@ Rage : il n’y a pas un marché immobilier mais de nombreux micro-marchés. Si certaines corrélations peuvent être établies entre eux, les acteurs de chaque segment sont souvent spécifiques.
Vous ne semblez pas saisir le mécanisme élémentaire de l’échange, fut-il celui d’un logement. Il n’existe pas un « lobby de propriétaires » qui ferait monter artificiellement les prix de l’immobilier (le même qui, en 1996, les avait fait s’effondrer je suppose ?) : d’ailleurs, vu comment le droit du propriétaire est défendu en France, le contraire semble plus probable. Il se trouve que quand vous mettez en location un appartement bien situé, vous êtes sollicité par un grand nombre de locataires potentiels. C’est cette demande importante qui incite les loueurs à augmenter leurs loyers à chaque remise en location de leur bien. Le même mécanisme joue pour les ventes lorsqu’un nombre important d’acquéreurs lutte pour acquérir les appartements ou maisons d’un même quartier. La plupart négocient... jusqu’au moment où un motivé paye le prix affiché un peu supérieur à la moyenne antérieure parce qu’il veut vraiment CET appartement et pas un autre. A moins que l’appartement reste invendu...ou baisse significativement son prix. Le vrai prix n’est pas celui qu’on a en tête mais celui sur lequel les parties se mettent d’accord parce qu’elles sont toutes deux satisfaites compte tenu de leur environnement et de leurs contraintes respectives.
Vous remarquerez que certaines zones disposent de logements dont personne ne veut. Pas chers, libres, mais personne n’en veut. Comme quoi il semblerait que le lieu fasse bien une grande différence au point de constituer l’essentiel du prix. Selon les préférences de chacun, les critères de sélection dans le choix du quartier, puis du logement, dépendent de nombreux facteurs : desserte des transports en commun, qualité des écoles du coin, commerces, qualité de vie, emplois à proximité...
Maintenant, le cloisonnement des différents segments du marché immobilier a un effet dévastateur : il amplifie les tensions d’un micro-marché pris isolément : chaque année, 10 % des ménages changent de logement, soit environ 2.5 millions de ménages. Où cherchent-ils à abiter ? L’accession à la propriété reste faible, avec un taux de rotation assez bas. Le parc HLM est encore moins fluide et accessible. Reste le marché locatif libre, seul à pouvoir accueillir ceux qui cherchent un logement. Il ne représente qu’un quart du parc immobilier en France : vous imaginez les tensions que ce déséquilibre peut engendrer, surtout quand les difficultés qui pèsent sur les quartiers moins bons que les autres (mal desservis pr les transports en commun, insécurité, école mal réputée...) incitent tout le monde à aller vers les mêmes zones, celles qui ont été bien gérées, qui ont de bonnes écoles et une qualité de vie importante. Toutes les tensions se retrouvent là et se répercutent progressivement par cercles périphériques. L’Etat fait déjà tout pour contrôler ces mécanismes de bon sens, qui ne sont que les conséquences d’une mauvaise politique de l’école, des transports en commun, de la fiscalité,... Hélas, ces intervenrtions de l’Etat ne font qu’aggraver ces tensions : effets de seuil, instabilité des rendements, mini pénuries qui augmentent les prix mécaniquement...
Le sujet est lourd, il est complexe, mais il ne peut avoir lieu si on nie les mécanismes qui lient vendeurs et acheteurs, propriétaires et locataires.
Aurel
NB : être libéral a un sens bien précis. Etre libéral, c’est croire que la société civile est bien plus apte à organiser la vie sociale dans tous ses mécanismes en respectant la diversité de ses composantes qu’un Etat qui bureaucratise tout ce qu’il touche et qui ne fonctionne que par la coercition et une vision unique pour tous.
10/01 19:48 - le morange
d’accord intéressant. J’ai quand même envie d’ajouter que cambrioler la (...)
08/01 19:34 - Le bateleur
Vous écrivez « Le sujet est lourd, il est complexe, mais il ne peut avoir lieu si on nie les (...)
08/01 19:25 - Le bateleur
C’est précisément la question qui est mauvaise et la réponse que vous proposez est (...)
07/01 12:36 - Christophe
07/01 11:48 - le morange
07/01 11:44 - Christophe
Par exemple, les biens du domaine public des collectivités territoriales n’appartiennent (...)
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