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Commentaire de gloc

sur Le mirage de la monétisation remède miracle


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gloc 23 février 2011 00:57

« Par contre, je m’élève contre les charlatans faisant croire que l’inflation est indolore et n’a que des effets positifs. »
 
L’inflation est effectivement un problème dans notre système actuel, puisqu’elle traduit un dysfonctionnement de notre politique monétariste, qui vise à piloter l’économie à travers la stabilité monétaire. C’est précisément parce que notre système tend à s’opposer à l’inflation qu’il insuffle par l’endettement (avec intérêt) une dynamique déflationniste. Ainsi, le système monétaire impose les bases d’une récession permanente, et il ne tient qu’au pouvoir politique de créer ensuite malgré tout les conditions permettant au système de fonctionner : laisser courir les dettes des états pour doper la consommation et déréguler la finance de manière à ce que les bulles spéculatives créent de la croissance virtuelle. Ce système est très facile à piloter par les rentiers de la finance, puisque son fonctionnement naturel a une dynamique de raréfaction, et donc de valorisation de la monnaie, grâce à sa rétroaction déflationniste entretenue par les dettes.
 
Pourquoi le dogme dominant ne jure que par la stabilité monétaire ? Est-ce par soucis des petits épargnants, comme les financiers aiment bien à le présenter ? évidement non !!! C’est par soucis des gros épargnants qu’ils sont !!!
 
Et quand vous parlez d’inflation, vous pensez à quoi au juste ? la hausse des prix des biens de consommation ? ou la hausse des prix des produits financiers (dont fait partie l’immobilier) ? En réalité l’inflation que l’on combat réellement, c’est la première c’est-à-dire celle qui provient essentiellement des hausses de salaires. Par ce que si réellement l’intention était de préserver le pouvoir d’achat des travailleurs, cela fait longtemps que l’on aurait remarqué que l’immobilier, vu le poids qu’il occupe dans le budget des ménages, devrait être comptabilisé dans l’inflation. Ce n’est qu’une question de définition. Et si vous changez un tant soit peu votre point de vue (par ouverture d’esprit, par exemple ??), vous vous apercevrez qu’en utilisant des indicateurs différents, nous avons depuis des années une très forte inflation (d’origine spéculative) qui lamine le pouvoir d’achat de ceux qui sont rémunérés par le travail.
 
Les indicateurs économiques (tels que l’inflation, le PIB) ne rendent compte que de ce pour quoi ils ont été conçus. Il ne faut pas raisonner basiquement sans tenir compte de la définition des ces indicateurs, de ce qu’ils mesurent concrètement et de l’intention de ceux qui les ont mis au point.
 
On pousse des cris d’orfraie à l’idée que l’état puisse se ré-accaparer le pouvoir monétaire, au prétexte que son irresponsabilité engendrerait nécessairement de l’inflation par la planche à billet. En réalité ce qui dérange c’est que si l’état récupère le pouvoir monétaire, il sera certainement davantage utilisé pour soutenir la croissance de l’économie réelle que la rentabilité des bulles spéculatives. Cela aura tendance à renverser les rapports de force entre le monde du capitalisme financier et le monde du travail. Cela se traduira donc mécaniquement par une répartition différente des fruits de la croissance, vraissemblablement une baisse du chômage engendrant une hausse des salaires, et donc une inflation sur les prix à la consommation. OUI. Et alors ? Et il en serait ainsi jusqu’à ce que l’équilibre de répartition des richesses soit à un niveau acceptable, un niveau auquel on aurait dû se stabiliser il y a longtemps. Où est le problème ?
 
Alors osez un peu imaginer autre chose que ce que qui ne marche manifestement pas, osez vous intéresser à l’économie distributive de Jacques Duboin, osez découvrir les ouvrages de vulgarisation de notre système actuel par Louis Even, exposant la problématique de « la pauvreté en face de l’abondance », osez considérer les travaux de Maurice Allais, économiste libéral acharné, qui était tout sauf un homme de gauche, et qui considère le système bancaire actuel comme une bande de faux monnayeurs.
 

 

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