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Commentaire de Emile Red

sur CPE ou emploi à vie


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Emile Red (---.---.117.75) 10 mars 2006 12:54

Je suis ébahi du nombre des contre-vérités dédiées au camouflage que la société de l’argent a longuement mis en place.

Je pense aujourd’hui à tous ces non qualifiés dont personne ne parle.

Il y a 40 ans un ouvrier modeste qui mettait le pied dans l’entreprise avait l’espoir de finir un jour sa carrière bien au delà du SMIC et la promotion interne gérée par le patronat (paternaliste ? ) offrait à tout un chacun un avenir d’espoir.

Les ex-soixanthuitards qui dirigent notre société et nos entreprises, nourris dans la graisse d’une société d’abondance, ne veulent plus lacher ce qu’ils croient être leur du, et, n’en déplaise à la base ouvrière, ont oublié ce que la valeur du travail représente, d’où la dénégation totale du rapport de cette force de travail.

On entend des mensonges éhontés à longueur d’onde journalistique, tels : cout du travail, charges patronales, productivité et autres indemnités de licenciement.

Le leurre des couts cachant le montant des rapports, on en vient à ne plus s’émouvoir lorsque certaines entreprises annoncent des profits records tout en délocalisant, licenciant ou anihilant la concurrence, ni à considérer que chantage, menaces et esclavage sont contraire au droit.

Et pendant que les médias créditent de toute leur admiration les nouveaux milliardaires, les masses laborieuses se noient dans les bas fonds de cette société n’ayant de choix que SMIC ou RMI et maintenant CNE ou CPE.

De mettre l’université au ban de la réussite ne créera pas de charpentiers, de demander un bac + 3 à une future infirmière n’augmentera pas leur nombre ni la qualité de leurs soins.

Le pragmatisme pécunier, quoiqu’en dise M. DP, ne fera du CPE qu’une manne supplémentaire et gratuite à la longue panoplie des aides, déductions, cadeaux dont les entreprises bénéficient largement, j’omets volontier magouilles, trafics et corruption.

Quel sens moral pourrait dissuader un patron de virer un CPE alors qu’il y a des millions d’autres grabataires du travail prêts à franchir le pas de la déchéance salariale et sociale.

Ne parlons pas de la formation qui pourrait être délivrée dans ce laps de deux ans, il est notoire que celle ci n’est qu’un doux fantasme politico-médévien, et quoi d’une formation pour le ramassage de poubelle, le balayage de parking ou le phoning chez simil-cuir&co.

Il semble évident que les nantis ne lacheront pas un centime au profit des salariés crachant leur poumons d’amiante.

Il serait éventuellement interessant de faire une comparaison, en terme monétaire, entre la productivité de la base tacheronne d’une entreprise et le rapport des hautes sphères et quelle que soit l’entreprise, entre le cout des uns et les dépenses des autres ; Ne serait-ce point ici que le bas blesse et non dans la justification d’une quelconque baisse de la valeur boursière du tapis de la grand mère du pape ?

Ne serait il pas foncièrement juste d’afficher les ultras bénéfices, les échelles nominatives de salaires, les avantages de chacun au fronton de chaque entreprise ? Mais nul nanti, mis en face de ses propres réalités, ne supporterait d’être le point focal de la reflexion ouvrière.

D’autre part que peut justifier de telles aberrations salariales, lorsqu’il n’est toléré aucun écart à la majeure partie de la population, écart qui viendrait judicieusement encore augmentait le pactole de l’aristocratie bancaire.

Dans le sens de toutes ces dérives sociétales, nos grands penseurs (panseurs ? ) nous inventent de nouveaux plâtres à leur indigence intellectuelle, et qui le CPE, qui les lois sur les droits d’auteurs (Johnny écrit ? il sait ? il touche ? OUI), qui la maison à 60 000 €, qui la suppression des allocs aux parents morts sur l’hotel de la bourse.

Et nos enfants suent, crachent s’époumonnent devant cet avenir vide dont on trace les routes invisibles pavées des pires ornières aux épines acérées... L’avenir radieux dont se glorifiaient les spadassins de la réussite des sixties ressemble à une infame boue noyant anxiolitiques, suicides et prisons décrépies. Et non content de ce miroir aux alouettes ils ressassent, alzheimers historiques, leurs poncifs piteux rapiécés de leurs désirs inassouvis de pouvoir, gloire et notoriété.

Non le patronnat par ses sirènes orageuses, vautré dans ses comptes débordant, ne mérite nulle main tendue et certainement pas les âmes de nos enfants perdus, qu’ils y aillent dans la mine, qu’ils soulèvent les sacs de patates, qu’ils le prennent le balai, qu’on puisse les juger sur pièce pour qu’ils comprennent enfin que l’obésité n’est pas symbole de richesse, que la femme au foulard nouée n’est pas leur jouet, que le bonhomme à roulette a un esprit sous le béret-handicap et que nos Fils ne peuvent être assimilés à de sous-hommes maléables à volonté.


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