Ils utiliseront les subtilités de la sémantique pour modifier l’image,
donc l’opinion, que l’on a d’un acte, décision, projet. Ainsi
Mme la ministre des finances a tenté, maladroitement, d’utiliser le
terme « progression négative » (hilarant, non ?) pour éviter le mot
RECESSION qui fait peur.
C’est l’exemple typique d’illustration de la ’novlangue’, mais il en existe d’autres, et même des centaines mais les gens finissent par s’y habituer. Ainsi le mot chômeur a été banni du vocabulaire des médias pour être remplacé par ’demandeur d’emploi’ (connotation positive) et on peut multiplier ces exemples à l’infini.
La vie politique est devenue une campagne électorale permanente, et comme le souligne l’auteur ’communiquer’ (chercher à plaire) a remplacé ’gouverner’ (prendre des décisions).
Les techniques de communication sont presque entièrement fondées sur le principe de s’adresser à l’émotion plus qu’à la raison.
Les organes d’information sont à la disposition des ’communicants’ et l’information véritable cède la place aux analyses, aux commentaires, qui deviennent la vraie information à côté de laquelle les faits réels n’ont plus guère d’importance.
Cela n’est pas nouveau dans notre pays mais on atteint des sommets avec les ’dirigeants’ actuels et le premier d’entre eux, pour qui tout évènement quel qu’il soit est un moyen d’essayer de se mettre en valeur médiatiquement. Et les erreurs succèdent aux erreurs, déclarations intempestives, irréfléchies par manque d’information véritable, en particulier dans le domaine de la diplomatie où notre pays est devenu la risée de la communauté internationale (Maghreb, Mexique, Japon, etc...).
Cette comédie, ce spectacle de grand guignol, ne peut plus durer.
Cependant, qu’arrivent au pouvoir des dirigeants véritables avec des idées et la force qu’il faut pour les imposer, ils seront vite impopulaires, n’en doutons pas, car la vérité est difficile à avaler et la pilule pour la survie est très amère. Mais le pire serait sans doute de continuer avec des bonimenteurs. Les vendeurs de rêve sont pourtant tous sur la ligne de départ et paraphrasant Jacques Brel « ils se poussent du cœur » pour être les premiers.