Affaire Tapie : la preuve que le pouvoir a illégalement favorisé l’escroc Tapie
La presse ne semble pas en faire sa une, et pourtant l'affaire est gravissime puisqu'elle met en cause l'administration française, le gouvernement et sans doute plus haut. Cette fois-ci la justice a été saisie contre deux hauts fonctionnaires dans le cadre du règlement arbitral en faveur éhontée de Bernard Tapie : il s'agit de Jean-François Rocchi, président du CDR et de Bernard Scemama, président de l'EPFR, l'établissement qui finance et supervise le CDR.
Cette affaire pue à plein nez, mais ce n'en est qu'une parmi la myriade de casseroles de ce pouvoir (tiens en passant une nouvelle affaire concerne Gérard Longuet. La commissaire aux comptes, l'ex plutôt, de la société dudit Longuet a transmis un dossier à la justice sur soupçon d'illégalité pénale : c'est ici (Cette procédure de "révélation" de faits délictueux intervient lorsque le commissaire aux comptes d'une société découvre des irrégularités susceptibles de recevoir une qualification pénale.)). Enfin nous avons la preuve - nous découvrons au passage des informations inconnues mais subodorées (cela tombe bien puisque cela dégage le plein de nauséabond(ance) ) - que le pouvoir a tout fait pour favoriser celui qui avait appelé à voter Nicolas Sarkozy, à favoriser scandaleusement ce pilleur d'entreprises, menteur, tricheur, corrupteur, fraudeur fiscal et douanier, exploiteur, ex-taulard, fossoyeur d'emplois.
Vous verrez il y a de quoi tomber à la renverse (Le NouvelObs) : La Première chambre de la Cour des Comptes vient de décider de transmettre au procureur général de la Cour de discipline budgétaire et financière, un rapport mettant en cause Jean-François Rocchi, le président du CDR. Un fait rare et grave pour ce haut fonctionnaire qui dépend de Bercy. […] C'est Jean-François Rocchi, qui a bataillé pour convaincre le conseil d'administration du CDR d'abandonner les procédures judiciaires qui opposaient l'ancien Crédit lyonnais et Bernard Tapie sur la vente d'Adidas, pour recourir à un tribunal arbitral privé (l'homme d'affaires assure que la banque l'a volé lors de la revente d'Adidas, en février 1993). L'avocat historique du CDR, Jean-Pierre Martel, y était opposé, Rocchi en a pris un autre. C'est aussi Jean-François Rocchi qui a accepté d'inscrire, "dans l'ultime version du compromis d'arbitrage", précise la Cour, la possibilité d'accorder aux époux Tapie une indemnité pour préjudice moral allant jusqu'à 50 millions d'euros. Au final, ils ont touché à ce titre 45 millions d'euros. A titre de comparaison Patrick Dils, qui a passé à tort quinze ans de sa vie en prison, n'a reçu que 700.000 euros d'indemnisation ! C'est enfin Rocchi qui a outrepassé le mandat que lui avaient donné ses administrateurs. Selon nos informations, Rocchi avait mis sa démission dans la balance, pour arracher le droit de négocier un montant avec le camp Tapie. Mais cette délégation ne l'autorisait pas pour autant à conclure un accord pour une indemnité aussi élevée. "Jamais le conseil ne l'aurait accepté", jure un administrateur. Rocchi a mis en œuvre un protocole différent de celui qui avait été accepté ses administrateurs, il aurait même modifié certains procès verbaux de séance. Cela expliquerait la saisine de la Cour de discipline budgétaire.[…] Elle [Christine Lagarde] avait donné l'ordre à Jean-François Rocchi de recourir à cette procédure d'arbitrage privé très favorable à Tapie. Or, les investigations de la Cour ont mis à jour des notes des services de Bercy (l'Agence des Participations de l'Etat) déconseillant ce choix à Lagarde, ce qu'elle n'avait jamais dit. Autre point noir : la Cour des comptes a exprimé, dans un référé adressé au premier ministre François Fillon, ses doutes sur la capacité du CDR à recourir à une procédure d'arbitrage, normalement interdite aux établissements publics. Enfin, la ministre avait justifié ce choix par des raisons économiques expliquant que c'était la formule qui coûterait le moins cher à l'Etat. "Mes services m'ont indiqué que après déduction des impôts et des créances détenues par l'Etat 30 millions d'euros devront être réglés au bénéfice des époux Tapie", avait déclaré Christine Lagarde à l'été 2008. En réalité, il lui reste 260 millions d'euros, une fois payées ses dettes, selon les documents comptables que nous avons consultés. Soit huit fois plus ! Cela fait beaucoup d'erreurs.
