• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de easy

sur Une belle crise de panique !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

easy easy 18 mars 2011 12:54


J’aime beaucoup ce papier.

Surya aborde un sujet inédit, celui des tests à faire en France et de leurs éventuelle mise en vrille.

Un test peut toujours partir en vrille. C’est d’ailleurs pour ça qu’on limite leur nombre et leur ampleur.
Mais bon, c’est le jeu du progrès. Quand on a fini un pont, on doit le tester et on y place des charges, des surcharges. S’il casse bin...

On limite toujours l’ampleur des tests sauf si on peut les réaliser en conditions plus sûres.
L’exemple le plus ordinaire et parlant est celui du test des bouteilles de plongée. Régulièrement, il faut les faire rééprouver. Le testeur, au lieu de surgonfler la bouteille avec de l’air et en plein air, le fait en piscine, la bouteille étant immergée. Et au lieu de la remplir d’air comprimé, il y injecte de l’eau sous pression équivalente. Si la bouteille est fêlée ou rouillée, elle casse sans aucune explosion. On voit, sous l’eau, la bouteille s’ouvrir avec un léger poc et voilà. Le client se retrouve à devoir se racheter une bouteille neuve, rien de grave. Alors que si cette bouteille avait explosée remplie d’air à 200 bars pendant que le plongeur respirait avec, bin....très bobo. 

Dans un bâtiment, quand on doit tester les systèmes incendie, on ne met pas le feu au bâtiment, on utilise par exemple un fumigène.

Il y a énormément de tests probants qui sont effectués de manière pourtant décalée et non dangereuse.

Mais il va de soi que quand on teste par exemple un circuit de mise à la terre ou un circuit sous tension, on doit d’abord prendre certaines précautions, en particulier d’isolement du système en question.

Certains systèmes, surtout quand ils sont lancés en production, ne peuvent pas être isolés (un haut-fourneau ne doit jamais être arrêté sinon il est perdu) 
Les tests, dans une usine, dans une centrale, surtout nucléaire, se heurtent à cette impossibilité éventuelle d’isoler un dispositif du reste. On est alors « tenté » de faire certains tests sans isoler. C’est à peu près ce qui s’est passé à Tchernobyl et hélas, une cascade de problèmes ont mis le feu au lac. Pour éviter ce risque, bin on évite ce genre de test dangereux et on se contente d’évaluations. (On fait sauter une bombe atomique sous terre ou dans l’océan et on évalue les résultats en les corrigeant de ce contexte spécial) 

Si l’on envisage de tester la résistance à la pression statique interne d’une enveloppe de coeur nucléaire, alors qu’on aurait pu faire un test analogue à celui des bouteilles de plongée avant la mise en route de l’usine, on voit qu’il n’est plus possible de le faire après sa mise en service. C’est donc par toutes sortes d’autres moyens qu’on va estimer sa solidité et non l’éprouver. On va d’abord la « regarder » avec des robots qui remarquent les pailles et fêlures, qui contrôlent les épaisseurs, On va sonner, comme une cloche d’église, pour détecter une anomalie de résonnance, on peut aussi faire des prélèvements de petits échantillons, etc.

Idem pour la grosse structure en béton, on ne peut pas la soumettre à un tremblemen,t de terre artificiel de force 8 mais on peut lui faire subir un petit tremblement et vérifier comment chaque endroit réagit.

Au total, on fait tout ce qu’on peut pour tester et corriger. Dans certains détails on garantit 100 fois le risque et on s’évite 1 000 000 accidents par jour mais dans le global on reste forcément en deçà des conjonctures accidentelles qui ont toujours de quoi nous surprendre un jour ou l’autre. 
Quand je dis global, sur le plan des accidents, ce n’est pas seulement le global de l’usine qui importe mais aussi le global de son environnement proche, le global de ses employés, le global météorologique, le global politique, etc.

Une voiture très sûre, pilotée par un ivrogne ou un type en colère, ça donne une situation globalement dangereuse. 

Concernant Fukushima, je ne serais pas étonné d’apprendre plus tard, qu’une accumulation d’incuries, de négligences et de radineries ont favorisé cet accident.



Un test c’est toujours de l’argent.
Une amélioration c’est toujours de l’argent.
Du bon personnel en nombre suffisant, c’est toujours de l’argent.

Mais nous trouvons tous que notre note d’électricité est trop élevée n’est-ce pas ?


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès