stratégiques des grandes routes. Dans la province de Kompong Chhnang, ces barrières sont visibles partout, autour de chaque village, de chaque chef-lieu de commune ou de district, de la capitale provinciale, le long de la voie ferrée Phnom Penh-Battambang, en de nombreux points de la Route Nationale N 5 . Entre la ville de Kompong Chhnang et le district de Tuk Phos, à l’ouest de la province, les arbres ont été sectionnés sur de vastes étendues et l’on aperçoit des souches à perte de vue, des deux côtés de la route .

Toute la forêt a été détruite. La forêt du nord de Mokampul, un district au nord de Phnom Penh, a subi le même sort en mars 1986. Dans chacun des villages de Kompong Chhnang que nous visitions fin 1986, les bâtiments officiels étaient protégés par de hautes barrières en bambou et il commençait à .en être de même dans la province de Takeo. Toutefois, les premières corvées duraient peu de temps et n’entraînaient aucun déplacement de population.

En 1984, une nouvelle étape a été franchie : toute la population du pays a été mobilisée pour de gigantesques travaux désignés officiellement comme « travaux de défense de la patrie ».
Au début de cette année-là, les autorités vietnamiennes ont décidé de boucler la frontière thaïlandaise. L’offensive de la saison sèche de 1984-1985 avait détruit les principaux camps de la résistance situés dans cette région. Pour consolider cette victoire, il fallait fermer hermétiquement le pays aux infiltrations de la guérilla et empêcher la population de fuir vers la frontière. La décision d’ériger, dans ce but une« ligne de défense » de huit cents kilomètres de long a été prise à Hanoi, début 1984, par le Comité Central du Parti Communiste Vietnamien....

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Le bilan des deux premières années du plan K5 est lourd. Selon les estimations les moins alarmistes, un million de personnes au moins ont participé aux travaux de septembre 1984 à fin 1986. Le taux de mortalité due au paludisme se situe autour de 5 % et il y aurait donc eu au minimum 50 000 morts durant cette période, Selon un fonctionnaire du ministère de la Défense, réfugié en Thaïlande, ses services estimaient, en mars 1986, que 30.000 personnes étaient décédées depuis le début des travaux. Ce bilan ne tient pas compte des dizaines de milliers de malades et de blessés ni des infirmes. A partir du dernier trimestre de l’année 1986, dans la plupart des provinces, les « volontaires » du premier contingent ont dû repartir pour un « second tour » car toutes les personnes susceptibles d’être. recrutées l’avaient déjà été une fois. La tranche d’âge des hommes entre 17 et 45 ans comporte approximativement 1,2 à 1,3 million de personnes dont environ 70 000 sont dans l’armée. Il n’est donc pas surprenant que les réserves humaines aient été épuisées au bout d’une dizaine de réquisitions d’environ cent mille hommes chacune...


 

 

 


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