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Commentaire de Walid Haïdar

sur Les religions sont-elles vouées à disparaître ? (1ère partie)


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Walid Haïdar 1er mars 2011 17:17
J’ai été élevé dans une famille à peu près athée, sans aucun rite ni croyance. Je suis moi-même athée au sens où je ne « crois » en rien : je fais simplement, comme disait je sais plus qui, un emprunt au bonheur futur sous forme d’espérance, et en ce sens je pourrais bien admettre que je crois en un monde meilleur possible, nécessaire.

Je ne comprendrai jamais comment on peut croire aux contes et légendes compilées dans tel ou tel manuel suranné.

La question de la religion est pour moi celle d’opérer la dissociation entre la religion et le lien. Au fond, quelle que soit la société, ce qui est universel, c’est le lien entre humains, et non sa forme. C’est dans les religion que la question du lien est confondue avec celle du surnaturel, entendu comme étant ce qui dépasse la nature ou la perception que l’on en a.

A titre personnel, je ne comprend pas qu’on puisse sérieusement se fonder sur des textes anciens, ponctuels dans l’océan de la production intellectuelle humaine, pour interpréter ce qui est sensé être pour nous fondamental, c’est pourquoi les religions, du moins celles qui se prétendent des vérités révélées, seront toujours des cadres arbitraires et néfastes dans notre quête de connaissance. Mais après tout, chacun est libre de ses références et de son rapport à elles, et du coup, là où je trouve l’intervention d’ffi à pleurer, c’est que justement la laïcité garanti ce choix, par une éducation nationale neutre d’un point de vue religieux.

Alors on en arrive à l’objection du lien-religion : « oui mais la France, c’est catholique (allez, chrétiens histoire d’éviter une nouvelle saint barth’), et vous éludez la question du lien. Comment vivre ensemble si on a pas la même religion ? » Et là c’est le drame, la xénophobie. Littéralement peur de l’étranger, que ce soit à cause de sa peau ou de ses croyances, de ses coutumes : ce qui est étranger fait peur à ceux qui pensent le lien en termes religieux ou traditionnels, quand ce n’est pas en termes olfactifs pour les plus sincères (je provoque). La religion porte en elle la peur de l’étranger car elle est arc-boutée, refermée sur des notions arbitraires et relativement inertes (comme à mon avis tout ce qui est arbitraire tend à le devenir).

Or, le lien n’a pas forcément besoin de religion, ou d’homogénéité.
- d’une part, parce qu’on en a des exemples, que ce soit dans certains sports, certaines entreprises, dans certaines communautés athées ou ne partageant pas la même religion, dans des mouvements de résistance communistes etc. Bien plus que des croyances communes, ce sont des réalités communes qui forgent le lien dans ces exemples : le fait de vivre une réalité solidaire de celle des autres, où le cloisonnement, la compartimentation et la mise en concurrence n’est pas suffisante pour entamer la solidarité et la conscience de communauté de destin.
- d’autre part, parce que l’inconnu et le mystère, face auxquels il n’est certes pas désagréable d’être soudés dans la croyance, peuvent être conçus non plus comme des vides qu’il faut s’empresser de remplir avec des certitudes bigotes et arbitraires, mais aujourd’hui, avec le recul de nos expériences passées, avec la conscience de la diversité des croyances à travers le monde, avec ce que nous ont suggéré la multitude des philosophies, nous pourrions tout bêtement accepter l’inconnu et le mystère comme l’évidence même de notre condition d’être fini, et la recherche à ses frontières pourrait bien être l’ultime el dorado de l’humanité, mais aussi au bout du compte... ce qui nous rassemble !

Ce qui nous rassemble, nous, les humains, n’est-ce pas avant tout le fait de buter sur des mystères et de l’inconnu ? Et ce qui rassemblé la plupart des civilisations passées et présente n’est-il pas le fait de s’être fait berné par des clercs de tous horizons, que leur dieu se nomme christ, allah, bouddha ou dollar, il y a toujours eu des clercs pour proposer une pièces bidon sculptée grossièrement pour remplir un trou dans nos conceptions. Allez, remballez vos jouets les gars, on forgera notre spiritualité sur des choses bien plus subtiles que vos sornettes trébuchantes (sonnantes et...).

Pour ouvrir mon propos sur des sentiments moins radicaux et plus terre à terre, je vous avoue tout de suite qu’il y a une chose que j’envie particulièrement aux famille chrétiennes « qui se respectent » : la prière avant de manger. Je trouve que c’est un exemple de rituel qui fait défaut, et pourrait être d’un grand secours. Mais d’un autre côté, je suis absolument certain que certaines familles chrétiennes qui pratiquent ce rituel sont ignorantes de la façon dont ont été fabriquées les horreurs qui remplissent leurs assiettes, et élèvent leurs enfants n’importe comment, c’est pourquoi la prière ne règle rien en soit, mais je pense que c’est un très beau moment de communion autour d’un événement quotidien et qui devrait être sacré, car il renferme énormément de choses fondamentale : ce que l’on emprunte à la terre, le temps que l’on passe avec les gens qu’on aime : un repas de famille c’est vraiment le top, et ça mérite un peu de paillettes et quelques notre père bordel !

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