a Philippe Meoule
Votre contribution m’a intrigué. Autant la première partie me parait généreuse quand vous parlez de biens communs universels ce à quoi je souscris, autant la deuxième partie de votre plaidoyer me parait dangereuse en ce sens que vous écrivez : « Est-il admissible, à notre époque, que les gisements pétroliers ou d’uranium, par exemple, soient appropriés par les seuls possesseurs de la surface du sol sur lequel s’exerce une souveraineté que seuls les mouvements contingents de l’histoire ont déterminée ? » En clair vous légitimez la démocratie aérportée de Bush en Irak et en Afghanistan et probablement celle de l’Occident en Libye au nom des droits de protection des faibles. Traduction : s’emparer par la force de ressources pétrolières, rapine rendue nécessaire par l’ébriété énergétique dans les pays occidentaux industrialisés.
Votre thèse est dangereuse elle prépare le citoyen lambda à de futures guerres pour les matières premières d’une façon générale. Un proverbe sovitétique bien connu s’applique à votre discours : « Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable » Est ce là un discours de générosité, voire de charité chrétienne ? Non c’est la guerre que font les forts qui ont bâti leur prospérité sur les Suds épuisés.
Ce courant de pensée insidieux est entrain de formater inexorablement l’imaginaire occidental. Non le XXIe siècle ne sera pas celui du bien commun , mais celui du bien pour les plus forts. Il ne faut pas se faire d’illusion , après avori ratissé les pays du Sud ce sera ensuite la guerre entre les loups. Et comme le disait François MItterand au crépuscule de savie, : « Nous somems en guerre contre les Etats Unis, une guerre sans morts »..
Prof.C.E. Chitour .