Sale temps pour Samuel Huntington
Ce qui se passe en ce moment au Maghreb et en Arabie était prévisible, et comme j'ai déjà pu le dire ici dans un article mis en ligne le 30 décembre dernier, un homme avait clairement expliqué le phénomène : Gilles Kepel, aperçu récemment sur plusieurs plateaux de télévision, en qualité d'expert de la région, et auteur d'un livre formidable à lire (ou à relire) toutes affaires cessantes. Dans son "Djihad" sorti en 2000 (*) en effet, le sous titre était tout simplement prophétique : il s'intitulait en effet "Expansion et déclin de l'Islamisme". Selon Kepel, en effet, l'islamisme pur et dur était moribond avant l'an 2000. Toutes les tentatives extrémistes sectaires avaient échoué. Et puis arriva le 11 septembre 2001, un événement qui relança comme jamais l'extrémisme islamiste dans le monde. Comme si l'auteur d'une thèse abracadabrantesque sur un soi-disant "choc des civilisations" voyait ses prophéties d'illuminé se produire grâce à ce phénomène déclencheur. Comme si l'extrémisme islamiste qui se mourrait, bel et bien, avait reçu une énorme bouffée d'oxygène appelée attentats du 11 septembre. Maintenant, déjà, vous comprenez que tous les neocons de la terre sont atterrés par ce qui se passe : pensez-donc, des gens, dans des pays arabes se révoltent en criant à la démocratie, alors que selon Huntington ils auraient dû tous se réclamer... de Mahomet.
Si le sujet n'était pas aussi grave, on pourrait en rire, de l'attitude actuelle de ses neocons. J'ai ainsi pu lire ailleurs que, je cite, que c'était "l'ordre mondial qui vacillait" : de quel ordre parlait-on, sinon celui du New World Order préconisé, justement, par Huntington et ses affidés. Ces gens-là, enfermés dans leurs thèses Huntingtoniennes islamophobes, ne peuvent en aucun cas imaginer que dans ces pays-là la démocratie puisse être une aspiration légitime. Au bord d'un racisme latent évident, ils imaginaient encore les populations islamisées comme n'étant capables que de soumission, enfermées dans un schéma éculé d'islam uniquement conquérant et guerrier. Car selon la thèse d'Huntington, les trois grands blocs de "civilisation" sont bien évidemment destinés à se combattre un jour où l'autre : chez lui, l'islam ne peut qu'être conquérant. Huntington résonne comme le scénariste des films de Western de John Wayne. A la fin, au moins deux civilisations doivent se retrouver au fond du défilé... C'est une thèse aberrante, établie sur des valeurs avant tout morales, qui établi la supériorité d'une civilisation sur un autre, en l'occurence la civilisation occidentale, forcée de rejouer les croisades, selon lui, car ces civilisations ne peuvent faire autre chose que s'opposer. "Il pose, comme acte de nouvelle vision politique du monde, que ces trois grandes civilisations prétendent à la modernité, et qu'elles sont inconciliables, impossibles à mélanger. Il prédit que les chocs auront désormais lieu entre ces civilisations, et non plus entre Etats, ou entre capitalisme et communisme. Les identités culturelles, plus importantes que les seuls intérêts économiques, deviennent source d'affrontements collectifs violents. Mais la globalité même de cet affrontement fait qu'il peut prendre des configurations locales très variées, très mouvantes. Le conflit israélo-palestinien, par exemple, peut être pensé, mené et développé comme un conflit entre civilisation occidentale judéo-chrétienne, et civilisation islamique". Confondre occupation de terres volées, comme c'est le cas en ce moment à Jerusalem Est avec un problème de civilisation est grave, mais cela n'a jamais arrêté nôtre neocon, toujours prêt à défendre un israël... conquérant !
On comprend le but du jeu décrit par les neocons : pour que l'Amérique survive économiquement, il lui faut un adversaire. L'économie de guerre américaine, qu'a dénoncé avec vigueur Eisenhower avant de remettre les clés de la Maison Blanche à Kennedy, a besoin d'écouler des stocks d'armement, et de vendre des armes à des bélligérants. Depuis 1945, l'affrontement avec l'URSS l'avait nourri, abondamment. A l'effondrement du bloc soviétique, patatras, il lui faut trouver un nouvel adversaire, qu'Huntington lui amène sur un plateau : ce seront les pays islamisés, chez qui, dans les années 80, comme le décrit Kepel, un terrorisme violent est en train de naître, et qu'il faut endiguer. Un terrorisme que les américains nourriront eux-mêmes au départ, étant devenus les alliés des talibans en afghanistan, contre les soviétiques. L'histoire incroyable des lance-missiles offerts puis rachetés ensuite est symptomatique de l'attitude américaine sur place. Mais de 1990 à 2000, le terrorisme ultra-violent ne fait déjà plus recette. En Algérie, le pouvoir a repris la main après un véritable bain de sang, et le pays est fatigué par ses plus de 15 ans de conflit. Les populations ont été autant choquées par les exactions des pouvoirs en place que par la violence des islamistes, et réclame tout simplement la paix. L'heure des islamistes illuminés poseurs de bombes et criant au djihad est déjà passé. Les jeunes maghrébins souhaitent un autre avenir que de se faire réduire en bouillie avec une ceinture d'explosifs. Comme avenir, la mort n'a jamais séduit les gens raisonnables. Il ont vu la mort de près pendant des années, et ils veulent vivre, nous dit Kepel. Arrivé à l'an 2000, tout le monde souhaite la paix. L'espoir est immense. Mais hélas, un événement extraordinaire va relancer la machine à tuer. Un événement, et un individu, porté en avant par toute une propagande.
Et voilà qu'apparaît comme par magie un individu que l'on rend responsable d'attentats de dimensions phénoménales, alors qu'il était bien incapable d'en être le maître d'œuvre. Ben Laden, il s'appelle. Avant son avénement, dans la théorie du "containment" les Etats-Unis, pendant les années pendant lesquelles le terrorisme s'est assagi, ont soutenu les dictatures, par crainte de le voir ressurgir, ces terroristes, et tout en gardant aussi espoir de s'en servir à nouveau à jour si le besoin s'en faisait sentir : le sentiment a toujours été ambigu. Huntington arrive à point, avec ces thèses foireuses. Et si cela ne suffit pas encore, et bien les USA... interviendront, au nom de la "Liberté", en baptisant par exemple les chefs de guerre afghans qui les combattent aujourd'hui "combattants de la Liberté", comme le rapellait l'ineffable Bolton, le Christian Estrosi américain (ils doivent avoir le même QI). "La troisième pierre sera posée par Anthony Lacke le 21 septembre 1993, avec la substitution du nouveau paradigme de l'"enlargement" (élargissement) à celui du « containment » (contention). Il ne s'agit plus de contenir l'URSS, mais de développer désormais un processus offensif par expansion du "monde libre". Huntington voit ses idées renforcées par Lacke, il ne manque plus que le sempiternel coup du Golfe du Tonkin pour aboutir à une invasion extérieure, sous un prétexte. Ce sera le rôle de ces attentats, annoncés dès 1997 sous le nom de "New Pearl Harbor", et rédigé par l'équipe du Project for the New American Century, à savoir une poignée de neocons connus. Ses recommandations "Rebâtir de nouvelles défenses pour les USA" !**) seront édités le 3 juin 1997. Elles souhaitent que les américains se "réveillent", pour mettre en œuvre les théories de Lacke, à savoir d'exporter la démocratie américaine, prétexte, on le sait, à capter les marchés économiques et à faire marcher la machine industrielle, entièrement tournée vers la satisfaction des besoins militaires. La belle idée ! Derrière les beaux discours, il n'y a qu'une seule idée en tête : les approvisionnements mondiaux en pétrole.
Entretemps, qu'auront fait les Etats-Unis ? Ils n'auront pensé qu'à eux, bien sûr, et à l'assurance d'avoir leurs livraisons de pétrole régulière. Se présenter à l'extérieur comme le pays de la liberté d'expression et à l'extérieur apporter son soutien aux pires dictatures, à les aider en leur fournissant des escadrons de la mort formés par la CIA, voilà tout le paradoxe américain. La formule a été rodée pendant plusieurs décennies par un spécialiste : John Negroponte, l'une des âmes damnées de la politique extérieure US. Quitte obligatoirement à se compromettre avec les pires des pouvoirs, pire à contracter des alliances contre nature avec des états despotiques qui ont bien perçu dans les mouvements terroristes violents un sectarisme qui met en danger leurs fondements : une secte étant une religion qui n'a pas encore réussi, un état reposant sur la religion ne peut y voir qu'un adversaire.
