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Commentaire de Krokodilo

sur Les niveaux en langues étrangères


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Krokodilo Krokodilo 6 janvier 2007 10:30

Esperantulo :

Je crois que tu vas être déçu : des résultats d’enquêtes sur le niveau en langues dans l’UE ne doivent pas être attendus avant au moins fin 2008 ! Mes recherches pour l’article n’étaient pas assez poussées, car j’ai raté un truc marrant : l’indicateur européen des langues, un outil d’évaluation :

Communication de la Commission du 1er août 2005

"Lors du Conseil européen de Barcelone en mars 2002, les chefs État ou de gouvernement ont demandé la mise au point d’un indicateur des compétences linguistiques. La Commission a entrepris cette tâche en concertation avec les représentants des États membres, à savoir le groupe d’experts sur les langues et le groupe d’experts sur les indicateurs et les critères de référence.(...) L’indicateur devra enregistrer les aptitudes de l’échantillon d’élèves aux six niveaux de l’échelle du Cadre européen commun de référence pour les langues"

http://europa.eu/scadplus/leg/fr/cha/c11083.htm

« D’ici deux ans, nous disposerons des premières données fiables sur la compétence linguistique des élèves au sortir de l’enseignement obligatoire. »

(entretien avec le nouveau commissaire au multilinguisme, à l’occasion de la journée des langues 2006)

http://europa.eu/languages/fr/document/90

"Pour cela, il faut « mettre en place, dans les meilleurs délais, un conseil consultatif (le « Conseil consultatif sur l’indicateur européen des compétences linguistiques ») »

http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/oj/2006/c_172/c_17220060725fr00010003 .pdf (journal officiel européen juillet 2006)

Quelques professeurs ne semblent pas non plus enthousiasmés par les principes et les méthodes de la Commission européenne, mais pour des raisons différentes. Ils semblent critiquer plutôt le principe même des tests, dont pourtant les universités et les entreprises disposent depuis longtemps, probablement imparfaits mais néanmoins pertinents. Comme c’est expliqué dans le jargon propre à chaque métier, il vaut mieux que je laisse la parole à un de ces mécontents :

« 3.2 La compétence de communication a été définie par ce même Conseil de l’Europe, dès la publication des Niveaux seuils des années 1970, comme intégrant une indispensable composante socioculturelle. À juste titre : on choque plus aisément ses interlocuteurs et on risque plus sûrement la rupture de la communication avec eux du fait d’une erreur de comportement culturel que du fait d’une erreur de comportement langagier (i.e. une « faute de langue »), et il est certain que le seuil minimal de compétence langagière implique un seuil minimal de compétence culturelle : même pour simplement « saluer », il faut savoir à qui, quand, où et comment le faire en disant « Salut », « Bonjour » ou « Bonjour Madame ». Devant la difficulté à évaluer la compétence socioculturelle, les auteurs du CECR de 2001 ont certes réduit plus ou moins subrepticement leurs ambitions à la compétence qu’ils ont nommée « sociolinguistique », mais celle-ci reste toujours une compétence, ce n’est toujours pas une connaissance (et surtout pas une connaissance linguistique !...). Ce n’est pas parce que ces tests de connaissances porteraient sur ce qu’il est coutume d’appeler des « compétences » (compréhension orale, compréhension écrite et expression écrite) qu’ils seraient pour autant valides en termes d’évaluation de ces compétences : les auteurs jouent sur les mots, sans le dire ou sans le savoir (j’hésite sur l’interprétation qui leur serait la plus favorable...). (...)

9. ... que le Conseil de l’Europe commence enfin à réfléchir à la contradiction structurelle entre sa volonté affichée de promouvoir la diversité culturelle de l’Europe par l’apprentissage des langues, et simultanément celle, très concrète et assumée dans ces « Conclusions », d’y harmoniser les pratiques d’enseignement-apprentissage des langues de manière bureaucratique »

Par Christian Puren, Université de Tallinn (Estonie), et de Saint-Étienne (France)

http://www.aplv-languesmodernes.org/article.php3?id_article=437

Résumons : 2001, création du CECRL, 2005 recommandation pour la création d’un outil d’évaluation, ainsi que d’un comité consultatif sur cet indicateur. Premiers résultats espérés « dans 2 ans » ! Les esprits simples comme nous penseraient qu’une fois créé le CECRL, quelques mois auraient suffi pour établir des tests écrits et oraux, ou déléguer à chaque langue la mise au point de ces tests, mais non.


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