François Bayrou a réagi ce matin sur France Inter : http://www.mouvementdemocrate.fr/medias/bayrou-france-inter-230311.html
Le président du Mouvement démocrate a notamment estimé à propos de la saisine de la Cour de
discipline budgétaire et financière dans l’affaire Tapie, que la décision de « spolier » les Français
n’avait pu être prise qu’au « sommet de l’État ».
"On a donné à M. Tapie 400 millions d’euros dont il lui est resté au bout du compte 260
millions, en faisant de lui l’un des Français les plus riches avec l’argent du contribuable et, on
le sait maintenant, contre la loi", a lancé le député béarnais sur France Inter. Cette juridiction,
chargée de sanctionner les fautes lourdes commis par des agents de l’Etat dans la gestion des
finances publiques, vient d’être saisie par une chambre de la Cour des Comptes dans le cadre de
l’affaire Tapie.
En 2008, un tribunal arbitral privé avait reconnu le préjudice moral et financier de l’homme
d’affaires dans la vente d’Adidas en 1993, qui avait rapporté une plus-value substantielle au
Crédit Lyonnais. L’État avait été condamné à lui verser 285 millions d’euros d’indemnités (400
millions avec les intérêts), dont 45 pour le seul préjudice moral des époux Tapie.
L’affaire avait rebondi en septembre 2010 lorsque Le Canard enchaîné avait affirmé que M.
Tapie empocherait effectivement 210 millions d’euros de l’État et non entre 20 et 50 millions comme
l’avait assuré Christine Lagarde en 2008. "Heureusement, il y a en France une Cour des comptes qui
vient de rendre une décision lourde de conséquence parce qu’elle dit vous, fonctionnaires publics,
vous, représentants de l’État, vous avez agi contre la loi en favorisant M. Tapie", a salué le
leader centriste. Pour M. Bayrou, "ce n’est pas une décision qui met en cause les fonctionnaires,
elle met en cause ceux qui leur ont donné des ordres« , a-t-il fait valoir en citant »la ministre de
l’Économie Christine Lagarde et ceux qui lui ont donné des ordres".
"Une décision de cet ordre n’a pas pu être prise sans qu’il y ait au sommet de l’État, une
instruction donnée à ceux qui allaient ainsi spolier les Français, leur enlever leurs contributions
pour les donner à une personne privée, faisant de M. Tapie l’un des hommes les plus riches de
France, contre la loi", a insisté le probable candidat à la présidentielle.