Au fronton des monuments publics, on peut lire
depuis 200 ans « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Chaque mois, de nouvelles lois scélérates nous
sont « offertes », toujours sous de beaux prétextes de sécurité, HADOPI
( 1 & 2, et bientôt 3 ), LOPPSI ( 1& 2 ), DADVSI, et maintenant ce
décret validant la conservation de nos identifiants et mots de passe,
permettant l’identification de tout un chacun ; nul doute que j’oublie
nombre d’autres acronymes bien anonymes, et tous aussi pernicieux.
La CNIL bon enfant, tousse et valide. Le Conseil
Constitutionnel ergote. Et la France de se targuer d’être la patrie des droits
de l’homme, et de vouloir encore en remontrer, à ceux qui voudraient l’entendre,
à défaut de l’écouter.
Qui peut croire que toutes ces micro informations
collectées et archivées (nos petites habitudes anodines, nos utilisations
cartes bleues, nos zapping du net, les caméras pas cachées, le pistage des
téléphones portables, le croisement des différentes informations contenues par
les ordinateurs des administrations, etc ) servent seulement à lutter contre le
terrorisme, la pédophilie, le grand banditisme et autres « ismes »
tous autant condamnables ?
Chacun sait que les vrais malfaisants paient en
liquide, cryptent leurs mouvements informatiques, utilisent des téléphones
portables jetables et pré payés et s’efforcent d’être transparents, en utilisant
de faux noms, etc ! Il faut croire, décidément, qu’il n’y a encore pas assez de
sondages dans notre pays pour mieux nous cerner, puisque, in fine, c’est le
citoyen lambda qui est concerné.
De tous temps, le rêve des dictatures a toujours
été de formater les individus. Aucune dictature n’avait pu rentrer dans les
têtes pour savoir ce qui s’y passait vraiment ; aujourd’hui c’est le viol
quotidien de nos mémoires annexes qui est consciencieusement organisé. On
pourra sans doute attendre longtemps celui qui pourra nous faire croire que le
déploiement de tels moyens ne sert qu’à assurer la sécurité de « nos
libertés ».