Non, cela fait de vous un ennemi de la liberté de choix des femmes.
C’est le slogan habituel. L’avortement serait un symbole de la liberté des femmes. Pourtant, je doute que parmi les 200 000 avortements annuels en France la majorité soient des actes de liberté. Au contraire l’avortement est souvent une pratique à laquelle des femmes ont recours par désespoir, après un viol, un inceste, ou parce que leur situation financière déjà précaire ne leur permet pas d’élever un enfant.
Je ne vois pas quelle mesure politique réduira à zéro le nombre de viols et d’incestes, je crois en revanche qu’il est possible de vivre dans une société où la détresse économique et affective de certaines femmes ne les pousse pas à avorter.
Quoi qu’on en dise, l’avortement est un acte horrible. Atroce pour le futur bébé à naître privé de la vie qui lui était promise dès sa conception, traumatisant pour la femme qui subit cette opération. Je ne vois pas comment on peut défendre l’acte en soi. On peut très bien dire que certaines situations justifient d’y avoir recours, et alors l’acte de liberté se limite à préférer une horreur à une autre (une liberté bien maigre, donc). Par conséquent, si l’on veut penser globalement, tout en gardant à l’esprit que l’avortement est une chose grave, sans forcément vouloir l’interdire, alors on voudra que les femmes se retrouvent le moins possible dans la situation où elles ont à choisir entre deux alternatives malheureuses.
On peut donc considérer l’avortement comme une horreur, et défendre la liberté des femmes.