DSK est un politicien dangereux. Du fait qu’il est un farouche partisan de l’ultra libéralisme, mais aussi des politiques menées par les USA et par Israêl .
Les USA ne l’ont pas choisi par hasard à la tête de FMI. En effet, DSK est un homme de confiance pour que le FMI applique la politique économique que désire Wall Street.
L’article de Jean-Claude Paye sur la crise de l’euro, montre le rôle du FMI au service des banques et des USA : il s’agit de sauver l’économie étatsunienne en contraignant les capitaux européens à se réfugier outre-atlantique, et en plaçant à terme l’économie des Etats de la zone euro sous contrôle US via le FMI et l’Union européenne.
L’article est le suivant :
"La crise de l’euro résulte d’un choix politique, celui
des autorités de l’Union européenne de mettre en gage la monnaie
commune, au lieu de restructurer la dette souveraine grecque. Une
telle restructuration aurait sauvegardé l’euro, mais aurait mis à
contribution les banques, ces dernières perdant une partie de leurs
créances dans l’opération. Les institutions financières
françaises auraient environ 50 milliards de dette hellénique dans
leurs bilans, tandis que 28 milliards seraient détenus par des
banques allemandes [1]
Cependant, la sauvegarde de quelques
dizaines de milliards d’euros des institutions financières ne
justifie pas une telle prise de risque. L’enjeu fondamental, en
mettant la pression sur la monnaie commune, est de faire payer la
crise aux salariés et ainsi d’effectuer un gigantesque transfert
de revenus des ménages vers les entreprises, principalement vers les
institutions financières.
La taille du transfert est telle qu’il peut être piloté par
les seules institutions européennes, mais conduit par les marchés
et leur bras armé, l’administration étasunienne. La crise de
l’euro a été déclenchée par l’attaque concentrée des agences
de notations étasuniennes Standard & Poor’s, Moody’s et
Fitch contre la dette de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal.
L’abaissement des notes de ces trois pays par les agences
américaines, surtout celle de la Grèce, reléguée dans la
catégorie des investissements spéculatifs, est la conséquence
d’une action concentrée. L’abaissement des notes fait suite à
une série de décisions répétées et très rapprochées. Ces
attaques ont été appuyées par l’appareil d’Etat US, notamment
les déclarations alarmistes du conseiller économique du président
Obama, ancien président de la Réserve fédérale étasunienne, Paul
Volker qui a parlé d’une future désintégration de la zone euro.
L’attaque contre l’euro apparaît comme un prétexte d’autant
plus que « depuis 2004, on savait que les autorités grecques
trichaient » [2] et cela sans aucune réaction des agences
de notation.
Cette offensive contre l’euro est d’abord une
action destinée à ramener aux Etats-Unis les capitaux étrangers
nécessaires à la couverture du déficit croissant de la balance
financière des USA. C’est un signal d’avertissement à des
pays comme la Chine qui avait commencé à rééquilibrer leurs
réserves de devises en achetant de l’euro au détriment du dollar.
Pour les Etats-Unis, il y a en effet urgence en la matière. Jusqu’en
2009, le financement de leurs déficits et la défense du dollar
étaient assurés par un solde positif des flux financiers. Mais,
durant cette même année, si le mouvement des capitaux reste
positif, il ne parvient plus à compenser les déficits. Le solde
devient négatif d’un montant de 398 milliards de dollars [3].
A un niveau purement économique, l’offensive contre l’euro est
de la même veine que la lutte contre la fraude fiscale, initiée par
le président Obama en 2009 [4]. Il s’agit de ramener les
capitaux dans le giron des USA.
Cette action tactique se double d’une opération stratégique,
celle d’un mouvement de démantèlement de l’Union européenne au
profit d’une union économique couvrant les deux continents. Le
projet de création d’un grand marché transatlantique [5] en
est la manifestation la plus visible. C’est en fonction de ce
deuxième objectif que l’on peut comprendre l’attitude de
l’Allemagne qui, aussi bien au niveau de la lutte contre la fraude
fiscale que celui de l’attaque contre l’euro, a fourni un appui à
l’offensive étasunienne. Cette double attitude est cohérente avec
l’engagement privilégié de cet Etat européen dans la mise en
place d’une union économique transatlantique.
L’Union
européenne a été construite autour de l’Allemagne et structurée
selon ses intérêts. Pays économiquement le plus performant au
moment de l’installation du marché commun, il a pu faire jouer
pleinement ses avantages économiques comparatifs, sans contrainte
politique, sans gouvernement économique, ni transferts importants
vers les zones défavorisées. Jusque cette année, la zone euro
absorbe les trois quarts des exportations allemandes [6].
L’Allemagne, par les déclarations de ses responsables politiques
et de ses banquiers, ainsi que par l’exhibition répétée de ses
hésitations, a contribué à l’offensive contre l’euro. Pour
elle, les bénéfices de cette action sont immédiats. La baisse de
la monnaie commune permet d’augmenter ses exportations hors zone
euro. De plus, ce pays peut financer ses propres déficits à
meilleur compte. La crise et la fuite vers la qualité qu’elle
engendre permet aux obligations allemandes de se placer avec un taux
d’intérêt réduit.
