« Par contre, je m’élève contre les charlatans faisant croire que l’inflation est indolore et n’a que des effets positifs. »
L’inflation est effectivement un problème dans notre système
actuel, puisqu’elle traduit un dysfonctionnement de notre politique
monétariste, qui vise à piloter l’économie à travers la stabilité
monétaire. C’est précisément parce que notre système tend
à s’opposer à l’inflation qu’il insuffle par l’endettement (avec
intérêt) une dynamique déflationniste. Ainsi, le système monétaire
impose les bases d’une récession permanente, et il ne tient qu’au
pouvoir politique de créer ensuite malgré tout les conditions
permettant au système de fonctionner : laisser courir les dettes des
états pour doper la consommation et déréguler la finance de manière à ce
que les bulles spéculatives créent de la croissance virtuelle. Ce
système est très facile à piloter par les rentiers
de la finance, puisque son fonctionnement naturel a une dynamique de
raréfaction, et donc de valorisation de la monnaie, grâce à sa
rétroaction déflationniste entretenue par les dettes.
Pourquoi le dogme dominant ne jure que par la stabilité monétaire ?
Est-ce par soucis des petits épargnants, comme les financiers aiment
bien à le présenter ? évidement non !!! C’est par soucis des gros
épargnants qu’ils sont !!!
Et quand vous parlez d’inflation, vous pensez à quoi au juste ? la
hausse des prix des biens de consommation ? ou la hausse des prix des
produits financiers (dont fait partie l’immobilier) ? En réalité
l’inflation que l’on combat réellement, c’est la première
c’est-à-dire celle qui provient essentiellement des hausses de salaires.
Par ce que si réellement l’intention était de préserver le pouvoir
d’achat des travailleurs, cela fait longtemps que l’on aurait remarqué
que l’immobilier, vu le poids qu’il occupe dans
le budget des ménages, devrait être comptabilisé dans l’inflation. Ce
n’est qu’une question de définition. Et si vous changez un tant soit peu
votre point de vue (par ouverture d’esprit, par exemple ??), vous vous
apercevrez qu’en utilisant des indicateurs
différents, nous avons depuis des années une très forte inflation
(d’origine spéculative) qui lamine le pouvoir d’achat de ceux qui sont
rémunérés par le travail.
Les indicateurs économiques (tels que l’inflation, le PIB) ne
rendent compte que de ce pour quoi ils ont été conçus. Il ne faut pas
raisonner basiquement sans tenir compte de la définition des ces
indicateurs, de ce qu’ils mesurent concrètement et de
l’intention de ceux qui les ont mis au point.
On pousse des cris d’orfraie à l’idée que l’état puisse se
ré-accaparer le pouvoir monétaire, au prétexte que son irresponsabilité
engendrerait nécessairement de l’inflation par la planche à billet. En
réalité ce qui dérange c’est que si l’état récupère
le pouvoir monétaire, il sera certainement davantage utilisé pour
soutenir la croissance de l’économie réelle que la rentabilité des
bulles spéculatives. Cela aura tendance à renverser les rapports de
force entre le monde du capitalisme financier et le monde
du travail. Cela se traduira donc mécaniquement par une répartition
différente des fruits de la croissance, vraissemblablement une baisse du
chômage engendrant une hausse des salaires, et donc une inflation sur
les prix à la consommation. OUI. Et alors ? Et
il en serait ainsi jusqu’à ce que l’équilibre de répartition des richesses
soit à un niveau acceptable, un niveau auquel on aurait dû se
stabiliser il y a longtemps. Où est le problème ?
Alors osez un peu imaginer autre chose que ce que qui ne marche
manifestement pas, osez vous intéresser à l’économie distributive de
Jacques Duboin, osez découvrir les ouvrages de vulgarisation de notre
système actuel par Louis Even, exposant la problématique
de « la pauvreté en face de l’abondance », osez considérer les travaux
de Maurice Allais, économiste libéral acharné, qui était tout sauf un
homme de gauche, et qui considère le système bancaire actuel comme une
bande de faux monnayeurs.