du radotage impérial en son Latran an 2007 décembre
Sachez que nous avons au moins une chose en commun : c’est la vocation.
On n’est pas prêtre à moitié, on l’est dans toutes les dimensions de sa
vie. Croyez bien qu’on
n’est pas non plus Président de la République à
moitié. Je comprends que vous vous soyez sentis appelés par une force
irrépressible qui venait de l’intérieur,
parce que moi-même je ne me suis jamais assis
pour me demander si j’allais faire ce que j’ai fait, je l’ai fait. Je
comprends les sacrifices que vous faites pour répondre
à votre vocation parce que moi-même je sais ceux
que j’ai faits pour réaliser la mienne.
Ce que je veux vous dire ce soir, en tant que
Président de la République, c’est l’importance que j’attache à ce que
vous faites et permettez moi de le dire à
ce que vous êtes. Votre contribution à l’action
caritative, à la défense des droits de l’Homme et de la dignité humaine,
au dialogue inter- religieux,
à la formation des intelligences et des cœurs, à
la réflexion éthique et philosophique est majeure. Elle est enracinée
dans la profondeur de la société
française, dans une diversité souvent
insoupçonnée, tout comme elle se déploie à travers le monde. Je veux
saluer notamment nos congrégations, les Pères du
Saint-Esprit, les Pères Blancs et les Sœurs
Blanches, les fils et filles de la Charité, les franciscains
missionnaires, les jésuites, les dominicains, la Communauté de
Sant’Egidio, qui a une branche en France, toutes
ces communautés, qui, dans le monde entier, soutiennent, soignent,
forment, accompagnent, consolent leur prochain dans la
détresse morale et matérielle.
En donnant en France et dans le monde le
témoignage d’une vie donnée aux autres et comblée par l’expérience de
Dieu, vous créez de l’espérance et vous faites grandir des
sentiments nobles. C’est une chance pour notre
pays, et le Président que je suis le considère avec beaucoup
d’attention. Dans la transmission des valeurs et dans
l’apprentissage de la différence entre le Bien
et le Mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le
pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce
qu’il lui manquera toujours la radicalité du
sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par
l’espérance.
Je veux évoquer la mémoire des moines de
Tibhirine et de Monseigneur Pierre CLAVERIE, dont le sacrifice portera
un jour des fruits de paix, j’en suis convaincu. L’Europe a
trop tourné le dos à la Méditerranée alors même
qu’une partie de ses racines y plongent et que les pays riverains de
cette mer sont au croisement d’un grand nombre
d’enjeux du monde contemporain. J’ai voulu que
la France prenne l’initiative d’une Union de la Méditerranée. Sa
situation géographique tout comme son passé et sa culture
l’y conduisent naturellement. Dans cette partie
du monde où les religions et les traditions culturelles exacerbent
souvent les passions, où le choc des civilisations peut
rester à l’état de fantasme ou basculer dans la
réalité la plus tragique, nous devons conjuguer nos efforts pour
atteindre une coexistence paisible, respectueuse de
chacun sans renier nos convictions profondes,
dans une zone de paix et de prospérité. Cette perspective rencontre, me
semble-t-il, l’intérêt du Saint-Siège.
Mais ce que j’ai le plus à cœur de vous dire,
c’est que dans ce monde paradoxal, obsédé par le confort matériel tout
en étant de plus en plus en quête de sens et
d’identité, la France a besoin de catholiques
convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi
ils croient. La campagne électorale de 2007 a montré
que les Français avaient envie de politique pour
peu qu’on leur propose des idées, des projets, des ambitions. Ma
conviction, c’est qu’ils sont aussi en attente de
spiritualité, de valeurs et d’espérance.
Henri de LUBAC, ce grand ami de BENOÎT XVI,
écrivait : « La vie attire, comme la joie ». C’est pourquoi la France a
besoin de catholiques heureux qui témoignent de leur
espérance. Depuis toujours, la France rayonne à
travers le monde par la générosité et par l’intelligence. C’est pourquoi
elle a besoin de catholiques pleinement
chrétiens, et de chrétiens pleinement actifs. La
France a besoin de croire à nouveau qu’elle n’a pas à subir l’avenir,
parce qu’elle a à le construire.
C’est pourquoi elle a besoin du témoignage de
ceux qui, portés par une espérance qui les dépasse, se remettent en
route chaque matin pour construire un monde plus juste et
plus généreux.
J’ai offert ce matin au Saint-Père deux éditions
originales de BERNANOS. Je veux conclure avec lui : « L’avenir est
quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir,
on le fait. L’optimisme est une fausse espérance
à l’usage des lâches. L’espérance est une vertu, une détermination
héroïque de l’âme. La plus haute forme de
l’espérance, c’est le désespoir surmonté ».
Comme je comprends l’attachement du pape à ce grand écrivain qu’est
BERNANOS !
Partout où vous agirez, dans les banlieues, dans
les institutions, auprès des jeunes, dans le dialogue inter-religieux,
dans les universités, je vous soutiendrai. La France
a besoin de votre générosité, de votre courage,
de votre espérance. Je vous remercie.
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