Si, à terme, l’Allemagne donne
l’impression qu’elle scie la branche sur laquelle elle est
assise, c’est qu’elle a décidé de changer de branche et veut
s’intégrer dans un ensemble plus large : le grand marché
transatlantique. La « construction européenne » est à
la croisée des chemins. Jusqu’à présent, elle a permis un
développement permanent de l’Allemagne. Ce processus ne peut plus
continuer selon les mêmes modalités. L’UE ne peut sortir de la
crise sans mettre en place un gouvernement économique gérant une
politique économique commune, une harmonisation du développement
et, pour cela, assurer des transferts financiers conséquents vers
les pays et régions défavorisées. Cette gestion politique est en
complète opposition avec le simple Pacte de stabilité promu
par l’Allemagne. La politique budgétaire de diminution accélérée
des déficits, réimposée au nom de ce pacte, va se faire au
détriment du pouvoir d’achat des populations et ne peut se
réaliser sans une récession économique. La zone euro ne peut plus
être le débouché privilégié des exportations allemandes.
L’Allemagne a fait son choix : celui du grand marché
transatlantique et du marché mondial.
Au lieu de restructurer la dette des pays défaillants, l’Europe
a mis sur pied deux fonds d’intervention. L’Eurogroupe, formé
par les ministres des finances de la zone euro, a développé un
mécanisme inédit de 750 milliards d’euros de prêts et de
garanties, afin de venir en aide aux pays de la zone euro qui
auraient des difficultés à emprunter sur les marchés financiers.
Le dispositif prévoit 60 milliards de prêts européens gagés sur
le budget de l’Union européenne, 440 milliards d’euros de
garanties apportées par les pays membres de la zone euro, ainsi que
250 milliards d’euros de prêt du FMI, soit un total de 750
milliards [7]. Ce dispositif de secours est prévu pour une
durée de trois années.
Alors qu’il n’y avait aucune
impossibilité financière à assumer l’entièreté du fonds,
l’Eurogroupe choisit de se lier les mains avec le FMI, dans lequel
les USA ont la majorité des droits de vote. Ce dispositif de
servitude volontaire reproduit, en l’amplifiant, le schéma déjà
construit pour venir en aide à la Grèce. Ce dernier programme est
d’un montant de 110 milliards d’euros, dont 30 en provenance du
FMI.
Que signifie la volonté du Conseil européen d’arrimer
au FMI la procédure mise en place pour venir en aide aux pays de la
zone euro ? Si on regarde les recettes appliquées par cette
institution internationale aux pays auxquels il a accordé des prêts,
le mode opératoire est immuable : imposer une baisse du salaire
direct et indirect, la privatisation des services publics et la
suppression des politiques sociales. La politique du FMI a toujours
conduit à un appauvrissement important des populations [8].
En
cas de dépression ou même de stagnation économique, la « politique
de consolidation des dépenses publique » est vouée à
l’échec. Les 750 milliards prévus d’aide serviront à
rembourser les banques au détriment du pouvoir d’achat du
contribuable et ce versement aux institutions financières augmentera
d’autant la récession. Ainsi, mise sous tutelle du FMI et création
de fonds d’aide aux banques sont deux aspects complémentaires
d’une même politique. Il s’agit de procéder à une importante
redistribution des revenus en faveur des entreprises financières.
....."
Jean-Claude Paye
Sociologue. Derniers ouvrages
publiés : La
Fin de l’État de droit, La Dispute 2004 ; Global
War on Liberty, Telos Press 2007.
http://www.alterinfo.net/Attaque-contre-l-euro-et-demantelement-de-l-Union-Europeenne_a47983.html
Documents :
« Plan
de réforme du système financier international », par un
groupe d’expert du FMI et de la Banque mondiale, Réseau
Voltaire, 6 juillet 2010.
« Conclusions
de la mission du FMI en France », par Dominique
Strauss-Kahn, Réseau Voltaire, 24 juin 2010.
[1] Paul Seabright, « Ce sont les banques que l’on sauve,
pas la Grèce », Le Monde, le 17 mai 2010.
[2]
Déclaration de Jean Arthuis, président de la commission des
finances du Sénat français, in « Grèce : le rôle des
agences en question », AFP, le 28 avril 2010.
[3] « Les
flux financiers et la pérennité du dollar », Economie et
crise aux USA-Blog Le Monde.fr, le 19 avril 2010.
[4] « Le
G 20 : une hiérarchisation des marchés financiers », et
« Lutte contre la fraude fiscale ou main mise sur le système
financier international ? », par Jean-Claude Paye, Réseau
Voltaire, les 9 avril et 3 mars 2009
[5] « Le futur grand
marché transatlantique », Réseau Voltaire, par
Jean-Claude Paye, le 4 février 2009.
[6] Michel Aglietta, « La
longue crise de l’Europe », Le Monde, le 17 mai 2010.
[7] « La zone euro met en place son fonds de secours
historique », AFP, le 7 juin 2010.
[8] Raphaël Massi, « Le
FMI attaque », International Nieuws Agoravox, le 13 juin
2010.
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