Je la voyais venir, celle-là, il fallait bien qu’il y en ait un.
Nooon, bien sûr, ces pays ne sont absolument pas pillés ! C’est la faute à leurs dirigeants corrompus ! Là où le bât blesse, c’est que c’est nous, les États riches et puissants, qui les avons mis en place. Ou bien, ce qui revient au même, largement contribué à maintenir ceux qui s’y sont mis tout seuls, mais qui étaient disposés à nous laisser nous servir allègrement. Non seulement cela, mais en plus, nous les avons arrosés de milliards, nous les avons formés et nous leur avons donné des canons, des tas de canons, et nous avons aussi formé leurs bidasses pour qu’ils puissent s’en servir suffisamment pour mater les éventuelles rébellions (afin de ne pas toujours avoir à envoyer les nôtres). Quelques noms, au hasard : Moubarak, Gbagbo, Pinochet, Mobutu, Fujimori, Batista... Par ailleurs, nous avons créé, au moyen des institutions financières internationales issues de la conférence de Bretton Woods, un système à l’échelle planétaire qui nous permette de piller le Tiers-Monde en parfaite légalité, mais aussi, de le maintenir dans une pauvreté obscène, afin qu’il ne nous soit pas trop difficile de le piller (logique d’augmentation des bénéfices par la réduction des coûts...).
Et après, on s’étonne d’avoir de l’émigration économique chez nous.
Quand on est né dans un quelconque pays de merde comme le Soudan ou le Libéria (au pif), l’émigration économique est non seulement un droit, mais un devoir.