Les ravages de l’avortement en Asie, et le paradoxe occidental
Selon une étude publiée lundi, les familles indiennes et chinoises, se livrant à des avortements fréquents de petites filles, ont provoqué un excédent de 10 à 20% de jeunes hommes qui risquent de ne pas pouvoir fonder une famille.
Il faut dire que la naissance sélective est très présente dans ces pays d’Asie. Parmi ceux qui la pratiquent le plus : la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, et désormais le Viêt-Nam et le Népal.
En Chine, où perdure la politique de l’enfant unique, on dénombrait 121 garçons pour 100 filles en 2005, pour 106 en 1979. En matière de législation, l’avortement y est totalement légal.
En Inde, même phénomène et même traditionnelle préférence vis-à-vis des garçons. On compte dans le Nord du pays près de 125 mâles pour 100 femelles à la naissance, le Sud étant resté au stade normal de 105 pour 100. L’avortement y est autorisé et favorisé par des indications sociales.
En Corée du Sud, on constate également une prédominance des jeunes hommes. Un ratio de 125 jeunes hommes pour 100 filles remarqué dans plusieurs grandes villes dans les années 90.
En 2008, le livre de Béatrice Manier, Quand les femmes auront disparu, fixait le nombre de femmes manquantes en Asie à 163 millions. Un scénario catastrophe qui va contraindre de plus en plus d’hommes au célibat forcé. « Ces hommes ne pourront pas se marier, dans des sociétés où (...) le statut social et l'acceptation d'une personne dépendent largement du mariage et de la fondation d'une famille », ont récemment prévenu les chercheurs.
L’avortement, un phénomène mondial
Ces chiffres alarmants ne peuvent pas s’analyser uniquement en fonction des mesures politiques et législatives des pays concernés, bien qu’ils aient été aidés par la libéralisation des lois survenue depuis les années 50 partout dans le monde. D’après les statistiques, les pays où s’opèrent le plus d’avortements sont ceux même où celui-ci est proscrit (en Afrique et en Amérique Latine par exemple où le taux est le plus élevé). Les femmes y avortent alors dans des conditions déplorables, illégalement, et évitent de se faire traiter après une infection.
- En Europe, le taux moyen est de 28 avortements pour 1000 grossesses.
- L’Amérique Latine et l’Afrique compte le nombre le plus élevé d’avortements, avec respectivement 31 et 29 pour 1000. Ces derniers sont la plupart du temps pratiqués dans l’illégalité.
- En Asie, même taux moyen que pour l’Afrique, 29 pour 1000, avec un tiers effectué illégalement.
- Enfin, l’Amérique du Nord compte 21 avortements sur 1000 grossesses.
Pour la moyenne mondiale, le taux d'avortement annuel est fixé à 29 pour 1000 femmes de 15 à 44 ans (estimation 2003).
Le paradoxe occidental
Alors que l’avortement est considéré, dans les pays occidentaux comme la France, comme une libération, une émancipation des femmes, il s’avère être un véritable fléau pour l’avenir de l’humanité dans certaines parties du monde. Mais comme on le voit, il est loin d’être évident de lutter contre ce genre de problème. La prohibition ne suffit souvent pas, la légalisation non plus.
Peut-être est-ce, à tous les niveaux, un travail sur les consciences qui porterait le mieux ses fruits. Une tâche difficile, à notre époque pervertie, qui ne manquerait pas d’attirer, dans notre pays, les foudres des bien-pensants et des féministes enragées.
Curieux paradoxe : les défenseurs de la vie sont aujourd’hui diabolisés, quand ceux qui font passer l’irresponsabilité individuelle avant le développement naturel de la vie sont déifiés.
Chris Lefebvre (blog)
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Sources : Reproductive Rights, SVSS-USPDA, Romandie, Les Quotidiennes
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