De la paille et de la poutre.
BHL est de notre temps et utilise les outils les plus performants de notre temps. Dont celui de la rhétorique. Rhétorique que Field, que Mitterrand neveu, que Finkielkraut, que Deleuze, que Sartre, que Malraux, que vous, utilisez.
C’est depuis les hauteurs de la Sorbonne que l’évêque Cauchon a rhétorisé pour expédier une pucelle de 16 ans au bûcher. Il n’y avait pas en France de meilleur endroit d’où l’on pouvait produire des emphases capables de faire de la torture un devoir, d’un cristal une démone.
Et depuis ?
4 révolutions ont passé mais cette coupole reste la référence mondiale de l’effet de manche, le temple de la rhétorique, le nucléus de l’aristocratie républicaine désormais seulement de plume quand elle était autrefois également de sang.
Un aristocrate d’antan avait le devoir d’offrir son sang au combat. Quand les révolutionnaires ont tué cette aristocratie de plume et d’épée, ils ont conservé les coupole, les ors et les palmes et s’y sont installés pour y apprendre l’art de tailler la plume sans plus rien apprendre de l’escrime.
Vous êtes, comme ceux que j’ai cité, un aristocrate de plume. BHL fait mieux, c’est tout.
Mais alors c’est quoi ne pas être aristoplumache ?
C’est éventuellement parler paysan, parler Gavroche, parler Titi, parler Goutte d’Or. Mais c’est surtout ne pas vivre de sa plume, ne pas en tirer profit.