Quand je lis les commentaires de cet article, je suis étonné de voir que plein de gens croient toujours que Coluche roulait à fond la caisse et ne portait pas de casque. Tout cela a pourtant été réfuté sans contestations possibles. Et la reconstitution a bien établi que le conducteur du camion était intégralement en tort. Mais le bourrage de crâne effectué par les médias et les autorités juste après l’accident a été efficace. 24 ans après, il continue de faire ses effets.
Il faut s’en tenir à ce qui est établi. Et les faits tels qu’on les connaît vont bien dans le sens du complot. J’étais moi-même très sceptiqu au départ, mais devant l’accumulation d’incongrüités, je ne doute plus sérieusement que ce soit le cas.
Il y a d’abord ce bourrage de crâne lui-même. Les journaux ont immédiatement rapporté un compte-rendu gravement erroné du drame. On avance habituellement la confusion, et la volonté des journalistes de grossir les faits pour faire mieux vendre. Il s’agit d’une explication normalisante et rassurante. Cependant, les journalistes n’ont pas l’habitude d’embellir en pareil cas. Ils n’en ont de toute façon pas besoin. L’affaire de la mort d’une personnalité comme Coluche est en soi suffisante pour faire les unes. Pourquoi insister sur un excès de vitesse imaginaire ? Pourquoi fabriquer ex nihilo un terrain de camping, sa tenancière, ces automobilistes doublés à pleine vitesse par Coluche ? En général, quand il s’agit de la mort d’une personne aimée du public, les journaux ont plutôt tendance à trouver des excuses.
Et cela n’explique pas que plusieurs médias aient rapporté ces mêmes détails faux. Cela indique qu’ils s’abreuvaient tous à une même source. Et cette source, c’est très probablement la gendarmerie. Les gendarmes n’avaient pas plus de raison innocente d’inventer ces détails.
L’omniprésence de la gendarmerie (le conducteur transportait des débris venant d’un de ses chantiers) suggère qu’elle avait quelque chose à cacher. Il pourrait certes s’agir d’un petit complot local, entre un commandant de gendarmerie et un entrepreneur qui lui est lié. Ce genre de chose arrive. Bien que cela paraisse très risqué dans une affaire impliquant une célébrité nationale comme Coluche. Cela suppose qu’ils pourraient tenir la bride aux médias à un niveau national. Car cette accumulation de fausses informations n’aurait pas dû rester sans conséquences. Quand l’enquête judiciaire a démoli la version officielle d’alors, cela aurait dû se remarquer. Au lieu de ça, cette rectification est passée inaperçue. La preuve par de nombreux commentaires ici-même.
Ce raisonnement se base cependant sur des improbabilités. Y-a-t’il quelque chose qui permettre de trancher définitivement sur le caractère prémédité de l’acte, en établissant qu’il y a eu plus que tentative de couvrir les vraies circonstances d’un accident ? Un tel élément existe bien. Et il permet de répondre à une objection souvent avancée : un tel attentat était très risqué à commettre, car il se déroulait sur une route fréquentée, et les perpétrateurs n’avaient aucun moyen de savoir s’il n’y aurait pas d’autres véhicules au même moment sur la voie.
En fait, si, il y a un moyen : établir un barrage filtrant juste après le passage des cibles. Cela peut se faire grâce à la présence de guetteurs dissimulés le long de la route.
Y avait-il un tel barrage ? Jean-Marie Marion, Eric Courly et Mathilda May suivaient Coluche avec un écart d’environ un quart d’heure. Ils se sont trouvés confrontés à un barrage peu après Valbonne. Ce qui peut paraître étonnant dans la présence des gendarmes quinze minutes après, c’est que les secours ont été prévenus par Ludovic Paris plus de cinq minutes après le crash, et ont mis longtemps à venir. Certes, il faudrait un élément plus précis, car les estimations de durée sont par nature difficiles à établir.
Cette preuve existe. Les deux compagnons de Coluche, Didier Lavergne et Ludovic Paris sont formels. Ils disent qu’il n’y avait aucune autre voiture sur place, jusqu’à ce qu’arrivent les secours. Dans ce cas, on ne peut pas parler de mauvaise estimation du temps pour le délai de l’établissement du barrage. Il n’y avait simplement aucun autre véhicule à passer sur la route à cet endroit. C’est impossible en conditions normales : il s’agissait d’une route fréquentée. Et de toute façon, une route non fréquentée, sur la Côte-d’Azur, ça n’existe pas. Surtout en été, la saison était déjà commencée. Quand je me rends à la déchetterie de Cavalaire, sur une petite route étroite à l’écart, je croise toujours quelques véhicules. S’il y avait un accident, un bouchon se formerait déjà en deux ou trois minutes. Dans le cas de l’incident mortel de Coluche, il se serait rapidement formé un vaste embouteillage. La seule explication, c’est celle du barrage mis en place juste après leur passage.
Il y a donc bien eu soit assassinat, soit opération d’intimidation qui a mal tourné. On peut toujours après discuter des motifs. Mais les faits sont là. Et de toute façon, on ne met pas la charrue avant les boeufs. Si une mort apparaît n’être ni un suicide ni un accident, alors on cherche des mobiles. C’est la façon standard de procéder, pas l’inverse.
21/02 15:46 - Analis
Ce genre d’affaire n’est peut-être pas unique en France. Je pense à l’affaire (...)
21/02 15:21 - Analis
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25/03 14:11 - hth
comment verifier la rumeur ?:la direction de l’entreprise du camion à demandé au (...)
11/02 18:52 - Rocla
15/09 01:37 - JUAN
Ce serait bien de savoir. Aux specialistes : ne serait il pas possible que les motards qui (...)
17/07 19:10 - Yann
Selon moi le cancer de Pierre Desproges à bien plus soulagé les hommes de pouvoir que le crash (...)
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