Aujourd'hui, c'est Thomas Friedman, prix Pulitzer, qui résume de façon lumineuse la période, en associant les Etats-Unis à d'autres pays ayant eux aussi fermé les yeux sur les exactions d'un Khadafi ou des leaders des Emirats et leur comportement inadmissible. "Au cours des 50 dernières années", dit-il " l'Amérique (et l'Europe et l'Asie) ont considéré le Moyen-Orient comme s'il s'agissait seulement d'une série de grandes stations-services ; la station saoudienne, la station iranienne, la station koweitienne, la station libyenne, la station irakienne… Notre message dans la région a toujours été le même : “Les mecs, voilà le marché. Gardez vos pompes ouvertes, des prix du pétrole bas, n'embêtez pas trop Israël et pour le reste, vous pouvez bien faire tout ce qui vous plaira. Vous pouvez priver votre peuple de tous les droits de l'homme que vous voulez. Vous pouvez être corrompus autant que vous le voulez. Vous pouvez prêcher dans vos mosquées toutes les intolérances que vous voulez. Vous pouvez publier dans vos journaux toutes les théories du complot que vous voulez. Vous pouvez garder vos femmes analphabètes. Vous pouvez créer des économies entièrement dépendantes d'un Etat providence et sans la moindre capacité à innover autant que vous le voulez. Juste gardez vos pompes ouvertes…” » On ne peut être plus clair : cela a bien été cinquante années d'aveuglément... accepté sans broncher. Et c'est bien ce que j'avais expliqué ici.
Les USA, mais aussi la France, et le soutien apporté à celui qui aujourd'hui à décidé la guerre civile plutôt que l'exil. Un illuminé notoire, un cas pathologique connu que n'a pas dû améliorer la chute des blocs de béton de sa résidence lors d'un raid de huit F-111... des Etats-Unis, en réponse à la mort de soldats US dans une discothèque en Allemagne, qui souhaitaient à une époque se débarrasser de lui avant de se raviser et de le garder comme soi-disant rempart contre les islamistes. En juillet 2008, l'administration Obama réglera fort discrètement avec le dictateur Libyen le règlement de... compensations financières pour les dégâts causés aux troupes américaines : Khadafi leur réglera 1,5 milliard de dollars pour se refaire une virginité. Les américains réclamant toujours le corps d'un des deux pilotes abattus, le premier ayant été remis le 25 décembre 1988, via l'intercession de Jean-Paul II. Khadafi, passé maître dans les effets de surprise, avec ses décisions incohérentes et ses lubies de monomaniaque excentrique (il suffit de regarder sa garde-robe ou ses habits d'opérette pour s'en faire une idée). La récente apparition du colonel qui dirige depuis plus de 40 ans son pays avec une poigne de fer en a dit long sur son état mental : l'homme est fou, fou à lier, et ce, depuis longtemps. Mais on n'a lu nulle part qu'il l'était : la presse aurait-elle rempli son rôle en n'employant jamais le terme ?
