Je ferais une analyse différente du possible déclin de l’islamisme.
D’une part , si l’on exclue l’Iran chiite, c’est parce qu’il n’a jamais réussi à être une force politique suffisamment puissante, par sa propre faute et par le combat que lui ont mené les gouvernements arabes, qu’il a connu une certaine et lente désaffection ces dernières années.
Dans le même temps, et à contrario, on peut considérer qu’il restait entretenu comme une réaction possible aux différentes dictatures en place. Et que donc par le seul fait d’exister ces régimes confortaient son influence.
Ces dictatures tombant, il est probable (ou tout au moins souhaitable), qu’une partie importante des populations libérées préfére envisager une société plus démocratique comme avenir politique.
L’influence des sociétés occidentales est de plus en plus manifeste sur la jeunesse arabe. Le phénomène récent des révolutions méditerranéennes ressemble d’ailleurs à la chute des pouvoirs des pays du bloc communiste dont les populations voyaient elles aussi de plus en plus clairement les différences de niveau de vie et de liberté avec l’Ouest.
Cependant il faut se garder d’écrire trop vite l’histoire et les suites révolutionnaires peuvent réserver encore bien des surprises.
Quant à voir le 11 Septembre comme une manoeuvre pour valider les théories de Huntington, c’est simplement ridicule et c’est tout à fait opposé à l’analyse qu’en fait Gilles Kepel. Que ces évènements aient été ensuite récupérés pour entre autres valider les thèses d’Hutington qui s’en trouvaient confortées, c’est assez évident.
Vous tentez donc de récupérer les analyses de Kepel pour servir un tout autre discours que le sien : vos propres allucinations paranoïaques. Vous récupérez donc chez lui ce qui vous arrange, tronçonnant sa réflexion globale,
et lui prêtant des conclusions opposées à ses dires.
Kadhafi aujourd’hui encore voit Ben Laden partout et cherche à effrayer l’occident en se posant comme ultime défenseur contre les islamistes. Dans son cas la comédie ne prend plus.