Étonnante analyse pleine de bon sens.
Faits qu’il est bon de rappeler.
Je ne sais si les journalistes de 2011 « dérapent » plus que ceux des années antérieures.
Depuis tant d’années que je lis la presse écrite, j’ai toujours vu cela. Ce que vous décrivez si bien.
Ce qui change, ce jour, c’est le côté sensationnel que l’on donne aux évènements, sensationnel permettant « de faire du chiffre ». Alors, on exagère le trait, on déforme la réalité, on maquille certains points pour se centrer sur l’exceptionnel ou ce que l’on croit être l’exceptionnel.
Il y a eut un attentat à Paris... le caméraman courrait après les chemises pleines de sang, faisant des zoom successifs impudiques sur des vêtements tachés...
Ce qui change ce jour, ce ne sont, peut-être (je suis prudent n’étant pas du milieu) les journalistes, mais l’inféodation de l’information à un conformisme banal à des pressions que l’on sait maintenant réelles dans l’univers des rédactions.
On ne se cache plus pour faire pression sur eux...
Ce qui change maintenant, c’est un certain manque de courage dans le texte. Mais comment faire lorsqu’ils savent que s’ils sortent du rang, c’est la porte ...
Ce qui change de nos jours, c’est que la demande d’information est ciblée et que le lecteur ne souhaite pas entendre ce qu’il ne veut pas entendre. Le royaume du Hit view règne sur l’information, satisfaire les 30 % de personnes qui souhaitent penser ce que les autres pensent est le principal.
Ce qui change, c’est la position du journaliste à la télévision. Interrogeant tel ou telle, il déborde alors du cadre de l’investigation, cherche à monopoliser la parole, ne laissant souvent pas répondre l’interlocuteur. Il devient, le veut et le souhaite, LA vedette d’un spectacle ridicule ou les rôles sont inversés.... Curieux...
Pourtant, des bastions résistent... Le Monde... par exemple. Il nous étonne toujours par la profondeur de ses études. Pour le reste, c’est trop souvent du people à deux francs ...
Et puis, il y à Agoravox, curieux bastion lui aussi d’une certaine indépendance, d’une certaine franchise, avec la volonté d’éclairer l’évènement. Je ne vais pas citer tous les journaux à contre courant, il y en a tout de même pas mal.
Alors, oui, rappelons le :
Qu’ils relisent la « charte du journaliste », adoptée il y a un
siècle, en 1918, par le syndicat national des journalistes :"un
journaliste digne de ce nom tient [...] l’altération des documents, la
déformation des faits, pour les plus graves fautes professionnelles".
Ou encore la "déclaration des devoirs et des droits des
journalistes« , de l’actuel Syndicat National des Journalistes : »le
droit du public de connaître les faits et les opinions, [...], respecter
la vérité, rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte" .