Plus sérieuse est la question du secret professionnel, comme nous l’avons fait remarquer dans cet article :
Article d’Indépendance des Chercheurs :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/03/05/cnrs-freres-bogdanoff-medias-i.html
CNRS, frères Bogdanoff, médias... (I)
Le 5 mars, avec le titre « Mediator : "Je veux défendre les
patients" », La Dépêche publie une interview d’Irène Frachon évoquant
notamment les « conflits d’intérêts dans le monde des médicaments ».
La
veille, dans une note intitulée « Recommandations de bonne
pratique et conflits d’intérêts » et se référant entre autres à un article
du Figaro, le site Droit médical faisait grief à
l’industrie pharmaceutique de vouloir « influencer des groupes de
réflexion, voire même les créer en les finançant ». De son côté, Le
Point évoque un guide sur les conflits d’intérêts diffusé
par le MEDEF à l’adresse du patronat. S’agissant du secteur public, le rapport de la Commission
de réflexion pour la prévention des conflits d’intérêts dans la vie
publique a reconnu des carences sérieuses dans l’actuel dispositif
légal et réglementaire français, principalement en matière préventive.
Que penser, sur ce plan, du fonctionnement des institutions
scientifiques, qu’il s’agisse des universités, des établissements
publics à caractère scientifique et technologique (EPST)
français
comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS),
des instances
d’évaluation, des modes de publication des articles... ? Un avis de septembre 2005 du Comité d’Ethique du CNRS (COMETS),
intitulé
« Ethique et expertise scientifiques »,
souligne notamment la nécessité d’anticiper et prévenir les éventuels
conflits d’intérêts. Mais qu’en est-il dans la pratique ? La diffusion
publique récente, manifestement irrégulière, d’un rapport interne au
CNRS et à l’Université de Bourgogne sur les thèses d’Igor et Grichka
Bogdanoff nous apparaît de nature à soulever plusieurs questions
d’ordre déontologique. Y compris, en ce qui concerne l’apparence
d’impartialité et d’indépendance des auteurs inconnus d’une telle «
fuite ». Lesquels, à la place, auraient pu s’exprimer publiquement et
dans la clarté, par des appréciations motivées portant leurs signatures
et sans engager malgré elles les institutions propriétaires de droit du
rapport diffusé. Au même moment, une dépêche Le Monde - AFP
avec le titre « OGM : l’Agence de sécurité européenne à nouveau
accusée de conflit d’intérêts » fait état
d’un nouveau problème de conflit d’intérêts au sein du conseil
d’administration de cette Agence, responsable notamment des avis
scientifiques sur les organismes génétiquement modifiés.
[la suite, sur le lien
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/03/05/cnrs-freres-bogdanoff-medias-i.html
]
Dans le fil de commentaires :
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un internaute a rappelé l’article 26 du statut des fonctionnaires, Loi n°83-634 du 13 juillet
1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, dite loi Le Pors :
Les fonctionnaires sont tenus au secret professionnel dans le cadre des règles instituées dans le code pénal.
Les fonctionnaires doivent faire preuve de discrétion professionnelle
pour tous les faits, informations ou documents dont ils ont connaissance
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. En
dehors des cas expressément prévus par la réglementation en vigueur,
notamment en matière de liberté d’accès aux documents administratifs,
les fonctionnaires ne peuvent être déliés de cette obligation de
discrétion professionnelle que par décision expresse de l’autorité dont
ils dépendent.
(fin de l’article)
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/
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