Pour vendre des centrales nucléaires ou armes, en l'occurrence des Rafale, on est prêt à tout. A accepter que le malade mental vienne établir sa tente en plein Paris, ou à dépêcher des personnes pour aller sur les plateaux télévisés raconter que c'est un homme normal, qui a certes fait quelques bêtises, telle la catastrophe de Lockerbie, qui n'a tué que 270 personnes, au final, ce qui semble peu de choses face à ses faramineux contrats qui miroitent au fond du désert Libyen. Les familles des malheureux occupants du 747 ou du village sur lequel il s'était écrasé apprécient. « Kadhafi était un terroriste, il ne l’est plus (…) Dans sa vie, on fait tous des erreurs, et dans sa vie, on a tous le droit au rachat. » (…) « Mais qui peut se prétendre parangon de vertu et de démocratie ?... Je ne suis pas un avocat, il ne faut pas laisser court aux clichés. » Kadhafi - a « fait son autocritique » affirmera celui qui était alors ambassadeur de France en Irak. Un ambassadeur fort proche du cercle présidentiel, car tenant les mêmes propos que le Président lui-même à propos du dictateur. "La France reçoit un chef d’Etat qui a choisi de renoncer définitivement au terrorisme. La France reçoit un chef d’Etat qui a choisi d’indemniser les victimes. Je recevrai, d’ailleurs, les associations de victimes. Et j’ai, d’ores et déjà, eu l’occasion de dire au président Kadhafi qu’il faudrait régler ce que la partie libyenne s’est engagée à faire, les derniers éléments du litige qui restent en cours de discussion" affirmait le 10 décembre 2007 Nicolas Sarkozy, ajoutant "J’ajoute que ma conviction, la plus profonde, est que la France doit parler avec tous ceux qui veulent trouver le chemin de la respectabilité et de la réintégration dans la communauté internationale. Il faut encourager ceux qui tournent le dos au terrorisme. Il faut encourager ceux qui tournent le dos à la possession de l’arme nucléaire". Vendre des centrales nucléaires en espérant qu'elles ne serviront pas à fabriquer du plutonium pour tête nucléaire... c'est pourtant ce que reproche à l'Iran... ce même Sarkozy.
Mais Tripoli valait bien une messe (annoncée en fanfare à "10 milliards d'euros"), il y a un peu plus de 3 ans maintenant. Total est très implanté en Libye. A 800 km de la capitale, en 2007, la firme française découvrait un sixième gisement de pétrole. A ce moment là, la Libye, titre le Figaro, "se rêve en émirat méditerranéen". Façon Dubaï. sans doute... un pays. note le journal, qui rêvait de prospérité : "le recentrage sur la prospérité individuelle et l'étiolement du mythe révolutionnaire font apparaître la réalité du pouvoir en Libye : une direction aux mains de quelques hommes, la famille du colonel Kadhafi. une poignée de compagnons historiques, les Comités révolutionnaires, que l'on dit en perte de vitesse, et les dirigeants des services de sécurité". Kadhafi doit jouer entre eux, ainsi qu'avec les chefs de tribu, pour produire un consensus" écrivait le journal, annonçant pourquoi sa chute serait si rapide. Wikileaks révélera cette petite équipe autour d'un dictateur paranoïaque entouré d'incompétents ou de fils aussi atteints que lui.
Avant de proposer les Rafale, la France avait proposé à Khadafi de remettre à neuf ses vieux Mirages F1, achetés à la fin des années 70. "Alors qu'était récemment évoquée la possibilité de ventes par Dassault d'avions rafales à la Libye, le gouvernement libyen vient de signer avec le groupe français Sofema un contrat pour la "remise en vol" de 12 Mirage F1 de l'armée de l'air libyenne Sofema assurera la coordination des interventions des industriels Dassault Snecma (groupe Safran) et Thales", indiquait la presse le 7 décembre 2006. Une opération suivie de près par "La Délégation générale pour l'armement (DGA) du ministère français de la Défense avait confirmé en octobre l'existence de discussions avec la Libye en vue de moderniser les armements libyens, dans le cadre de la coopération de défense renouée entre les deux pays en 2005." A l'époque, le ministre des armées s'appelait... Michèle Alliot Marie, qui a donc supervisé la livraison. Oui, la même, que Cécile Duflot n'avait peut-être pas imaginée... Le but de la manœuvre : L'accord "visait surtout à permettre à la Libye de retrouver la capacité opérationnelle qu'elle avait avant l'embargo international sur les armes" entre 1986 et 2004, en particulier par la modernisation de 38 Mirage F1 achetés par la Libye entre 1978 et 1980, indiquait alors une source proche du dossier." Une modernisation terminée donc récemment : "Le contrat français de remise en état de 12 Mirage F1 de l'armée libyenne, représentera environ une centaine de millions d'euros de travaux sur une période d'intervention de 30 mois". Avant hier, deux de ces engins se posaient à Malte, leurs pilotes ayant refusé de massacrer le peuple Libyen. Bien visibles sous les ailes, deux pods extérieurs pleins. Des Thomson (ex-Matra) F4, des paniers à roquettes de 68 mm. Français, eux aussi. Michèle Alliot Marie, si prompte à offrir du matériel anti-émeutes en Tunisie, ne se doutait pas, on l'espère pour elle, qu'un jour le colonel fou tirerait sur son propre peuple avec ce genre d'engin. Du moins, on l'espère pour elle : donnée partante, son cas ne peut que s'aggraver...