Nous découvrons donc que contrairement aux experts de Bercy, contrairement à l'avocat du CDR, contrairement aux limites du mandat, le pouvoir a non seulement obtenu un jugement arbitral mais y a introduit une clause extravagante autorisant des dommages-intérêts allant jusqu'à 50 millions d'euros ! Infernal (rappel du NouvelObs) Patrick Dils pour accusation de meurtre et quinze ans de prison (on a envie de vomir quand on voit les larmes de crocodiles de l'escroc devant la commission parlementaire), qui a touché 700 000 euros soit 64 fois moins ! Qui ne peut être écœuré après cela ? Nous découvrons donc que sans cette clause introduite par le pouvoir, en parfaite opposition aux intérêts de l'Etat, Tapie n'aurait jamais touché cette montagne d'or. Notez que les juges sont allés à la limite avec 45 sur 50. Ils ont fait mine de laisser 5 millions de côté. C'est donc en mission commandée que le nouveau président du CDR, l'ancien ayant été remplacé de façon rocambolesque sur ordre du pouvoir car il n'aurait jamais accepté, a demandé cet arbitrage, qu'il a "dans l'ultime version du compromis d'arbitrage", ajouté cette clause, outrepassant son mandat, faisant de faux procès verbaux, utilisant un protocole différent de celui qui avait été accepté par les administrateurs.
Venons à la marquise cycliste qui ne peut que démissionner avant d'être poursuivie en justice. Elle a ordonné à un de subalterne de violer la loi et les règles, de mentir et de favoriser un particulier au détriment de l'Etat. C'est évident d'une gravité sans nom. Elle-même a menti nous disant que des avocats jugeaient que le risque était grand en justice, ce que contestaient nombre d'avocats dont celui du CDR et ce n'est pas le jugement de la Cour de cassation qui allait dans le sens de Lagarde. Il était apparu en fait qu'il n'y avait que deux avocats sur quatre. Soit la moitié. Cependant nous apprenons avec une stupéfaction sans bornes ceci : Or, les investigations de la Cour ont mis à jour des notes des services de Bercy (l'Agence des Participations de l'Etat) déconseillant ce choix à Lagarde. Là aussi elle s'est bien gardée de le dire. Elle a donc sciemment menti, aux Français, aux élus, et, pour faire plaisir à Marine, à la Nation. Tout comme elle a menti quant à la somme finale que devait recevoir Tapie ("Mes services m'ont indiqué que après déduction des impôts et des créances détenues par l'Etat 30 millions d'euros devront être réglés au bénéfice des époux Tapie"). Ce sera 260 !
N’oublions pas Fillon qui est cité : la Cour des comptes a exprimé, dans un référé adressé au premier ministre François Fillon, ses doutes sur la capacité du CDR à recourir à une procédure d'arbitrage, normalement interdite aux établissements publics. Il a donc participé à cette mascarade enrichissante alors qu’on lui disait que c’était illégal.
Résumons : illégalité, mensonges, faux procès verbaux, mandat outrepassé. On va plus vite pour mettre en taule un voleur de bicyclette bleue ou non. Il ne s'agit que d'un vol de plusieurs centaines de millions. Mais il est vrai que Lagarde avait pour directeur de cabinet le nouveau grand manitou de France Télécom un certain Richard (il porte bien son nom) qui était condamné à verser au fisc 660 000 € pour fraude fiscal y compris 5 % pour mauvaise foi. De quoi pouvons nous être étonnés ? De plus rien, mais il nous reste quand même le droit à l'indignation qui ne doit pas être émoussée.
Si nos bras n'étaient pas déjà au fin fond des enfers, ils nous en tomberaient.
PS : Pour tout connaître de cette affaire et ne pas vous faire abuser par le bateleur tapie, voici une enquête avec tous les éléments soumis à votre sagacité qui prouve sans l'ombre d'un doute que, loin d'avoir été escroqué, Tapie s'est enrichi scandaleusement dans l'affaire Adidas et a été sauvé par le Lyonnais. C'est ici : L’affaire Tapie
- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- les affaires Wildenstein
- l'affaire César
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa
- l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, le copinage avec Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobela de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
- la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles)
- l’affaire de la Jatte, du Fouquet's, du Paloma, de la villa mexicaine, de Wolfeboro, du voyage en Egypte …
- l’affaire Pérol
- l’affaire de l’Epad (et du scooter)
- Gandrange
- les vaccins du virus H1N1
- les affaires Yade, Boutin, Joyandet, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Marleix, Charron, Longuet …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko one, le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- l'affaire Servier
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilsation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
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