Car en 2000, les pays cités pouvaient espérer mieux, s'ils n'étaient pas sous le joug de la dictature, nous disait Kepel. "La conclusion que Gilles Kepel tire de son analyse minutieuse de l'évolution des événements et des doctrines, dans l'ensemble du monde musulman, de l'Indonésie à la Mauritanie, en passant par le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran, les Pays du Golfe, l'Egypte, l'Algérie et le Maroc, est relativement optimiste : il perçoit dans les remises en cause actuelles l'ébauche d'un mouvement cohérent vers une " démocratie musulmane " où les aspirations que traduisait l'islamisme pourront être satisfaites par des évolutions civiques et des réformes sociales, à condition bien sûr que les élites actuelles en comprennent l'urgence…" Tout cela, c'était avant le 11 septembre. Aujourd'hui, à la lueur des événements récents on sait donc encore davantage à quoi il a bien pu servir. A entretenir un mythe, à focaliser sur un individu certainement mort depuis, en espérant provoquer un réflexe pavlovien chez les pays où des groupuscules sévissaient encore. Celui d'une demande d'aide militaire, sinon d'une intervention armée. L'idée étant de vendre des armes avant tout. La théorie d'Huntington est donc morte, devant nos yeux, mais ses ravages vont continuer encore longtemps, entretenus par les extrémistes de droite qui relèvent la tête en Europe ; aidés par une conjoncture économique qui est leur terreau préféré.
Voilà quelle était sa conclusion, à Kepel, et elle était hautement prémonitoire : "En ce tournant de siècle et de millénaire, il leur revient d’intégrer les groupes sociaux qui avaient été tenus à l’écart depuis les indépendances, et de favoriser l’enfantement d’une sorte de démocratie musulmane, sachant mêler de manière inédite culture, religion, et modernité politique comme économique. Ce scénario suppose que les élites rajeunies qui accèdent au pouvoir, du Maroc de Mohammed VI à la Jordanie d’Abdallah II, de l’entourage technocratique et militaire du président algérien Bouteflika à celui du président indonésien " Gusdur " Wahid, soient capables de se projeter dans l’avenir, et de " partager le gâteau " aujourd’hui pour le faire croître demain. Si ces élites se contentent de tirer un profit immédiat et égoïste de la décrue de l’islamisme, sans s’engager dans la réforme, le monde musulman sera confronté, à court terme, à de nouvelles explosions, que leur langage soit islamiste, ethnique, racial, confessionnel ou populiste." Nous y sommes, et Huntington s'est bel et bien trompé sur toute la ligne.
(*) et aujourd'hui disponible en Folio.
(**) dont voici la liste de signataires :
Roger Barnett
U.S. Naval War College
Alvin Bernstein
National Defense University
Stephen Cambone
National Defense University
Eliot Cohen
Nitze School of Advanced International Studies, Johns Hopkins University
Devon Gaffney Cross
Donors' Forum for International Affairs
Thomas Donnelly
Project for the New American Century
David Epstein
Office of Secretary of Defense, Net Assessment
David Fautua
Lt. Col., U.S. Army
Dan Goure
Center for Strategic and International Studies
Donald Kagan
Yale University
Fred Kagan
U. S. Military Academy at West Point
Robert Kagan
Carnegie Endowment for International Peace
Robert Killebrew
Col., USA (Ret.)
William Kristol
The Weekly Standard
Senate Foreign Relations Committee
James Lasswell
GAMA Corporation
I. Lewis Libby
Dechert Price & Rhoads
Robert Martinage
Center for Strategic and Budgetary Assessment
Phil Meilinger
U.S. Naval War College
Mackubin Owens
U.S. Naval War College
Steve Rosen
Harvard University
Gary Schmitt
Project for the New American Century
Abram Shulsky
The RAND Corporation
Michael Vickers
Center for Strategic and Budgetary Assessment
Barry Watts
Northrop Grumman Corporation
Paul Wolfowitz
Nitze School of Advanced International Studies, Johns Hopkins University
Dov Zakheim
System Planning Corporation
Mark Lagon
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